J’ai eu envie de mettre à l’honneur le morceau Girl Of Ipanema à L’Oreille Qui Gratte.
Mais pourquoi cette idée saugrenue me direz-vous ? Et bien pour moi ce titre est tout simplement l’un des plus beaux de tous les temps.
Ok mais c’est ni dissonant, ni distordu et il n’y a rien qui sature…. Et bien pourtant depuis toujours j’adore simplement ce morceau.
La Bossa-Nova est un style musical qui me correspond bien. Aux premiers abords on peut penser que c’est gai mais c’est loin d’être le cas.
Dans les années 90 nous avions eu le Trip Hop, perso j’appelais ça de la danse triste. Je trouve qu’on pourrait faire une même définition pour la Bossa
En plus des qualités mélodieuses évidentes le texte aussi me touche profondément. Tous les hommes du monde, ont un jour regardé passer les filles. Le hit de Patrick Coutin « j’aime regarder les filles (qui marchent sur la plage) » raconte finalement à peu près la même chose avec OK un peu moins de poésie.
Mes anciens collègues de travail se souviennent sans doute tous du projet qui fut longtemps le mien d’ouvrir un bar à proximité d’une piscine….
The girl from Ipanema c’est l’histoire d’un gars (Vinícius de Moraes) qui tenait une paillote au bord de la célèbre plage d’Ipanema à Rio et qui chaque jour voyait passer la même jeune fille.
Le seul moyen qu’il trouva pour lui avouer sa flamme fut cette chanson. Si cette chanson n’avait pas était reprise et mise en lumière par Stan Getz et Joa Gilberto il ya fort à parier que la jeune fille (Héloïse Pinheiro) n’en aurait jamais rien su.
Depuis ce titre a fait le tour du monde repris à n’en plus finir (il serait après yesterday de Beatles) le titre le plus joué de tous les temps. Ce morceau est même devenu un atout touristique pour le Brésil et ses plages
Oui ces paroles d’un monsieur qui regarde en silence passer une fille, sans jamais oser l’aborder laissant simplement vivre ses rêves me parle. « Je la contemple tellement tristement, Comment puis je lui dire que je l’aime, Oui je (lui) donnerai mon cœur avec joie, Mais chaque jour, quand elle marche vers la mer, Elle regarde droit devant, pas moi »
Qui sait peut être qu’inconsciemment j’ai appelé ma fille Héloïse en référence à cette sirène de Rio (en tout cas le choix du prénom de ma fille n’a rien à voir avec Claude François…)
Et puis Bossa Nova se traduit en français par Nouvelle Vague. Forcement voila deux mots qui associés me parlent beaucoup :
– Nouvelle Vague comme ce style cinématographie français des années soixante (Godard, Truffaut, Rohmer) qui à ce jour encore a mes préférences devant tous les autres. La Nouvelle Vague raconte tout simplement ma vie.
– Nouvelle Vague comme ce célèbre magazine musical publié à Vence qui traite de l’actualité dans le Sud-Est et ailleurs. Magazine pour lequel j’ai collaboré pendant plus de 15ans, faisant même partie des tous premiers de cette aventure
– Nouvelle Vague pour la New wave ce style musical qui dans les années 80 m’a ouvert les oreilles à toutes ces merveilles qui je défends encore quotidiennement au travers de notre Oreille Qui Gratte. Je donne au rock indépendant la plupart de mon temps libre et cela malgré mes 40ans passés. Et chaque jour ce style me le rend par toutes les merveilles que je découvre.
La coupe du monde met sous les sun light le Brésil, c’est donc aussi l’occasion pour chacun des nous de découvrir une autre facette que celles footbalistes
L’album de Getz – Gilberto vient d’être réédité dans une version de luxe à l’ occasion de ses 50ans. Donc aucune raison de passer au travers de ce disque qui confirme à chacune de ses notes que la mélancolie est le plaisir de la tristesse.
Vous pouvez retrouver ici un extrait de l’émission avec le morceau et son lancement par Gilbert et moi : www.wat.tv/audio/lancement-the-girl-from-ipanema-6t9tz_2hw3j_.html
Simon Pégurier
PS : Bossa Nova est aussi le nom de l’album des Pixies qui s’ouvre par Cecilia-Ann notre inusable générique de l’Oreille Qui Gratte