Jean Louis Murat : Seul face à la Médiocrité

Depuis près de 15 ans j’admire ce franc tireur de la chanson française, j’avais toujours souhaité le rencontrer, mais l’ours auvergnat est difficile à approcher, il se laisse difficilement apprivoiser. Beaucoup de mes collègues y ont laissé des plumes, rembarré par une humeur maussade associée à un sens de la formule et de la rhétorique imparables. A chaque tournée ou album je revenais à la charge, toujours plus conquis par ce parcours sans fausses notes, où l’intelligence se mêle au verbe et à la culture, le tout porté par des mélodies ensorcelantes jouées de manière impeccable sous des faux airs désinvoltes. Mes efforts ont été largement récompensés avec cet entretien rare de plus d’un heure, partant dans tous les sens, pour toujours retomber sur ses pieds, où le seul mot à retenir est intégrité. Quant a moi  je me sens un peu moins seul pour affronter la médiocrité qui nous assaille quotidiennement. 

As tu plus de liberté avec ta maison de disque ? On peut remarquer que tu sors plus d’albums que par le passé. Tu as maintenant le rythme d’un par an, alors qu’avant tu n’en sortais qu’un tous les deux ans et de plus aujourd’hui  Lilith est un double.Oui oui, c’est d’ailleurs pour ça que j’ai demandé a être transféré. Avant j’étais chez Virgin, maintenant je suis chez Labels qui est une division très cool de Virgin. Chez Labels je fais ce que je veux, encore que tout est relatif, en gros on ne me fait pas chier Je déteste être aux ordres, obéir. Je suis très bien chez Labels je fais ce que je veux. On me fout la paix.

Tu te vantes régulièrement d’avoir dans tes tiroirs des centaines de chansons je me demande alors pourquoi  Lilith est ton premier double album. Et ou peut on trouver ces multiples chansons ?Je ne passe pas mon temps à enregistrer mais c’est vrai que j’ai plein de titres. Les fans savent bien où les trouver, comme sur le net par exemple. J’ai déjà deux albums totalement terminés, ça me fait deux disques d’avance. J’adore travailler, j’adore chanter, j’adore jouer de la guitare. Quand je suis chez moi, j’écris bien une chanson par jour. C’est mon rythme, ça ne me fatigue pas, bien au contraire. Je suis plutôt fatigué quand je n’écris pas de chansons, comme actuellement pendant les périodes de promotion.

Pour les deux albums d’avance dont tu viens de parler, la formule est elle la même que sur Lilith, un trio basse, guitare, chant ?Non, ce sont des projets marginaux c’est plus original. Je ne te dirais pas ce que c’est, mais c’est original. J’aime bien les projets parallèles comme par exemple Madame Deshoulières. Les deux disques que j’ai d’avance ce sont des projets parallèles. J’en parlais avec les gars de la maison de disque, moi ce que je souhaiterais c’est passer a deux par ans. Donc il font la gueule au label. J’ai bon espoir d’en faire deux en 2004.

A ce rythme la et notamment avec un double album n’as tu pas peur de décourager le public ?Pourquoi décourager. Ceux qui on envie d’acheter achètent. Non ça ne décourage pas. Les Beatles sortaient un album tous les huit mois, un 45 Tours inédit tous les deux mois, et une tournée mondiale par an. C’était leur cadence. C’était la cadence moyenne des gens dans les années soixante. J’ai entendu récemment Bowie dire la même chose : qu’il voulait faire deux albums par an, que c’est ce qu’il faisait dans les années 60, 70, il ne voyait pas pourquoi maintenant le bisness ne lui en laissait  faire qu’un tous les quatre ans. Moi je pense pareil, je suis tout a fait capable de faire deux albums par an, je ne vois pas pourquoi je ne les ferais pas.

Sur Lilith il y a 23 chansons, ne penses-tu pas que l’album aurait été plus efficace et plus agréable a l’écoute si tu n’avais gardé que  les 10 meilleurs titres ?  Je m’en fous de ça. Ce qui m’intéresse moi c’est de faire, d’enregistrer, d’écrire. Je ne vois pas les choses comme ça. Cet été en juillet, août, par exemple j’ai écrit un album entier donc ce qui m’intéresse maintenant c’est de l’enregistrer. J’ai écrit tous ça sans forcer. Je pense que chacun a son rythme il y des écrivains qui sortent un bouquin tous les dix ans, d’autres un par an, d’autres deux par ans. Simenon par exemple en sortait cinq par an. Chacun son rythme. Je pense pas qu’il y ait un rythme qu’on doive imposer a chacun. Chacun fait suivant sa créativité.

Pour parler du choix des chansons je ne trouve pas, au risque de te fâcher, que les singles soient tes meilleurs morceaux ?   Autant je ne suis pas cool avec tout le reste, avec ma maison de disque je fais exactement ce que je veux. Il n’y a qu’un seul truc où je ne dis rien c’est sur le choix des 45 Tours. Ca m’évite beaucoup beaucoup de problèmes sinon on passe des jours et des jours a discuter. Je décline toute responsabilité, depuis plusieurs albums, je ne dis rien. C’est la seule initiative que je laisse à ma maison de disque, c’est elle qui choisit. Moi je n’aurais pas pris « Le cri du papillon », ils ont trouvé que c’était mieux. Ok allez-y, sortez « Le cri du papillon », je n’en fais pas une affaire, si tu veux.

 

N’as tu pas peur de plomber l’ambiance d’entrée, en démarrant par la phrase « Le tourment et le désespoir » ?Non penses tu. Il faut bien les secouer. Il y a beaucoup de gens qui pensent ça, je ne trouve pas ça particulièrement rude. J’étais très content de commencer comme ça, autant y aller franchement, plutôt que de chipoter. Non non c’est sympa comme ça.

Tes chansons traitent principalement des femmes, quelle est ton opinion sur les hommes ?Bonne question on me demande toujours ce que je pense des femmes mais jamais des mecs. Ouais, et bien je ne suis pas très fan des mecs. C’est pas très facile pour les garçons, c’est le bordel quoi. Mais il y a tellement de diversité.On transforme tellement les gens en consommateurs que les mecs il ne doivent pas rigoler tous les jours. Aujourd’hui c’est pas le bon créneau d’être consommateur de sexe ou de tendresse, il vaut mieux être producteur et le désarroi il vient beaucoup de ça. On est habitués à consommer et non à produire. On ne nous apprend pas ce qu’il faut être ou faire pour être heureux, on nous apprend a consommer. Alors aujourd’hui le petit gars il ne sait plus quoi faire ni ou mettre sa bite, dans le voisin, la voisine ou sur l’oreiller. Non vraiment je n’ai pas de tendresse particulière pour les mecs.

 Il y a une contradiction dans ce que tu viens de dire. Tu sous entends que c’est plus dur aujourd’hui pour les mecs que par le passé et en même temps tu défends les mouvements féministes notamment en donnant comme nom à ton album Lilith. C’est sûrement en partie en raison de l’égalité homme-femme que le macho de base est paumé aujourd’hui.Mais oui tu as tout a fait raison. Mais il faut que les mecs suivent mais il n’y arrivent pas. Il faut se cramponner il faut être meilleur. Il ne faut plus miser que sur sa petite bite. Et c’est vrai que c’est difficile pour les mecs de miser sur autre chose que leurs petite queue a trois balles. C’est pathétique tout ça. Il ne faut pas qu’ils aient peur de se féminiser. L’avenir des mecs c’est de devenir demi PD. Et ça les mec ils ne savent  pas trop, c’est pas facile pour eux. Les nanas deviennent de plus en plus autosuffisantes, il faut donc fabriquer une tonne de tendresse par jour mais ce n’est pas facile.

Tes copains de Rogojine on piqué leur nom au héros milliardaire et meurtrier de « l’idiot », l‘indispensable chef d’œuvre de Dostoïevski. Comme lui j’ai l’impression que tu n’as  aucune illusion sur la nature humaine ?Ah oui ça on peut le dire. Oui je ne me fais aucune illusion. Je ne peux pas dire que je sois enthousiaste sur la nature humaine. Je pense que l’être humain a quelque chose de pourri et de vicié a l’intérieur. Je ne pense pas qu’on s’en sorte. Non vraiment je ne peux pas dire que j’aie une vision rose des choses et de la nature humaine, et particulièrement de mes contemporains, vraiment j’y crois que moyennement.

Ton opinion sur le MAITRE  Dostoïevski ?Moi je suis moins tracassé par la foi que lui. Le dernier truc que j’ai lu, (c’était au mois de juin après avoir terminé l’album) c’était la nouvelle « le sous-sol », qui est vraiment un admirable texte. Glusman fait un rapprochement dans un des ses bouquins entre le terrorisme du 11 Septembre 2001 et la nouvelle « le sous-sol ». J’ai aussi relu « le joueur » qui est phénoménal, il y un an et demi a peu près. Dostoïevski il a un truc qui me fait peur, je ne peux t’en dire plus que ça. Il est complètement timbré, en même temps c’est excitant, mais ça fout les jetons. Il me fait peur..

L’album, comme la majeure partie de tes chansons traite de la relation amoureuse. Pourtant je ne sais pas pourquoi, j’ai l’impression que tu ne crois pas vraiment en l‘amour. Penses tu comme moi et Aragon qu’il n’y a pas d’amour heureux ou comme les Mitsouko que les histoires d’amour finissent mal, en général ?Non, non, moi je suis accro a l’amour. J’ai toujours été amoureux j’y crois a fond. Je ne peux pas vivre une journée sans être amoureux. C’est sur que ça fait mal car ça ne dure pas éternellement c’est douloureux. Mais si on n’était  pas amoureux la vie n’aurai pas de sens.

 C’est grâce au titre de l’album Lilith que j’ai découvert ce personnage de la mythologie. Je ne savais pas du tout qu’Adam avait eu une première femme au fort caractère avant Eve. Peux tu revenir sur ce personnage et sur le choix du nom de l’album ? Ma femme, a le double L dans son nom. C’est comme les Lolitas, Loulou, Lola…  qui sont un peu des femmes diaboliques. Et c’est ce qui m’intéresse. J’ai longtemps été fasciné par le personnage de Lolita. Je trouve complètement  fascinant le personnage de Lilith et aussi le fait qu’on ait  donné une première femme a Adam sur un pied d’égalité et qu’ensuite on se soit aperçu qu’une femme égale de l’homme ce n’était pas possible, c’était obligatoirement diabolique. Donc on est reparti à zéro et avec une côte d’Adam on  en fabrique une toute neuve, elle sera bien vierge, et ce ne sera plus une chieuse. Je trouve que tous les problèmes qu’il y a sur terre son bien résumés dans cette petite anecdote de l’ancien testament. C’est hyper intéressant cette histoire, il y a tout sur l’état de notre monde. (N.D.L.R. : Voir mon explication du mythe a la fin de l’interview.)

On peut lier ça aussi au début de la chanson et au début du langage amoureux, disons au XIIeme XIIIeme siècle. La tradition des troubadours de l’Occitanie se sépare des troubadours andalous sur l’image de la Femme. C’est a dire que la poésie Arabo andalouse prend définitivement comme image mythique de la Femme la vierge et la poésie Occitane prend la femme mariée, mal mariée. On est véritablement le produit de ce choix là. Toute la Poésie arabo musulmane mythifie la vierge et la met au dessus de tous, nous nous sommes issus de la tradition culturelle des troubadours qui met comme image de femme la femme marié. C’est pourquoi le langage amoureux employé, développé n’a rien a voir. Une vierge c’est super chiant, il n’y a rien de plus con que les vierges. Notre culture c’est de baratiner une femme mariée, une femme mal mariée. Cette différence culturelle porte un peu tous les problèmes de l’humanité, elle se fait là a travers la chanson, dans ce clivage entre poésie arabo andalouse et  poésie occitane. Et tout ça s’est produit au XIIIeme siècle. C’est très très intéressant, parce que du coup nos imaginaires et nos inconscients sont façonnés par ça. On voit une nette opposition entre les gens pour qui la femme absolue c’est la vierge et les gens pour qui la femme absolue c’est la femme mariée ou mal mariée, en tous cas une nana qui n’est plus vierge. En avion tu passes d’un pays musulman, a Manathan ou tu passes a Paris d’un seul coup, rien qu’en regardant les publicités ou en te baladant dans la rue tu vois qu’il y a deux types de femme. Il y a des Eve et des Lilith. Les mecs comme moi ou comme toi je suppose on est pour les Lilith à fond.

A l’instant tu viens de parler de poésie et de musique. Actuellement la poésie est en train lentement de mourir. Penses tu que c’est dû a la chanson qui petit à petit la remplace ?Je pense que la charge poétique des choses, des êtres, des situations, des couleurs ou de je ne sait quoi a changé. Tu vois entre le cinéma, la photo, la peinture, le théâtre, il y a plein d’expressions poétiques nouvelles depuis un sicle, un siècle et demi. Il y a beaucoup d’expressions artistiques qui portent la charge poétique de ce qui nous entoure et qui l’expriment et évidemment il y a la chanson et sa diffusion industrielle, alors maintenant pour trouver de la poésie pure, des ouvrages de poésie c’est carrément impossible. Bien qu’ici j’ai un ouvrage de poésies, d’un poète niçois comme toi justement un mec qui s’appelle Daniel Biga dont le titre est « Le poète ne cotise pas  à la sécurité sociale » aux éditions du Castor astral. Il parle notamment d’un autre niçois dedans. Ca se passe pas mal a Nice, souvent il parle de Nice et des ses environs, c’est pas mal du tout. Il a déjà sorti une trentaine d’ouvrages de poésie c’est vraiment bien.

Le titre sonne libertaire, Léo Férré.Il y a un peu de ça, mais le meilleur du livre ce n’est pas son titre. Remarque les gens s’en souviennent.

 Tu passes pour un rebelle mais tu n’es pas politisé pourquoi ?Non. Je suis plutôt contre tous les craignos de la politique a trois balles. Je suis dans l’autre sens. Je pense que les Besancenot, Jose Bové, Mamère, Jack Lang c’est de la merde, c’est tous des connards. Je peux pas saquer tous ça. Je pense que tous ceux qui nous défendraient, seraient de notre coté sont plutôt nos pires ennemis. Je ne dis rien, je me permets simplement de dire de temps en temps que Jack Lang c’est un trou du cul, et José Bové un connard. C’est tout, je m’en fous complètement. Je trouve que la vie politique française est vraiment minable, je ne peux pas m’identifier a qui que se soit. Je les trouve ringards, des show bizzé a trois balles. C’est surtout ça qui m’énerve. Oui Mais devant ce constat tu n’as pas envie de t’engager d’agir ? Non je m’en fous. Je ne vois pas ce qu’on peut faire dans notre vie a part constater les dégâts, constater le désastre ou nous retirer sur les hauteurs pour voir passer le bordel. Je ne pense pas du tout qu’on puisse intervenir, je pense que le seul domaine dans lequel  on peut être efficace c’est dans la sphère privée. On doit donc se comporter comme on juge qu’il est le mieux de le faire, et puis artistiquement de faire des disques dans lesquels on est intrégres. Le reste non, tu ne  me verras pas m’engager en quoi que ce soit en politique, je n’y crois pas du tout. Hélas je ne pense pas que la politique puisse changer les choses, et on est de plus en plus nombreux a le penser. On les regarde comme si on regardait un Boys Band, c’est nul. Pour illustrer ça j’ai retenu une phrase de toi que je trouve très belle qui est : La vérité est au fond des impasses.   Oui je me souviens pas avoir dit ça. Mais malheureusement cette phrase est tout a fait exacte. Hélas.

 Tu as mis longtemps avant de te lancer sur scène, alors qu’aujourd’hui tu es  sur les routes, regrettes tu ce retard à l’allumage ?Non, je suis lent pour tout, j’ai la cadence des paysans. Il me faut du temps pour me faire au choses. Au début de ma carrière je n’avais pas les munitions pour monter sur scène, il a fallu attendre que je me fasse un répertoire.

 La derniere fois que je t’ai vu en concert, (Le 04 Mars 2000 à Cannes) lors de la tournée Mustango, j’avais été dérouté et honnêtement déçu car tu avais changé la formule, tu avais mis beaucoup de machines et cela sonnait variété. Cherche tu as tout prix a differencier les albums de la scène ? Des fois oui, des fois non. Pour la tournée Lilith ce sera proche de l’album on sera en trio, comme pour les conditions d’enregistrement. Pour la tournée Mustango on avait choisi de s’éclater un max avec des machines. Mais j’aime bien les expériences même si ça déconcerte un peu. Sur la durée c’est profitable d’essayer plein de choses d’avoir de la diversité.

Tu parles de son, je trouve justement que celui de Lilith ton dernier album est plus brut plus direct, je me demandais si tu l’avais cherché, pour mieux ensuite le reproduire sur scène ?Oui oui tu as raison. Je m’étais éloigné avec Mustango et là, je voulais faire plus proche. Je ferai quand même quelques versions un peu space. Mais pour la première fois je vais coller très très près du disque.

Mais malheureusement vous ne pourrez pas voir ça, j’ai beau avoir trente dates dans ma tournée, aucune ne passe près de chez vous dans les Alpes maritimes ou le Var.

Toujours pour rester dans le son, je trouve que les titres « Les jours de Jaguar » et « Lilith » sonnent plus noisy qu’à l’accoutumé. D’un autre coté « Se mettre aux anges » est plus classique. T’es tu appliqué à changer de style ? et envisages tu d’aller plus loin notamment dans de futurs albums Le style vient avec l’écriture des chansons. Lilith et Les jours du jaguar se prêtaient a ça car ça dépote mais je n’ai pas de schéma pré- établi, c’est le hasard qui me dicte. Si l’album est un peu plus rock cela vient aussi certainement du batteur Stéphane Reynaud. Pour être honnête il faut aussi dire que j’aime de plus et plus jouer de la gratte, je m’éclate vraiment a la guitare.

Tu es assez sévère avec la chanson francaise. Pourtant je trouve que Lilith sonne très chanson française n’y a t’il pas là un paradoxe ? A oui ça tu peux le dire, je suis très difficile avec les artistes français. (rire). Quand je dis du mal de la chanson française je ne me mets pas dedans. Avec l’égo que j’ai, tu comprends bien que je ne vais pas me mettre dans le troupeau, non non moi je suis hors troupeau. Je dis que le troupeau … Quant a nous ce n’est pas parce qu’on va jouer comme ça que… Je m’en fous de la chanson française, je réponds ça seulement quand on me pose la question. Je sais même pas car je n’écoute pas, je ne sais même pas ce qui se passe.

En t’écoutant je vois que tu fais beaucoup beaucoup de musique, as tu le temps de faire autre chose dans ta vie,  je pense notamment à la peinture ?     J’habite à la campagne et je ne dors que cinq à six heures par nuit. Je me couche a minuit je me lève a six heures, six heures et demie, ça me fait de longues journées, j’ai le temps de faire des chansons, de faire de la musique, d’écrire, de peindre, de dessiner, de faire de la photo, d’aller courir, d’aller faire du vélo, de marcher dans la montagne. C’est mon quotidien. J’ai une vie de privilégié, j’en profite.

Pour rester dans tes creations je suppose que la pochette de Lilith est une des tes oeuvres ? C’est moi qui ai fait toutes les photos. Autant pour la presse, les affiches, le disque. Je me suis occupé de tout. Et en plus je sors un bouquin dans les jours a venir avec 100 autoportraits peints, ça s’appelle « Le dragon a 100 visages ». J’ai fait beaucoup d’autoportraits et je me suis servi de tout cela pour toute la promo. Comme ça je n’ai eu aucune photo à faire.

Peux-tu un peu plus parler de ce bouquins ? Je vais le vendre après les concerts. C’est moi qui le sors. Tirage limité numéroté a 1000 exemplaires.

Avec un bouquin ou l’on retrouve 100 autoportraits de toi tu n’as pas peur de te faire traiter de narcissique et d’égocentrique ?J’ai dépassé ce stade, ça ne me fait même pas peur. Moi le premier je sais que j’ai un égo sur dimensionné mais sinon je ne ferais pas ce métier. Au tirage au sort de la nature j’ai eu le trucs égo surdimensionné, je fais avec. C’est un métier de taré, tu as bien du t’en rendre compte avec toutes les interviews que tu fais. Il y en a beaucoup qui sont dans un état limite de la maladie mentale. Je ne vois pas pourquoi j’échapperais a la règle. Je n’en fais pas un genre, mais je sais bien que pour faire 150 autoportraits dans un mois il faut être un peu flippé. Même moi je me rends compte de l’étrangeté du phénomène. Mais bon je fais avec.

Où en sont tes copains de Clermont Rogojine dont on avait remarqué le titre aquaplaning ?Ils vont faire une dizaine de mes premières parties. Ils sortent un disque dans les jours qui viennent. C’est diffusé par Pop Lane. Ils continuent leur petit bonhomme de chemin et moi j’essaye de les aider dans la mesure du possible.

J’ai rencontré il y a peu Yann Seul un artiste Clermontois lui aussi signé chez Pop Lane qui produit de la pop a La Elliot Smith avec des Textes francais doux amers. Il m’expliquait qu’en Auvergne il y avait deux clans : les pros et les anti-Murat. Et que pour les premiers tu avais un rôle de mécène. J’ai deux trois potes que j’aide, mais tu peux pas donner un coup de main a tout le monde. Pour Rogojine ça fait longtemps que je les connais, par exemple on a fait les Rancheros ensemble. Je suppose qu’il y a d’autres groupes. Mais il m’est difficile de combiner l’affaire pour eux. Je ne peux pas non plus aider tout le monde. J’ai personnellement une petite préférence pour Rogojine. Si chaque artiste essayait d’aider vraiment sérieusement un ou deux groupes ça irait mieux pour pas mal de gens, mais moi je ne peux pas faire plus.

Tu viens parler des Rancheros, où en est le groupe ? (NDLR : groupe formé autour de Murat qui  interprète des chansons paillardes : l’album sorti en 2000 est uniquement disponible sur le net)Un deuxième disque est prévu, on devrait le faire pendant l’Euro de foot au mois de Juin. On enregistre uniquement pendant les compétitions de foot. On regarde les matchs et après ou avant on enregistre. Après Golden Couillase on a prévu Silver Connase. On a déjà pas mal de chansons. Enfin on le fera seulement si on en a envie ça prend deux trois jours c’est super vite fait.

Tu as une image super Intello, seuls les média sérieux (Le monde, Liberation, Magic, Les Inrockuptibles) te soutiennent, tu n’as pas peur de casser ton image avec les Rancheros ?Je suis double comme garçon. Je suis un petit péquenot qui essaye de se cultiver. Je peux passer d’un phase a l’autre sans problème. Je me sens bien de jouer sur deux tableaux. Ca me fait des vacances de passer du sérieux a la franche déconnade. J’aime bien être sur les deux. Je m’en fous de mon image. L’image de déconneur me plait aussi, l’image de délirant c’est moi aussi.

Quel est ton rapport aux interviews ?Avec toi c’est bien, c’est rigolo. On passe d’un truc a l’autre, ça n’est pas trop formel. Mais des fois c’est vraiment chiant, quand tu fais des interviews avec des mecs qui ne connaissent rien a ce que tu fais, qui ne te demandent que des trucs généraux.Dans l’interview il y a deux temps, le temps de l’interview et celui ou tu relis, il a la sensation de ce que tu dis dans l’entretien et la manière dont c’est retranscrit, c’est ce décalage qui est énervant. Des fois tu passes une heure super avec un mec et à la fin tu as un papier à la con. Donc des fois c’est bien et des fois c’est décevant. Maintenant je ne le fais plus trop, mais il m’arrive de rappeler le redac Chef pour savoir « C’est quoi ce bordel ? ». J’ai toujours mauvais caractère, si ça va pas ou si ça me fait chier je le fais savoir, je gueule.

En raison du mauvais caractère dont tu viens de parler, tes passages télé ont souvent été très mouvementés. N’as tu pas peur en représailles d’être boycotté ?  Ce n’est pas le cas c’est moi qui les boycotte. Cet après midi encore j’étais avec le mecs du label en charge des Télés, et il en a marre, j’ai eu 40 propositions et pour le moment  j’en ai fait deux. Toutes les merdes comme Ardison, Fogiel, Durand… J’ai vraiment pas envie de les faire, c’est que des conneries, c’est moi qui dit non.Ces émissions ne me font pas vendre un disque, ce qu’on nous demande de faire est tellement éloigné de notre job. T’arrive sur le plateau, le mec te dit « Alors vous avez dit : José Bové c’est un trou du cul » Alors qu’est ce que tu veux que je me fasse chier a monter de chez moi pour aller dans une télé ou  le mec est incapable de parler de musique. Du coup ça fait discussion Café Du Commerce. On se croirait aux grosses têtes de Bouvard. Toutes les émissions aujourd’hui, c’est comme ça. Bon alors moi quand j’allais faire ce genre de trucs, il arrive un moment ou tu te dis, mais allez quoi , il faut arrêter ces conneries, vous êtes tous tarés ici. Les gens se disent : si ça ne lui plait pas la télé il n’a qu’a pas en faire. Tu te retrouves donc vite dans une situation ambiguë. Si tu y vas, tu joues le jeu, ou si tu ne veux pas jouer le jeu, si tu n’aimes pas la télé tu n’y vas pas. Moi je suis dans une phase où je ne veux pas faire de télé. Mais par contre ils insistent beaucoup pour que j’en fasse. Je suis un bon client.

La légende veut que ce soit toi qui aies fait démissionner Linda Hardy ex co-animatrice auprès d’Ardisson est ce vrai ? Oui oui c’est vrai elle en a eu marre elle a laissé tomber. (rire). La pauvre Fille. Ouais Ouais…

J’ai l’immense privilège de t’interviewer une heure avant la référence absolue Bernard Lenoir de France Inter. Ce dernier t’a toujours défendu. Quels sont les autres journalistes et médias qui t’ont toujours aidé ?Oui lui c’est un fidèle c’est sur. Il y a Libé qui est la depuis le début, Le Monde, Magic. Les Inrockuptibles au début mais c’est vraiment devenu un torche cul infect, je ne peux plus les saquer, ni les lire, je suis en guerre avec eux. C’est vraiment trop nul je ne veux même plus faire d’interview pour eux.  Je dois en oublier, et bien sur Le noir qui a toujours été présent.J’aime bien quelques personnes mais tu sais je les compte sur les doigts de la main.

C’est bien ce que je te disais tout à l’heure tout ça c’est des médias Intello.  Mais oui mais que veux tu que j’y fasse. Punaise. Mais tu sais en France tu as France Inter ou NRJ. Il n’y a pas 50 000 Choses. Mais ce n’est pas moi qui les choisis, c’est eux.

J’en parlais avec Houellebecq qui lui me disais qu’il visait et qu’il aimait la presse féminine, car c’est la qu’il touchait le plus de monde. Il ajoutait aussi qu’il comprenait beaucoup mieux la psychologie humaine et la marche du monde dans Elle que dans le monde ?A ben ouais moi aussi. Par exemple ce matin j’ai fait 20 ans. Je fais Elle, Marie Claire, tous ça… J’adore. Le seul vrai magazine que je lis vraiment toutes les semaines c’est Elle. Moi aussi je suis très très presse féminine. Je puise plein d’information dedans. Je lis ça en douce. La presse Féminine c’est ce qu’il y a de plus Fun je trouve. C’est bizarre. (rire). Souvent je découpe des trucs, je fais des collages, des machins. Tu as l’impression d’espionner. Tu as des nanas qui se racontent des trucs « Ouais moi j’ai un amant, je fais ça, je fais çi… » On a vraiment l’impression d’écouter sous la porte. Les magazines pour les plus jeunes des fois ça craint un peu c’est du style : « comment lui tailler une pipe ? » « Taillez lui une pipe ça lui fera plaisir ». Ca craint vraiment. Les magazines plus jeunes c’est pas top mais Elle c’est vraiment bien.

J’écoute ce que tu fais depuis Cheyenne Autumn en 1989. Mon amour pour ta musique a souvent été sujet de railleries de la part d’amis , il est vrai aux goûts rances qui écoutent Joe Coker, Lavillier ou Telephone (groupes à la crédibilité rock). J’explique cela par ton duo « Regrets » avec Mylene Farmer en 1991 qui t’aurait fait d’après moi plus de tord que de bien au niveau de ton image. Qu’en penses tu ? et as tu une autre explication ?Ah oui ça arrive souvent, que mon nom soit sujet a raillerie.Oui je pense comme toi que le duo avec Mylene Farmer a mis un coup à ma crédibilité aux yeux de beaucoup, ça m’a fait une image variateur. Oui oui je le pense. Ce duo c’est bien un des trucs que je regrette le moins dans tout ce que j’ai fait. Ce duo était vraiment délibéré de sa part pour me donner un coup de main, de me faire basculer ailleurs. Après ce duo j’étais beaucoup plus installé, j’ai signé tout de suite après un contrat avec ma maison de disque. Non non c’est un coup de pouce vachement bien. Je suis très content de l’avoir fait, et j’ai toujours gardé beaucoup de tendresse pour Myléne. Je trouve ça extra de décider de donner un coup de main a quelqu’un. C’est vraiment pas mal, il n’y a pas beaucoup de gens qui le font. C’est assez incroyable un truc pareil, c’est dingue qu’elle ait décidé ça. Elle est maligne Mylène elle est dix fois plus maligne qu’un mec comme moi.

Te sens tu accepté par le milieu rock ? Pas vraiment, mais ça ne me dérange pas. Tu sais les églises…  Le public est large, je vois bien que dans mes concerts il y a des gens qui ont des disques de Patrick Bruel, ils adorent Etienne Daho. J’ai des gens qui écoutent de tout, des gens de tous ages. A force tu prends de la maturité tu te rends compte que le public est beaucoup plus diversifié qu’on le pense, et qu’on est dans un métier tellement petit que ce n’est pas la peine de s’enfermer dans une chapelle, sinon ce n’est pas trop viable. Moi ça ne me dérange pas de taper dans tous les genres. Je sais qu’il y a  des fans d’Anne Silvestre qui m’écoutent mais aussi des fans de Nirvana, de Dylan, et il y aussi des fans d’Hugues Aufray, ça fait un drôle de mélange tout ça. On est condamnés nous les artistes français, à ne pas trop s’enfermer dans un genre parce que le vivier est trop réduit pour certain type de musique. Si tu t’enfermes dans une imagerie rock t’es cuit après. J’essaye de rester dans des entres deux. De ne pas avoir vraiment d’étiquette ça ne me déplait pas.

Tu viens de parler de Daho. Hors il t’arrive souvent de le casser dans tes interviews. Je n’ai jamais compris ça. Pour moi Daho est un des rares artistes qui marche bien qui ait un véritable intérêt artistique ?Non j’explique souvent cela en interview, mais les journalistes ne doivent pas trop reprendre l’explication. C’est une vielle blague en fait. Avant j’étais dans la maison mere de Virgin, comme Daho. Donc j’étais coincé entre Renaud, Julien Clerc, Etienne Daho et tous ça. Et durant mais deux ou  trois premières années chez Virgin j’ai vécu l’enfer, parce que la phrase que j’ai entendue le plus souvent c’était : « Etienne le fait bien ». Par exemple on me disait : on pourrait faire une bouffe avec la programmation d’NRJ, je disais vous êtes surs, ça me fait vraiment chier, et on me répondait mais enfin « Etienne le fait bien ». On me disait : on pourrait aller voir le mec de la chance aux chansons, « Etienne le fait bien ». A la fin j’en avait marre je disais Etienne je l’emmerde, il voulait toujours me faire faire ce que Etienne avait fait. Alors petit a petit dans les interviews j’ai commencé a dire Etienne Daho, il me fait chier, parce qu’il dit amen a des truc que je ne ferais jamais. Après on voudrait que je les fasse en me disant : « Pourquoi tu crois que tu es mieux qu’Etienne Daho ? Tu peux bien faire les trucs que fait Etienne. Etienne le fait bien »  Et petit a petit ça s’est développé au fil des interviews je disais je ne suis pas Etienne Daho, quel con ce Daho, tous ça avec l’air de péquenot que je sais parfois faire admirablement bien. Petit a petit j’ai rajouté des couches sur Daho, et une couche, deux couches, quinze couches, vingt couches, vingt cinq couches. Je ne sais même plus qui est Etienne Daho. C’était devenu une blague, je dis Etienne Daho. A cause de cette phrase « Etienne le fait bien ». Bizarrement tant pour lui que pour sa musique j’ai rien contre. Imagine que tu es dans une boite : on veut te faire faire des trucs, et la seule justification qu’on te donne c’est un tel la bien fait. Et lui Daho il faisait des trucs pas possibles, il pouvait tenir les bollocks d’un type d’NRJ pendant trois heures durant, sans broncher, moi je ne pouvais pas le faire. Alors « Etienne le fait bien ». Voilà c’est pour ça. Mais sinon je n’ai vraiment rien contre lui, vraiment rien du tout.Chez Virgin, ils ne savaient pas où me foutre, entre Daho et Julien Clerc. Ils orientaient ma carrière comme ils pouvaient. Ils voulaient que j’écrive un album pour Julien Clerc, et que je fasse les trucs que faisait Etienne Daho, c’était leurs deux seules références. C’est pour ça que j’en pouvais plus, que j’ai voulu partir, la vie était infernale pour moi. « Etienne le fait bien », c’est une phrase qui me réveillait la nuit. Je me réveille droit sur le lit, ma copine me demande ce qui se passe, je lui répond « Etienne le fait bien ». Donc tu vois a quel point ça m’a traumatisé.

Sur l’album il y a une chanson « Gel et Rosée » à la mémoire de Dominique Laboubée ex-chanteur des Dogs aujourd’hui décédé. Pourquoi cette dédicace?        Super bon mec. Il était vraiment sansas. C’est une perte. Pour moi quand j’ai commencé en musique, et dans des groupes a la fin des années 70, dans les années 80, ça a toujours été une référence. J’ai eu l’occasion de travailler sur une de ses chansons. Je connaissais bien sa nana. Enfin bref…    Quand on voit comment ça s’est terminé pour lui, on voit bien qu’on est dans un pays de trou du cul. Dominique Laboubée si ça avait été un anglais ou un américain ça aurait été une super stars, une mega stars. Ca fait réfléchir.Cette dédicace ça me remet d’ou je viens, des gens qui m’ont influencé. C’est naturel, c’est bon de témoigner ça. Je sais que ça a touché des gens proches, sa famille. Si ça peut leur donner l’illusion que leur enfant, leur ami, n’est pas passé sur terre pour rien, qu’à un moment précis quelques personnes peuvent continuer a penser a lui. Ca mange pas de pain.

Quand tu dis « d’où je viens» tu viens de quelque chose de plus violant que la chanson que tu fais aujourd’hui ?Et ben oui, c’est sur. J’ai commencé a faire de la musique en groupe en 77, tu imagines bien les groupes que c’était. Je me suis retrouvé avec une étiquette chanson française un peu par hasard.  Ca n’a jamais été spécialement mon truc.

Toi qui passes pour le rebelle de la chanson française, que penses tu du système anti copie des CD ? Et n’es tu pas gêné qu’il soit apposé sur le tien ?Je tiens à ce système, ça ne me gêne pas du tout. La musique sur le net en elle même ne me dérange pas, c’est simplement, que je sais que chez E.M.I. ou même chez Labels ils préparent une charrette de licenciements, ils vont virer les trois quarts des artistes et la moitié du personnel. L’argument qui est donné c’est qu’ils ne font plus de bénéfice car les gens piquent les disques. Donc moi je vois les conséquences directes des types qui ont des disques sans payer : des petit mecs et des nanas vont peut être aller se pendre, parce qu’ils ont fait un disque ou deux et que maintenant on leur rend leur contrat. Et comme c’est la crise partout il n’ont aucune chance d’être signés. Pour avoir longtemps vécu dans cette situation là, je n’hésite pas a critiquer la piraterie sur internet. C’est tous les artistes qui ne vendent pas beaucoup qui en prennent plein la gueule. C’est les premiers virés, les petits labels qui sont obligés de mettre la clé sous la porte. Ca fait ce genre de dégâts, donc par solidarité pour les quinze artistes Virgin qui vont être virés dans les mois qui viennent, et pour la moitié des gens avec qui je travaille toute l’année qui vont être virés, se retrouver au chômage, et qui vont vraiment beaucoup galérer, avec leurs gamins, leur  nana, pas de pognon machin. Non sur les deux plateaux de la balance il y a ça. Il y a le mec qui se dit c’est fun je vais aller télécharger trois albums, et de l’autre coté des familles, des couples, des gens, des destins, des vies qui s’amorcent, des gens assez jeunes et qui du coup démarrent dans la difficulté.

Pour moi le vrai problème n’est pas là. Je sais que c’est un  peu simpliste mais baisser le prix des CD me semble une bonne idée. De plus tu défends un système pourri a la base, on parlait tout a l’heure de tes copains de Rogojine qui sont au bord de la route alors que c’est Obispo et Star Academy qui occupent le haut de l’affiche. Je me demande comment on peut défendre un tel système ?   Je suis bien de ton avis, mais la situation est tellement embrouillée que c’est difficile de savoir. Donc j’essaye de voir les choses d’une façon très simple. Ca crée du chômage, ça amène a ce qu’on rende leurs contrats aux meilleurs d’entre nous, même Sylvain Vanot risque de se retrouver au chômage. Personnellement, je ne pense pas qu’il me rende mon contrat encore qu’on sait jamais. Je pense que d’un seul coup la diversité de la vie musicale va en prendre plein la quille. Même vous les journalistes a l’autre bout de la chaîne, vous allez vous retrouver de plus en plus avec des produits industriels, à la chaîne et des trucs a la con et des disques pour NRJ. Dans dix ans on verra une sorte de creux terrible dans lequel va s’engouffrer, toute une génération d’auteurs compositeurs interprètes. Quand on fera le point historiquement ça sera une génération perdue, une génération qui n’aura pas eu droit au chapitre a cause du net et des mecs qui tirent des trucs sur le net. Voilà c’est tout. Je maintiens, je reste sur cette position très très simple que je leur pisse au cul à ces connard qui tirent des chansons sur le net. C’est tout, je n’ai rien d’autre à dire.L’ambiance chez Labels ça craint, il vont déménager au mois de Décembre, et donc il vont en profiter pour faire une putain de charretée. Donc il font un audit, je crois qu’ils ne vont garder que trois ou quatre artistes, tout le monde va virer. Je les connais je sais déjà dans quelle merde il sont financièrement, et comment il vivent, avec trois bouts de ficelle, je ne sais pas du tout ce qu’ils vont devenir . Ca me fend le cœur, merde.Quand a baisser le prix des disques c’est trop simple en attendant il y a des gens qui vont remplir leurs discothèque et de l’autre côté ça crée du chômage. Et je le répète pour toi journaliste, et c’est ça le plus terrifiant, on va couper le sifflet à une génération. Et il ne diront rien sur rien, et je trouve ça terrible.

 Sinon pour un mec chauvin comme moi, je trouve rassurant qu’un mec comme toi ait pris pour nom de scène le nom de son village natal.Oui mais comme le dit Antoine De Caune heureusement que je ne suis pas né a la Queue en rebie ça la foutrait mal. Il vaut mieux être né a Murat.

 Propos recueillis par Simon Pégurier

  NDLR : Pour être tout a fait exacte l’histoire de Adam et Lilith est  extraite de la mythologie kabbalistique une branche ésotérique du judaïsme. La légende raconte que Adam et Lilith sont nés ensemble de la boue dos a dos. Lilith ne voulant se soumettre a Adam, notamment lors de l’acte sexuel a fuit le jardin d’eden. Adam a alors pleuré  Dieu. Ce dernier a envoyé trois anges retrouver Lilith et lui faire du chantage lui demandant de revenir et de se soumettre a Adam sinon elle enfanterai de nombreux enfants qui seront tous des Démons et 100 de ses fils mourraient chaque jour. Lilith refusa de revenir elle fut donc bannie, et la sentence exaucée. Dieu créa  alors Eve a partir de la cote d’Adam afin d’être sûr qu’elle lui soit soumise. Ensuite Lilith pour se venger se serait réincarnée en serpent tentateur.

 Eve représente donc la femme soumise qui accepte les valeurs familiales, Lilith elle est l’inverse, elle passe pour la sallope, une dépravée car elle ne soumet pas a l’homme. Cette mythologie est passionnante car je trouve qu’ elle résume bien l’état de notre monde.

 Par contre pour rectifier Murat l’ancien testament ne fait pas mention de Lilith il dit simplement que Dieu a crée Eve pour servir Adam, ce qui est déjà bien assez affligeant vous le reconnaîtrait  sans doute… 

Interview Réalisé le mardi 23 septembre 2003 entre 18 H et 19 H.
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Il y a un an jour pour jour c’était notre Week-End Qui Gratte.

Cool :- )

Une fois n’est pas coutume je ne vous encombre pas avec une nécro mais avec un anniversaire.

Et oui il y a un an jour pour jour c’était notre Week-End Qui Gratte.

 Le Week-End Qui Gratte, c’était un pari  fou pour fêter dignement les 15ans de notre émission de radio L’Oreille Qui Gratte.

Un soir d’euphorie, Mr Alain, Benoit, Céline-Marquise, Gilbert Tau est moi avons décidé que 3 mois plus tard on s’enfermerait 36h dans les studios d’Agora FM pour  recevoir toute la fine fleur de la scène locale a qui l’on demanderait de faire du Live, tout cela pour fêter nos 15ans

 Tous les groupes disponibles a cette date nous ont répondu oui dans l’instant nous avions donc programmé 15 groupes ou artistes :The Human ET ; ToM ;Transistar ; Mélanie Meyer ;  Monsieur Sweeen ; Benjamin Fincher ; Hannah ; In Extenso ; Gorodish ; Chinaski ; My Diet Pill; Kazan ; Bob Eroica ; Non ; Chevelure

Nous avons eu la divine surprise de voir la légende Christophe se rajouter à la liste et nous avions alors la un dream team à faire pâlir d’envie la France entière.

Durant ces 36h tout s’est déroulé a merveille, tout le monde a joué le jeu, nous avons vu alors qu’il existait bel et bien une scène rock niçoise, elle était là sous nos yeux et dans nos oreilles.

 Quant à nous, l’équipe d’animation, ce pari a bien évidemment renforcé nos liens. Dieu sait que je n’aime pas le sport mais nous avons un peu eu l’impression d’être une équipe sportif qui s’est surpassée collectivement pour mettre KO un adversaire et réussir un exploit. Ca peut  aussi faire penser au candidat des jeux  télé réalité qui des qu’ils sortent du jeu disent «  c’est dur !  j’ai vécu des trucs formidable, je ne vous oublierait jamais » j’ai toujours trouver ça con comme phrase mais finalement ça doit être vrai, ça crée des liens indélébile : Benoit, Alain, Céline, Loic vous aurez dorénavant toujours une place a part dans mon cœur et mes souvenirs  (Whaou…je fais de bien étonnantes comparaisons moi aujourd’hui)

 Après etre monté si haut le retour au quotidien peut paraître bien fade c’est pourquoi nous réfléchissons actuellement avec Benoît à un nouveau concept pour l’oreille qui gratte. Mais je ne vous en dis pas plus pour l’instant

 Vous pouvez revivre l’intégralité des 36 h en pod cast ici : www.wat.tv/albums/AgoraFM (Rubrique Week-End qui gratte)

 Tous est en vidéo aussi ici : www.wat.tv/albums/loreillequigratte (Rubrique Week-End qui gratte)

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 Sinon je vous donne rendez vous mardi 04 Ocotbre a 19 h 15 pour la 1re de la 17eme saison de L’Oreille Qui Gratte nous recevrons la délicieuse Clarcèn www.myspace.com/clarcen

 Tapes amicales sur l’epaule au mec et bises aux filles

Simon Pégurier

L’Oreille Qui Gratte

Sur Agora FM 94 (Pays Grassois) 94.10 FM (Pays Niçois)  88,90 (Pays Mentonnais) 

www.loreillequigratte.com 

www.facebook.com/pages/Loreille-qui-gratte/19623418094

www.youtube.com/user/loreillequigratte 

http://twitter.com/SimonPegurier

www.myspace.com/loreillequigratte 

www.wat.tv/loreillequigratte

www.wat.tv/agorafm

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Les Nuits Du Sud 2011

14eme édition des Nuits Du Sud

Vous l’avez sans doute lu dans les medias le Jeudi 07 Juillet il y a eu un tremblement de terre au large de la Corse, les secousses ont été ressenties sur tout le littoral du sud-est de la France.  Tout le littoral ? Non, une charmante ville entre mer et montagne Vence a résisté à ce séisme. Comment peut on l’expliquer, tout simplement, car à la même heure démarrait le désormais incontournable festival des Nuits du sud.

 Pourtant très sincèrement à la lecture de la programmation on n’avait pas totalement frissonné, à mon gout il y avait cette année une trop forte connotation reggae. Serge Gainsbourg disait qu’à la différence du classique la chanson était un art mineur, Guy Beart s’était étouffé en direct devant cette affirmation, gageons que si le grand Serge avait parlé du reggae personne n’aurait réagi. Mais je m’étais trompé sur toute la ligne et une fois de plus Téo Saavedra le programmateur et co-créateur de ce festival aux cotés de Christian Iacono a vu juste. Je dirai même il a touché dans le mille. A tel point que c’est la première année depuis 14ans où je n’ai pas manqué la moindre soirée du festival.

Le feu d’artifice commença donc par Jaqee, cette ougandaise nous proposa un ska old school de bonne facture qui tint largement en haleine les très nombreux spectateurs venus pour voir les prodiges de Gotan Project. Ces franco-argentins ont purement et  simplement réinventé le tango, en y ajoutant de nombreuses touches d’électronique. Leur musique est hypnotique et captivante. De plus les images diffusées constamment derrière la scène scotchaient notre regard. Je n’aurais jamais pensé assister un jour à un concert de Tango et en redemander ! À tel point qu’à mon retour à la maison j’ai commandé leur album. Bref un must la barre était très très haute pour la suite.

Défi relevé haut la main dès le lendemain par une soirée à double tête d’affiche avec Yael Naim et Patrice, mais avant cela les Antibois des P’Tits Gars Laids (j’adore ce jeux de mots) dans le cadre de la sélection des talents des Nuits Du Sud devaient chauffer l’ambiance. Malgré un immense stress au moment de monter sur scène, ils ont su très vite surmonter leur angoisse pour nous proposer une chanson francaise de rue des plus entrainantes lorgnant vers les Ogres de Barbak ou les Tètes Raides. Ils ont emporté le public qui reprit leurs morceaux tout en dansant. Un véritable succès qui fut reconnu  par le jury qui les déclara gagnants (prix du jury) de ce tremplin. Cela nous donnera notamment l’occasion de les revoir l’an prochain sur la scène vençoise. Vint ensuite la très belle Israélienne Yael Naim, qui évolue dans le même registre que Toris Amos ou Fiona Apple, elle nous fit notamment frissonner avec une reprise du morceau de Nirvana : Smell like Teen Spirit qui a changé l’histoire du rock il y a 20 ans (et oui déjà). Ensuite très grosse ambiance pour Patrice ce franco-allemand à la tète juvénile qui nous proposa un reggae très poétique qui ne tourne pas en rond, séduisant donc aussi le public qui n’aime pas le reggae (donc moi).

Le lendemain la soirée fut ouverte par Electrophazz, groupe habituellement jazz expérimental mais qui pour l’occasion s’était entouré des deux featuring qui ont bien assuré la partie, d’autant que cela n’était pas gagné d’avance puisque ensuite c’était 100% reggae avec tout d’abord le régional de l’étape (Marseille) Jehro, qui réussit à nous faire voyager puis ensuite un gros classique du reaggae  avec Max Romeo. Il nous a semblé qu’il ne jouait  qu’un seul morceau pendant deux heures mais comme ce morceau était de la bombe le résultat était là.

         Calypso Rose

La deuxième semaine commença par Gaio, qui eut fort à faire seul sur une scène aussi grande, mais sa bonne humeur et sa nonchalance à la Julien Doré ont fait le reste on a notamment apprécié une très originale reprise de Mylene Farmer. Puis ce fut Calypso Rose une des plus grosses claques du festival. Cette femme toute en rondeur de 71ans nous a donné l’impression d’avoir 50 ans de moins et nous a transportés dans son univers calypso sans prétention. Zazie était très attendue peut-être un peu trop par ses fans qui, à les entendre, n’ont pas trouvé sa performance sensationnelle. A titre personnel j’ai découvert cet ancien mannequin sur scène et objectivement je ne m’attendais pas à quelque chose de si rock ; dans mon esprit c’était un pendant Féminin au mièvre Pascal Obispo, mais c’est en fait beaucoup plus que cela. En conclusion, en tant que néophyte j’ai aimé mais les anciens fans de Zazie ont visiblement moins apprécié.

Babel Buech Madam’ a zappé tout seul à chaque morceau allant du plus haut au plus bas nous donnant parfois l’impression d’être dans une montagne russe. J’aurais préféré qu’il reste dans son registre manouche là où pour moi il excelle. Juan Fe est rentré sur scène à 320Km heures et n’a pas ralenti une seconde. Ce groupe chilien pourrait faire pâlir de jalousie Manu Chao ou Sergent Garcia, leur rock fourre-tout, à l’énergie explosive emporte tout sur son passage. Peut être qu’il faudrait faire un contrôle antidopage à la fin du concert, autant d’énergie c’est louche, mais que ce fut bon. Ensuite difficile pour Afrocubism de prendre le relais pourtant quelle sacrée pointure !  Eliaches Ochoa entouré  de virtuoses de la musique africaine. Peut être que leur musique est un peu trop calme, ils auraient mérité plus d’attention mais passer après Juana Fe c’était en effet très dur.

        Poum Tchack

Poum Tchack une très belle révélation des talents du Sud, un groupe visiblement ultra rodé, la scène nous propose une musique manouche qui accélère constamment, pour moi ce groupe à sa place sur le podium des Talent Du Sud. Au moment ou j’écris ces lignes je n’ai plus aucun souvenir sur la musique de Mayra Andrade, par contre je me souviens très bien de son physique parfait, de sa classe, de son sourire, à tel point qu’un journaliste présent avec moi lors de la soirée n’a pas pu s’empêcher de faire une demande en mariage. Bon pour la musique je me replonge donc sur mes notes prises à la va vite durant le concert. J’écris mal, j’ai du mal à me relire, mais, visiblement j’avais écrit ça : « joli voyage, mélodieux, vers le Brésil, à la fois chaud et sensuel, dommage que ce soit aussi calme et plat ». Enorme show ou Chaud ensuite avec Femi Kuti : de la musique africaine que n’aurait pas reniée son père Fela Kuti, de l’afro Beat d’exception où le clavier omni présent apporte une touche psychédélique. Et puis quelle magnifique danse des  choristes, je suis resté bouche bée.

La 6eme soirée du festival s’avéra être la moins relevée artistiquement, tout d’abord Nu-K, ce groupe dans lequel on retrouve un vençois propose une musique expérimentale empreinte de jazz et d’électro : une batterie, répondant à un clavier qui répond lui-même à une trompette, une musique d’ambiance, bien propre, mais qui notamment en raison de l’absence de chant n’avait pas vraiment sa place sur une aussi grande scène. Aziz Sahmaoui & University Of Gnawa, j’attendais beaucoup de ce groupe car son leader est l’ancien chanteur de l’orchestre national de Barbes qui nous avait régalés sur cette même place du grand jardin, mais leur musique empreinte de raï n’a pas trouvé son auditoire. Les morceaux étaient trop longs et trop répétitifs pour que l’on puisse vraiment rentrer dedans. Pour finir c’était Israel Vibration, des vieux de la vieille en matière de reggae. Le problème c’est qu’ils se sont arrêtes à Bob Marley et n’ont rien su apporter au schmilblick. Par contre s’il n’y avait pas d’intérêt musical, ça valait le détour notamment en raison des deux chanteurs, tous deux handicapés tenant péniblement debout avec des béquilles mais qui débordaient d’énergie.

Mayra Andrade


Femi Kuti 

Le 23 Juillet fut l’annonce d’un immense gâchis  la mort D’Amy Winhouse, je pense que tout le public n’attendait qu’une chose : que la belle Luisa Maita reprenne soudainement à sa sauce (le prémonitoire) « They tried to make me go to Rehab but I said no, no, no,» c’est-à-dire en version Bossa Nova, sa voix sensuelle aurait chamboulé la place. Avant la belle, les jeunes pousses de The Kitchies ont offert au public toute leur énergie et leur envie pour servir un son pop rock des plus entrainants et efficace. Dommage qu’un problème technique ait rendu leur prestation difficile. La détresse des jeunes de The Kitchies à leur sortie de scène était touchante, émouvante, on avait l’impression qu’ils jouaient leur vie à chaque note, ils étaient donc totalement décontenancés par les problemes techniques qui ne leur avaient pas permis d’être au top de leur potentiel. La soirée fut conclue par Staff Benda Bilili et là énorme claque, tous les membres de ce groupe congolais ont été atteints de poliomyélite, c’est-à-dire qu’ils sont tous en fauteuil et pourtant quelle énergie, quelle envie, quelle enthousiasme de voir danser ces fauteuils roulants sur scène. Il faut dire qu’il est difficile de rester de marbre devant cette musique africaine ultra rythmée jouée par des instruments fabriqués par les artistes. Quelques jours après ils ont joué à Nice au Théâtre de Verdure, j’ai appris que beaucoup de personnes les ayant découverts à Vence se sont a nouveau déplacés.

          

                                                                                              Renegades Steel Orchestra

Le 28 Juillet avait des accents manouche avec tout d’abord Manouchka Orchestär, qui nous proposa un jazz manouche d’exception. Ce fut un feu d’artifice sur scène, même les écrans géants de la scène avaient le feu puisqu’ils indiquaient en gros « attention à la température », l’ambiance monta constamment pendant tout le concert, a tel point qu’après on était tous épuisés. On a pu se reposer ensuite car le groupe suivant Renegades Steel Orchestra a, de l’avis unanime, ennuyé toute la place. Grosse déception donc pour ces musiciens venus de Trinité et Tobago, qui sur des futs reprennent des airs ultra connus. En me baladant j’ai entendu ce bout de dialogue très juste « La Femme : C’est quoi comme musique Renegades Steel Orchestra ? Le mari de répondre : c’est Bidon » Humour ou 1re degré je ne sais pas.  Apres ce moment de reposça  bougeait dans tous les sens avec un retour à la musique Tzigane : Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra qui, musicalement nous a tous un peu  déçus. Nous avions,  en effet, en tête le concert de Goran Bregovic d’il y a 3ans (Goran Bregovic écrit lui aussi des musiques pour les films de Kusturica). Mais ce fut tout de même un très beau concert, monté par  un réalisateur qui a le sens du spectacle. Bref  un pur show, avec déguisements et instruments imaginaires, le tout dans une ambiance ahurissante. Malgré sa grande notoriété Emir Kusturica n’a pas hésité, tout de suite après le concert à se balader dans Vence pour une mini after improvisée. Cela nous a permis une fois de plus d’apprécier l’humanisme de ce réalisateur-musicien. C’est une chance pour notre ville d’avoir pu le recevoir. Pour revenir à Manouchka Orchestra le public ne s’est pas trompé puisqu’il leur a donné « le prix public des Talents du sud ».

 

    

    Emir Kusturica & The No Smoking Orchestra

 

On pensait que le lendemain marquerait le retour au calme, pas du tout cela  commença par Blue King Brown une jeune Australienne qui nous a proposé un rock surpuissant, plein de groove et de culture urbaine, une belle découverte. Spanish Harlem Orchestra s’est révélé assez décevant, 3 américains en chemise, débraillés  nous ont livré une salsa cubaine assez convenue.

 C’est Louis Chedid qui ouvrait la dernière semaine. On ne devrait jamais faire de délit de sale gueule mais comme je ne peux littéralement pas supporter musicalement son fils « M », je l’avais de suite mis dans le même panier. Très honnêtement c’est ma conscience professionnelle et le fait que les Nuits Du Sud se déroulent sur le pas de ma porte qui m’ont incité à assister à ce concert. Et bien je ne l’ai pas regretté. Chedid c’est vraiment très sympa. Si je pense toujours qu’il manque 4 lettres au pseudonyme de son fils, lui il a réellement du talent, il ne se la raconte pas. Il joue tout simplement des airs entrainants, bien ficelés. Il est courtois, sympathique. Et puis je ne soupçonnais pas que je connaissais autant de chansons de Chedid, j’ai bien du en reconnaître une dizaine, alors que je n’ai jamais écouté le moindre de ses albums. Par exemple une chanson comme « Je me suis fais la belle » c’est simple mais super beau et efficace. Après stupeur Celso Piňa un gros mexicain déboule sur la scène avec un accordéon… Evidement je craignais le pire, et bien non ce fut du n’importe quoi autour de lui, mais un n’importe quoi joyeux et organisé qui m’a surpris à faire un pas de danse sur air d’accordéon !  

Ca y est nous avons trouvé d’où vient la coiffure du logo des Nuits Du Sud c’est une copie de la coupe de Zao. Zao c’est de la pure musique africaine, ca remue dans tous les sens. On a un peu l’impression que c’est en totale roue libre que tout se compose en direct devant nos yeux, tant les textes sont simplistes et frais en même temps, la batterie envoie sans cesse le même tatapoum, lorsqu’on pense que le guitariste va s’arrêter, ça reprend. Bref c’est frais, c’est gai, c’est printanier. Ce fut ensuite Cubain avec Juan De marcos Afro-Cuban All Stars. Je ne suis pas connaisseur en musique cubaine, j’en ai quelque peu écouté quand ce style était a la mode il y a environ 10 ans, cela sonne exactement comme dans mes souvenirs.

La dernière soirée réunit la plus grosse affluence du festival non pas pour Tribeqa, alors qu’il le mérite,  groupe de percu (bambou) à la sauce électro de Nantes. Mais pour les Ivoirien de Magic System. Ils étaient déjà venus à Vence il y a 3ans et avaient mis le feu. Ils ont à nouveau réalisé le même exploit. Ca dansait dans chaque millimètre carré de notre place. Evidement je ne suis pas du tout, mais alors pas du tout fan de leur musique tintée de Zouk mais je dois reconnaître qu’ils savent mettre l’ambiance. Ils ne se prennent pas au sérieux et s’adressent principalement aux enfants et adolescents et très sincèrement ça marche.

 


            The positive force

 

Voila pour le coté artistique de la 14eme édition qui fut comme vous l’aurez compris un véritable succès. Au niveau affluence aussi on annonce une réussite puisque 40 000 personnes seraient venues danser sur notre place soit 5000 de plus que l’an dernier.

En termes de nouveautés nous avons apprécié les séances de cinéma en lien avec la programmation qui avaient lieu sur la place Godeau (sans doute la plus belle de Vence). Malheureusement une d’entre elle (Chat noir-Chat Blanc) du être annulée en raison d’intempéries.

Autre petit regret mais qui n’incombe à personne. Les animations des Jours Du Sud (organisés par l’association des Amis des Nuits Du Sud), principalement destinées aux enfants ont du être considérablement réduites en raison de la pluie. C’est bien dommage car cette journée gratuite permet aux vençois de s’approprier encore plus ce festival qui est le leur.   Mon regret perso c’est que je n’aurai pas bu une seul goute de Mujito pendant tout le festival alors  pourtant boisson officielle à Vence en Juillet-Aout.

J’entends au loin une voix qui se plaint. « Je devais faire 7 500 signes et j’en ai fait 15 000 » ! Oui sans doute mais je pourrais parler de ce festival jusqu’à la fin de la nuit (ou de l’été)

 

Texte : Simon Pégurier

Photos : Loïc Swiny  

 


Zazie

PS : Je vous rappelle que sur notre page youtube : www.youtube.com/user/loreillequigratte, il y a une vidéo de chacun des 34 concerts du festival. 

 

 

 L’Oreille Qui Gratte 

Sur Agora FM 94 (Pays Grassois) 94.10 FM (Pays Niçois)  88,90 (Pays Mentonnais)

www.loreillequigratte.com

www.facebook.com/pages/Loreille-qui-gratte/19623418094

www.youtube.com/user/loreillequigratte 

http://twitter.com/SimonPegurier

www.myspace.com/loreillequigratte 

www.wat.tv/loreillequigratte

www.wat.tv/agorafm

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Il y a de l’ambiance chez moi la veille de la rentrée scolaire. Mon Héloïse s’est amusée à m’imiter, voilà comment elle me voit : lisant Télérama avec une cravate, tout en fredonnant Kylie Minogue et Katerine

Oui oui le na na fait référence au tia na na de Can’t Get You Out Of My Head, (le monde entier connaitra dorénavant ma passion pour ce titre) pour Télérama bien que chez moi c’est Kill Your Télévision je dois reconnaître que j’y suis abonné depuis 20ans. Pour la cravate je dois la porter 10 fois par an.

Je vous jure que tout ca est spontané

@+

Simon Pégurier

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Superbe Publicité de Nina Ricci.

Un hommage a la fois au plus grand groupe du monde “The Velvet Underground” et au plus grand film du monde “A bout de souffle”

La musique originale The Velvet Underground : After Hours

www.youtube.com/watch?v=tE8KBWgUZxw

La bande annonce originale A bout de souffle de Godard

www.youtube.com/watch?v=-3UsX-UNFII

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Les Formidables Hyphen-Hyphen en Couverture de Nouvelle Vague

L’Interview est disponible ici : www.nouvelle-vague.com/zoom.php?zoom_id=572&PHPSESSID=b8f0cd0813b14ad5bcbd7747cf36a103

Des souvenirs de L’Oreille Qui Gratte ici :

www.youtube.com/watch?v=5_4VRTqyHU0&feature=channel_video_title

www.youtube.com/watch?v=0SuFrDJ0zes&feature=relmfu

www.youtube.com/watch?v=oG2TxRj9SiE&feature=relmfu

www.youtube.com/watch?v=nxnMAivcqQ0&feature=relmfu

www.youtube.com/watch?v=_Bt4ich-f7Y

www.youtube.com/watch?v=Odk2YXuKEos&feature=related

www.youtube.com/watch?v=hwBLMnL-8Jg&feature=related

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