Las Cobras – Selva

Je vais vous parler d’un genre musical le tropicália… Kézako ? Le Tropicàlia c’est plus largement un mouvement culturel apparu au Brésil en 1967-68. Inspiré du  psychédélisme Anglo saxon(rappelez-vous : 65-66 de Hendrix à Pink Floyd en passant par The Doors ) mais aussi inspiré du courant hippie. Ils ont adapté tout cela à la réalité brésilienne, et ce genre psychédélique a essaimé partout en Amérique du Sud. Il perdure aujourd’hui, représenté par les duos Chiliens Föllakzoid ou Aguaturbia.

Le dernier ajout à la lignée est originaire de l’Uruguay, et je veux parler ici de Las Cobras.

Leur nouvel album Selva (c’est la forêt mais aussi la jungle) est le deuxième album de Las Cobras depuis 2016. Leur premier disque Temporal affichait déjà maturité et maitrise. Leur son envoûtant les a placés forcément sur le radar des fans de psychédélisme à travers le monde. En 2020, Selva est un disque sombre et onirique qui évoque un peu Suicide ou Mazzy Star.

Des basses en contours flous, de l’électronique lumineuse et des voix d’un autre monde sur boîte à rythmes, construisent un véritable « mur de son » faisant penser aussi à Liminanas

Las Cobras installent une atmosphère troublante. Les voix entrelacées et distantes, parfois à moitié entendues de Leandro Rebellato et Sofia Aguerre ; sur des mélodies enveloppantes, l’écho omniprésent et la guitare gémissante nous emportent dans son rythme souvent lent, downtempo, Mais ce n’est pourtant à aucun moment « bien tranquille ».

Las Cobras ont sorti leur musique du carcan des influences anglo-américaines.En effet, en ajoutant ces notes de Tropicàlia et d’afrobeat à leur mélange, Las Cobras nous emmène en voyage.C’est un son vraiment séduisant et troublant, grâce au rythme battant la poitrine et à des riffs déchirants.

Las Cobras édités chez Fuzz Club (petit label indépendant British) offre un kaléidoscope d’éléments qui transforment les sons latino-américains traditionnels avec le meilleur du néo-psychédélisme. Ils sont venus de nulle part pour affirmer leur place dans les classements du psy-rock mondial et j’ai adoré.

Gil Tau

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