Des nuits pleines de soleil à Vence

Après une année de pause due au COVID les Nuits Du Sud étaient de nouveau dans la place cet été.

Avant le lancement de cette édition nous avions plein de questions en tête : le festival rencontrera-t-il le même succès avec le pass sanitaire ; la place réaménagée un an plus tôt sera-t- elle assez spacieuse pour accueillir les concerts ?

Dès le premier soir nous avions les réponses à  nos questions, le public a répondu largement présent et la nouvelle place du grand jardin est suffisamment grande pour accueillir artistes et public dans un confort similaire aux précédentes éditions.

 

La soirée d’ouverture fut la plus grosse réussite en termes d’affluence. Le DJ parisien Martin Solveig était fort attendu. Il a répondu aux attentes  proposant un set survolté où le gros son et les jeux de lumières nous ont tous conquis, envoutés, ne pouvant nous empêcher de faire un pas de danse. En première partie l’artiste africain Sam Mangwana proposa un concert très propre, de grande qualité de la rumba congolaise mais trop calme avant la tempête qui allait surgir ensuite aux platines. La deuxième soirée s’ouvrit  avec Maiaa Siga pour le concours Talents des Nuits Du Sud,  cette artiste d’origine sénégalaise nous subjugua par sa bonne humeur et son aisance technique. Un must qui fut logiquement récompensé par le prix du jury. Gaumar fut une belle surprise avec un phrasé rap et une énergie débordante,  elle nous tous mis dans sa poche. Légère déception avec Boulevard des Airs qui n’adapta  pas son show au tempo d’un festival d’été. Cela s’adressait un peu trop à mon gout aux seuls fans hardcore. Lendemain suite des Talents Nuits Du Sud avec Andreas, divine surprise pop cold wave tout droit sortie du début des années 80. Le marseillais fut recomposé par le prix du public. Uriel Herman Quartet nous avait déçus en 2016 s’endormant presque sur son piano, il s’est largement rattrapé cette année avec un concert illuminé qu’il conclut par un étonnant hommage à David BowiePierpoljak ne sait jouer que du reggae, le problème c’est que moi justement je n’aime pas le reggae. La dernière soirée de la semaine débuta par Thomas Fersen qui caché sous un double costume (de lapin et de soirée) nous offrit un show de chanson française poétique. Une belle réussite pour un artiste qui n’a plus rien à prouver. Grand écart ensuite avec Zouk Machine. Pour moi musicalement cela n’a pas plus d’intérêt que la musique de l’inspecteur gaget. Oui mais tout le monde a chanté à  tue tête une fois dans sa vie « ou la qui va la Inspecteur gaget » et ben c’est pareil avec leur hit Maldone.

La deuxième semaine démarra avec PRSS,  habituellement j’aime bien les filles qui disent des gros mots ; je trouve ca rock and roll mais bon là il y avait de l’abus, mais c’est vrai que le rap permet tout. Elles remportèrent tout de même le prix France bleu. Immensément plus de classe pour la jeune et très belle capverdienne Elida Almeida qui a proposé un cocktail varié de musique ensoleillée, tout ce qu’elle touchait se transformait en or : très belle réussite. L’ancien bassiste des mythiques Gladiators Clinton Fearon fit un set sans fausse note, ni fioriture, du travail de pro. La sixième soirée du festival s’ouvrit avec Salut à toi  Hymne punk des Beruriers noirsVercors mis d’entrée la barre très haut et eut du mal ensuite à la tenir sur la longueur. La réunionnaise Christine Salem est une très grande dame. Elle mixe à merveille énergie, composition et militantisme, l’un des plus beaux shows du festival. Danakil fit un concert efficace auquel le public répondit présent. 

Blick Bassy devait ouvrir l’avant dernière soirée. La covid en a décidé autrement c’est donc l’azuréenne Sandrine Destefanis qui l’a remplacé au pied levé pour notre plus grand bonheur ; nous fondons tous sous le charme de sa bossa nova. A la différence de Boulevard des Airs Claudio Capéo a su adapter son set au rythme festival d’été,  il ne fit donc que des heureux, le public reprenait en chœur, tel un karaoké tous ses hits ou encore ses belles reprises de classiques italiens. La dernière soirée s’ouvrit par la belle violoniste Yilian Canizares. Elle aurait du jouer (avec Salvator Adamo) sur la scène vençoise le 15 Juillet 2016. Hélas un fou au volant d’un camion sur la promenade des anglais en avait décidé autrement. Ce fut donc partie remise cinq ans après. Bien que l’attente fût longue nous ne la regrettons pas, nous tenons là, la découverte du festival 2021. La suite ne fut qu’anecdotique avec Black M tellement nous étions montés haut quelques minutes plus tôt.  Le silence pouvait alors se faire. Nous n’avons plus qu’à fermer les yeux jusqu’à l’été 2022 pour revivre mentalement ces beaux souvenirs

Simon Pégurier

Photos :  Noel Noel

 

 

En vidéo un extrait des 20 concerts :

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