Qui se souvient… ? The Sound

Si il y a un mouvement caractéristique du début des années 80, c’est bel et bien le post punk, qui s’est évidemment rapidement rattaché à celui de la new wave au fil de la décennie. En réponse à la déferlante punk, il est défini de la meilleure des manières par Allen Ravenstine de Père Ubu alors qu’il déclarait en 1978 « Les Sex Pistols chantent « No future ». Mais il y a un futur et nous essayons de le reconstruire. »

Parmi les dignes représentants du genre, on retrouve (en plus de Père Ubu, certes) Magazine, Public Image Ltd, Gang of four, Siouxsie and The Banshees et bien d’autres encore, mais qui se souvient de The Sound ?
Formation londonienne née des cendres du groupe The Outsiders et dont l’album « Jeopardy » sort pile en 1980,  tel un symbole marquant de cet épisode important de l’histoire du rock ? « Jeopardy » est également le premier disque d’une trilogie signée chez Korova, fameux label qui nous a aussi fait connaître Echo and the Bunnymen, avec « From the Lions Mouth » en 1981 et « All Fall Down » en 82. Cet enchaînement parfait aurait dû les propulser au sommet. Il n’en a résulté qu’un petit succès qui fut cependant un peu plus large aux Pays-Bas, et cela tout au long de leur carrière jusqu’en 1988. Et pourtant, la musique de ce projet mené par le brillant Adrian Borland, n’a absolument rien à envier à celle de Joy Division et de leurs confrères. Même au fil de leurs changements de labels, leurs morceaux sont toujours aussi beaux et intenses, froids et tranchants comme leur registre l’exige si bien, de véritables appels au secours sortis tout droit de l’esprit torturé de Borland, en réalité atteint d’un trouble schizo-affectif. Maladie mentale qui le pousse à mettre fin à ses jours en 1999, lui qui ne s’était de surcroît jamais remis du manque de reconnaissance accordé à The Sound.
Sans pour autant le poursuivre dans cette noirceur, il est honnêtement difficile de concevoir ce manque d’engouement pour tout amoureux du genre qui se respecte. Car parmi la longue liste des groupes sous-estimés, ils figureraient probablement dans le podium, devenant par conséquent l’une des plus grandes énigmes musicales existantes, au point d’être encore cités et évoqués 40 ans après leur premier effort.

Sandra Cillo

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