14eme édition des Nuits Du Sud
Vous l’avez sans doute lu dans les medias le Jeudi 07 Juillet il y a eu un tremblement de terre au large de la Corse, les secousses ont été ressenties sur tout le littoral du sud-est de la France. Tout le littoral ? Non, une charmante ville entre mer et montagne Vence a résisté à ce séisme. Comment peut on l’expliquer, tout simplement, car à la même heure démarrait le désormais incontournable festival des Nuits du sud.
Pourtant très sincèrement à la lecture de la programmation on n’avait pas totalement frissonné, à mon gout il y avait cette année une trop forte connotation reggae. Serge Gainsbourg disait qu’à la différence du classique la chanson était un art mineur, Guy Beart s’était étouffé en direct devant cette affirmation, gageons que si le grand Serge avait parlé du reggae personne n’aurait réagi. Mais je m’étais trompé sur toute la ligne et une fois de plus Téo Saavedra le programmateur et co-créateur de ce festival aux cotés de Christian Iacono a vu juste. Je dirai même il a touché dans le mille. A tel point que c’est la première année depuis 14ans où je n’ai pas manqué la moindre soirée du festival.
Le feu d’artifice commença donc par Jaqee, cette ougandaise nous proposa un ska old school de bonne facture qui tint largement en haleine les très nombreux spectateurs venus pour voir les prodiges de Gotan Project. Ces franco-argentins ont purement et simplement réinventé le tango, en y ajoutant de nombreuses touches d’électronique. Leur musique est hypnotique et captivante. De plus les images diffusées constamment derrière la scène scotchaient notre regard. Je n’aurais jamais pensé assister un jour à un concert de Tango et en redemander ! À tel point qu’à mon retour à la maison j’ai commandé leur album. Bref un must la barre était très très haute pour la suite.
Défi relevé haut la main dès le lendemain par une soirée à double tête d’affiche avec Yael Naim et Patrice, mais avant cela les Antibois des P’Tits Gars Laids (j’adore ce jeux de mots) dans le cadre de la sélection des talents des Nuits Du Sud devaient chauffer l’ambiance. Malgré un immense stress au moment de monter sur scène, ils ont su très vite surmonter leur angoisse pour nous proposer une chanson francaise de rue des plus entrainantes lorgnant vers les Ogres de Barbak ou les Tètes Raides. Ils ont emporté le public qui reprit leurs morceaux tout en dansant. Un véritable succès qui fut reconnu par le jury qui les déclara gagnants (prix du jury) de ce tremplin. Cela nous donnera notamment l’occasion de les revoir l’an prochain sur la scène vençoise. Vint ensuite la très belle Israélienne Yael Naim, qui évolue dans le même registre que Toris Amos ou Fiona Apple, elle nous fit notamment frissonner avec une reprise du morceau de Nirvana : Smell like Teen Spirit qui a changé l’histoire du rock il y a 20 ans (et oui déjà). Ensuite très grosse ambiance pour Patrice ce franco-allemand à la tète juvénile qui nous proposa un reggae très poétique qui ne tourne pas en rond, séduisant donc aussi le public qui n’aime pas le reggae (donc moi).
Le lendemain la soirée fut ouverte par Electrophazz, groupe habituellement jazz expérimental mais qui pour l’occasion s’était entouré des deux featuring qui ont bien assuré la partie, d’autant que cela n’était pas gagné d’avance puisque ensuite c’était 100% reggae avec tout d’abord le régional de l’étape (Marseille) Jehro, qui réussit à nous faire voyager puis ensuite un gros classique du reaggae avec Max Romeo. Il nous a semblé qu’il ne jouait qu’un seul morceau pendant deux heures mais comme ce morceau était de la bombe le résultat était là.
Calypso Rose
La deuxième semaine commença par Gaio, qui eut fort à faire seul sur une scène aussi grande, mais sa bonne humeur et sa nonchalance à la Julien Doré ont fait le reste on a notamment apprécié une très originale reprise de Mylene Farmer. Puis ce fut Calypso Rose une des plus grosses claques du festival. Cette femme toute en rondeur de 71ans nous a donné l’impression d’avoir 50 ans de moins et nous a transportés dans son univers calypso sans prétention. Zazie était très attendue peut-être un peu trop par ses fans qui, à les entendre, n’ont pas trouvé sa performance sensationnelle. A titre personnel j’ai découvert cet ancien mannequin sur scène et objectivement je ne m’attendais pas à quelque chose de si rock ; dans mon esprit c’était un pendant Féminin au mièvre Pascal Obispo, mais c’est en fait beaucoup plus que cela. En conclusion, en tant que néophyte j’ai aimé mais les anciens fans de Zazie ont visiblement moins apprécié.
Babel Buech Madam’ a zappé tout seul à chaque morceau allant du plus haut au plus bas nous donnant parfois l’impression d’être dans une montagne russe. J’aurais préféré qu’il reste dans son registre manouche là où pour moi il excelle. Juan Fe est rentré sur scène à 320Km heures et n’a pas ralenti une seconde. Ce groupe chilien pourrait faire pâlir de jalousie Manu Chao ou Sergent Garcia, leur rock fourre-tout, à l’énergie explosive emporte tout sur son passage. Peut être qu’il faudrait faire un contrôle antidopage à la fin du concert, autant d’énergie c’est louche, mais que ce fut bon. Ensuite difficile pour Afrocubism de prendre le relais pourtant quelle sacrée pointure ! Eliaches Ochoa entouré de virtuoses de la musique africaine. Peut être que leur musique est un peu trop calme, ils auraient mérité plus d’attention mais passer après Juana Fe c’était en effet très dur.
Poum Tchack
Poum Tchack une très belle révélation des talents du Sud, un groupe visiblement ultra rodé, la scène nous propose une musique manouche qui accélère constamment, pour moi ce groupe à sa place sur le podium des Talent Du Sud. Au moment ou j’écris ces lignes je n’ai plus aucun souvenir sur la musique de Mayra Andrade, par contre je me souviens très bien de son physique parfait, de sa classe, de son sourire, à tel point qu’un journaliste présent avec moi lors de la soirée n’a pas pu s’empêcher de faire une demande en mariage. Bon pour la musique je me replonge donc sur mes notes prises à la va vite durant le concert. J’écris mal, j’ai du mal à me relire, mais, visiblement j’avais écrit ça : « joli voyage, mélodieux, vers le Brésil, à la fois chaud et sensuel, dommage que ce soit aussi calme et plat ». Enorme show ou Chaud ensuite avec Femi Kuti : de la musique africaine que n’aurait pas reniée son père Fela Kuti, de l’afro Beat d’exception où le clavier omni présent apporte une touche psychédélique. Et puis quelle magnifique danse des choristes, je suis resté bouche bée.
La 6eme soirée du festival s’avéra être la moins relevée artistiquement, tout d’abord Nu-K, ce groupe dans lequel on retrouve un vençois propose une musique expérimentale empreinte de jazz et d’électro : une batterie, répondant à un clavier qui répond lui-même à une trompette, une musique d’ambiance, bien propre, mais qui notamment en raison de l’absence de chant n’avait pas vraiment sa place sur une aussi grande scène. Aziz Sahmaoui & University Of Gnawa, j’attendais beaucoup de ce groupe car son leader est l’ancien chanteur de l’orchestre national de Barbes qui nous avait régalés sur cette même place du grand jardin, mais leur musique empreinte de raï n’a pas trouvé son auditoire. Les morceaux étaient trop longs et trop répétitifs pour que l’on puisse vraiment rentrer dedans. Pour finir c’était Israel Vibration, des vieux de la vieille en matière de reggae. Le problème c’est qu’ils se sont arrêtes à Bob Marley et n’ont rien su apporter au schmilblick. Par contre s’il n’y avait pas d’intérêt musical, ça valait le détour notamment en raison des deux chanteurs, tous deux handicapés tenant péniblement debout avec des béquilles mais qui débordaient d’énergie.
Mayra Andrade
Femi Kuti
Le 23 Juillet fut l’annonce d’un immense gâchis la mort D’Amy Winhouse, je pense que tout le public n’attendait qu’une chose : que la belle Luisa Maita reprenne soudainement à sa sauce (le prémonitoire) «
Celso Piňa
www.youtube.com/user/loreillequigratte, il y a une vidéo de chacun des 34 concerts du festival.
Je vous rappelle que sur notre page youtube :
L’Oreille Qui Gratte
Sur Agora FM 94 (Pays Grassois) 94.10 FM (Pays Niçois) 88,90 (Pays Mentonnais)
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