Sur la route avec Benjamin Biolay

J’ai découvert Benjamin Biolay super tard,
Il était donc assez prévisible que j’aie un coup de cœur pour son dernier album  « Grand Prix », difficile de savoir ce que j’ai préféré entre la justesse d’écriture ou la musique pop rock qu’on croirait sortie des année 80. Enfin toujours est-il que j’avais vraiment hâte de le voir sur scène. Coup de chance en période de pandémie me direz vous, mais mon rêve s’est réalisé. Et de plus dans le lieu magnifique qu’est Le Mas des Escaravatiers. J’ avais déjà eu l’occasion d’y aller il y a deux ans  pour voir les Innocents et il y a vraiment de quoi tomber amoureux du lieu.
Arrivés au Mas, le concert commence avec comme première partie David Oxxo, sorte de pop rock français.On enchaîne rapidement avec Benjamin Biolay qui commence la soirée avec « Où est passée la tendresse ? », sûrement un de mes morceaux préférés du dernier album. Puis suivent les morceaux et il commence à s’installer une vraie lenteur dans le concert, paradoxalement Benjamin est très mou, je sais où est passée cette tendresse. Cela s’enchaîne pendant 30min jusqu’à ce qu’il joue assis l’émouvant morceaux « Ton héritage ». Mais la tendresse est vite révolue. Tel réveillé d’une sieste d’une demie heure. Benjamin Biolay reprend son énergie pour encore 1h30 d’énergie rock. Qu’est-ce que ça peut manquer la musique sur scène, et l’artiste en a conscience finissant le concert sur les deux singles du dernier album : « Comment est ta peine » et bien sûr « Comme une voiture volée », rajoutant une densité supplémentaire obligée avec la musique live, mais surtout en faisant durer jusqu’à 10min les deux morceaux, Biolay à réussi parfaitement cette fin de concert. Et celle là il l’a pas volée !
C’est en quittant la salle de concert que je me rendis compte que je garderai les souvenirs de cette magnifique soirée gravés longtemps encore dans ma mémoire.
 
Baptiste Pégurier 
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Les Nuits Du Sud 2021 Par Baptiste Pégurier

Après environ un an sans concert, à rester chez soi, on se lasse vite de nos CD, Vinyle et playlist aussi bonne soit t’elle. C’est donc avec hâte que j’attendais cette 24eme édition des nuits du sud, cela implique un nouveau départ, une nouvelle place et pour l’occasion de nouvelles mesures sanitaires.
Après un première test antigénique la soirée commence avec Sam Mangwana, artiste congolais jouant une sorte de rumba/ musique africaine. Puis on enchaîne avec la deuxième partie. Et là, grosse claque, une scène complète et tellement énergique, le tout sublimé par Martin Solveig (que je ne connaissais pas avant ce jour honte à moi) qui livre un DJ Set électro de deux heures. Je ne suis pas trop client de musique électro, mais là ça fait du bien de revoir un public à fond comme la musique et l’impression de se retrouver un an en arrière.

A peine remis de ma claque d’hier que je renchaine avec la deuxième soirée.
Deuxième soirée et premier participant du concours Talents des nuits du sud avec Mariaa Siga, magnifique chanteuse Sénégalaise, une vraie touche de douceur de seulement 30min.
On enchaîne avec Gaumar, artiste dans la lignée de la nouvelle chanson française, sachant piocher parfaitement entre la pop et le rap pour donner une musique énergique, colorée et optimiste, le tout sublimé par une superbe énergie sur scène. Etincelant.
Boulevard des airs vous connaissez ? Allez un petit effort je suis sur  que vous avez forcément entendu leurs morceaux sur des fréquences radio. Groupe de chansons françaises assez pop, Boulevard des Airs nous entraîne dans son univers pour le bonheur des petits et grands, et à y repenser surtout des petits.

Le troisième soir, fatigué de peu dormir depuis deux jours j’arrive au festival un peu blasé de voir un deuxième talent des Nuits du sud. Mais la énorme claque, pire encore que la première soirée avec un certain DJ. Devant moi un artiste chantant de sa voix rauque dans un haut parleur sur une musique très rock style trip pop. Une sorte de fusion entre Massive Attack et Nick Cave, cela donne Andreas et sûrement les 30min les plus courtes du festival.

Uriel Herman Quartet, je vous mentirais si je disais apprécier à sa juste valeur le jazz. Des solos de contrebasse ont trop souvent un effet soporifique sur moi… n’empêche que j’ai eu le temps de me réveiller pour leur orchestrale reprise de The Man Who Sold the World de David Bowie, même si elle doit rendre autant hommage à Nirvana.

Troisième partie de la soirée, Pierpoljak, pardon ? Vous aussi vous trouvez la transition Jazz/Reggae surprenante ? Je ne sais pas si dans un but de faire des découvertes musicales, mais de mon côté je suis convaincu que les personnes venues écouter du jazz n’écoutent pas ensuite du reggae. Drôle de programmation. Donc Pierpoljak, chanteur de reggae français au texte déganté, voire un peu creux par moment : « J’sais pas chanter autre chose que du reggae » dommage.

Aïe aïe aïe, nous arrivons à la soirée du 11 juillet. En première partie, Thomas Fersen incontestablement mon artiste préféré du festival, chanson française bourrée d’humour, style d’écriture touchant la poésie, déguisement de lapin géant, éclairage magnifique et accordéon rajoutant une touche de folk magnifique, je pourrais vous en parler dès heures tellement j’ai aimé ce concert. Mais alors ou est le problème me direz vous ?
Zouk Machine en deuxième partie. Groupe de Zouk…
J’ai beau chercher je ne trouve vraiment zéro point commun entre la première et la deuxième partie, vrai problème de programmation ou choix artistique je ne saurais le dire. En tout cas je ne pense pas trop m’avancer en disant qu’en un soir j’ai vu le meilleur et le pire artiste du festival. M.A.C.H.I.N.E, Zouk Machine !

Première semaine passée j’attends avec une certaine impatience les nouveaux tests et surtout la suite du festival.
On commence donc jeudi avec le 3eme talent PRSS, groupe que j’ai trouvé au premier abord assez creux musicalement. Deux râpeuses avec des thèmes un peu farfelus pour ne pas dire sexuels. Mais en y repensant il y a un côté atypique voire unique à entendre deux filles parler de sujets aussi universels sans gêne, les princesses continuez ainsi !
Vient ensuite Elida Almeida chanteuse du Cap-Vert qui a su conquérir le public avec son énergie et son style musical unique et coloré.
Arrive enfin en troisième partie Clinton Fearon, ex musicien du groupe de reggae The Gladiators, (à qui on doit par exemple le morceau Soul Rebel).
Clinton vient nous jouer du reggae comme il en a le secret depuis maintenant longtemps, Vence oscille gentiment entre la France et la Jamaïque.

Vendredi nous voilà au dernier talent du concourt avec Vercors, (paraît t’il une référence à un certain sauteur à l’élastique qu’est le grand Bashung) sorte de groupe punk rock, plus rock que punk d’ailleurs, Vercors nous livre des textes joliment écrits et une reprise de « Salut à toi » des Bérurier Noir remis au goût du jour et surtout à l’actualité covidienne.

Christine Salem chanteuse de la Réunion enchaîne ensuite avec des magnifiques chansons mélangeant douceur avec sa voix au timbre presque masculin donnant un concert assez unique.
Si vous en êtes arrivés là vous aurez sûrement compris que je ne suis pas un énorme fan de reggae, c’est donc avec une légère appréhension que j’attendais Danakil. Finalement les textes engagés et les nombreux instruments à vents (mention spéciale pour le trombone) ont réussi à me séduire donnant une dimension en plus au reggae.

Samedi nous arrivons déjà à l’avant dernière soirée du festival, programmé en première partie Blick Bassy a finalement attrapé le coronavirus, la talentueuse chanteuse de bossanova Sandrine Destefanis le remplace donc à la dernière minute. Et décidément qu’est ce que j’aime la douceur. Sa voix magnifique sublimée par un piano à fait rêver tout le public ce soir-là, nous offrant en plus une magnifique reprise de « la Javanaise« .
J’avoue j’en ai bavé, pas vous…
Après la bossanova c’est au tour de Claudio Capéo de nous faire voyager à l’aide de sa voix et son accordéon dans son pays de cœur l’Italie, reprenant toutes les musiques folklorique de la botte de l’Europe, et nous offrant aussi ses compositions pop, en français cette fois. Un vrai concert franco/italien. Chapeau l’artiste !

Nous voilà au dernier soir de ces deux magnifiques semaines.
Le concert commence et je me prends la dernière claque de la semaine, Yilian Cañizare et son violon. Quelle douceur, quelle poésie, quelle rêverie. Et en même temps elle sait nous livrer même de l’énergie dans son jeux, tout ça avec une telle justesse qu’on est juste hypnotisés par sa musique. Bravo

Dernière artiste et peut être un des plus influents de la programmation de cette année Black M (On peut d’ailleurs noter la transition Jazz/Rap mais passons), j’ai toujours eu une vraie attirance en parallèle du rock pour la musique urbaine, en partie pour le talent d’écriture de beaucoup d’artistes que je ne citerai pas ici, mais pour le peu que j’ai écouté Black M j’ai vite compris qu’on ne l’aimait pas pour sa justesse d’écriture mais pour d’autres vecteurs que je n’ai pas trop cherché à comprendre.
Mes soupçons s’avéraient exact, il faut avouer que je me suis mis à regretter la première partie et son violon.
Mais c’est en allant faire un tour dans le public que je lui ai bien trouvé là une qualité, se donnant à fond le rappeur à fait danser cette 24eme édition des nuits du sud et de cette soirée de fermeture restera toujours le bonheur de voir des centaines d’enfants de 10ans chanter en chœur. C’est beau la musique.

En conclusion au bout de 6 tests pour le pass sanitaire, et beaucoup de nuits écourtées je suis arrivé à la fin de ces deux semaines. Avec certes quelques petites incohérences dans la programmation à mon sens mais surtout avec de magnifiques noms et des centaines de souvenirs ancrés. C’est incroyable à quel point ça peu manquer  de ne plus écouter la musique et  la partager.
C’est donc avec une grande hâte que j’attends l’année prochaine pour revoir ce magnifique festival
Article et Photos : Baptiste Pegurier

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Les Nuits Du Sud 2021 En Images

Téo Saavreda

Sam Mangwana

Sam Mangwana

Martin Solveig

Mariaa Siga

Gaumar

Boulevard Des Airs

Andreas

Uriel Herman Quartet

Pierpoljak

Thomas Fersen

Zouk Machine

PRSS

Elida Almeida

Clinton Fearon

Vercors

Christine Salem

Danakil

Claudio Capéo

Sandrine Destefanis

Yilian Canizares

Black M

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Des nuits pleines de soleil à Vence

Après une année de pause due au COVID les Nuits Du Sud étaient de nouveau dans la place cet été.

Avant le lancement de cette édition nous avions plein de questions en tête : le festival rencontrera-t-il le même succès avec le pass sanitaire ; la place réaménagée un an plus tôt sera-t- elle assez spacieuse pour accueillir les concerts ?

Dès le premier soir nous avions les réponses à  nos questions, le public a répondu largement présent et la nouvelle place du grand jardin est suffisamment grande pour accueillir artistes et public dans un confort similaire aux précédentes éditions.

 

La soirée d’ouverture fut la plus grosse réussite en termes d’affluence. Le DJ parisien Martin Solveig était fort attendu. Il a répondu aux attentes  proposant un set survolté où le gros son et les jeux de lumières nous ont tous conquis, envoutés, ne pouvant nous empêcher de faire un pas de danse. En première partie l’artiste africain Sam Mangwana proposa un concert très propre, de grande qualité de la rumba congolaise mais trop calme avant la tempête qui allait surgir ensuite aux platines. La deuxième soirée s’ouvrit  avec Maiaa Siga pour le concours Talents des Nuits Du Sud,  cette artiste d’origine sénégalaise nous subjugua par sa bonne humeur et son aisance technique. Un must qui fut logiquement récompensé par le prix du jury. Gaumar fut une belle surprise avec un phrasé rap et une énergie débordante,  elle nous tous mis dans sa poche. Légère déception avec Boulevard des Airs qui n’adapta  pas son show au tempo d’un festival d’été. Cela s’adressait un peu trop à mon gout aux seuls fans hardcore. Lendemain suite des Talents Nuits Du Sud avec Andreas, divine surprise pop cold wave tout droit sortie du début des années 80. Le marseillais fut recomposé par le prix du public. Uriel Herman Quartet nous avait déçus en 2016 s’endormant presque sur son piano, il s’est largement rattrapé cette année avec un concert illuminé qu’il conclut par un étonnant hommage à David BowiePierpoljak ne sait jouer que du reggae, le problème c’est que moi justement je n’aime pas le reggae. La dernière soirée de la semaine débuta par Thomas Fersen qui caché sous un double costume (de lapin et de soirée) nous offrit un show de chanson française poétique. Une belle réussite pour un artiste qui n’a plus rien à prouver. Grand écart ensuite avec Zouk Machine. Pour moi musicalement cela n’a pas plus d’intérêt que la musique de l’inspecteur gaget. Oui mais tout le monde a chanté à  tue tête une fois dans sa vie « ou la qui va la Inspecteur gaget » et ben c’est pareil avec leur hit Maldone.

La deuxième semaine démarra avec PRSS,  habituellement j’aime bien les filles qui disent des gros mots ; je trouve ca rock and roll mais bon là il y avait de l’abus, mais c’est vrai que le rap permet tout. Elles remportèrent tout de même le prix France bleu. Immensément plus de classe pour la jeune et très belle capverdienne Elida Almeida qui a proposé un cocktail varié de musique ensoleillée, tout ce qu’elle touchait se transformait en or : très belle réussite. L’ancien bassiste des mythiques Gladiators Clinton Fearon fit un set sans fausse note, ni fioriture, du travail de pro. La sixième soirée du festival s’ouvrit avec Salut à toi  Hymne punk des Beruriers noirsVercors mis d’entrée la barre très haut et eut du mal ensuite à la tenir sur la longueur. La réunionnaise Christine Salem est une très grande dame. Elle mixe à merveille énergie, composition et militantisme, l’un des plus beaux shows du festival. Danakil fit un concert efficace auquel le public répondit présent. 

Blick Bassy devait ouvrir l’avant dernière soirée. La covid en a décidé autrement c’est donc l’azuréenne Sandrine Destefanis qui l’a remplacé au pied levé pour notre plus grand bonheur ; nous fondons tous sous le charme de sa bossa nova. A la différence de Boulevard des Airs Claudio Capéo a su adapter son set au rythme festival d’été,  il ne fit donc que des heureux, le public reprenait en chœur, tel un karaoké tous ses hits ou encore ses belles reprises de classiques italiens. La dernière soirée s’ouvrit par la belle violoniste Yilian Canizares. Elle aurait du jouer (avec Salvator Adamo) sur la scène vençoise le 15 Juillet 2016. Hélas un fou au volant d’un camion sur la promenade des anglais en avait décidé autrement. Ce fut donc partie remise cinq ans après. Bien que l’attente fût longue nous ne la regrettons pas, nous tenons là, la découverte du festival 2021. La suite ne fut qu’anecdotique avec Black M tellement nous étions montés haut quelques minutes plus tôt.  Le silence pouvait alors se faire. Nous n’avons plus qu’à fermer les yeux jusqu’à l’été 2022 pour revivre mentalement ces beaux souvenirs

Simon Pégurier

Photos :  Noel Noel

 

 

En vidéo un extrait des 20 concerts :

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