In a Lonely Place, écrits rock (Le Mot et le Reste), 336 pages, 23 €
J’ai débuté cet après midi le « In a Lonely Place » de Michka Assayas. Ce livre est un recueil de quelques uns de ses écrits rock de 1980 a 2000 pour Rock’n’Folk, Les Inrockuptibles, VSD ou Libération
Comme toujours avec Michka Assayas ce livre est un must. C’est plus de la littérature que de simples chroniques, quelle magnifiques plume, qui fera rougir tous ceux qui s’essayent a la chronique musicale (a commencer par moi)
Il faudra bien que j’essaye d’écrire moi-même deux ou trois lignes sur ce livre mais il est bien difficile d’être objectif avec un gars qui nous a donné à notre tour l’envie d’écrire. C’est un peu comme si je devais à l’Oreille qui gratte faire un commentaire sur les émissions de radio de Bernard Lenoir.
(j’ai écrit 3 lignes sur Bernard Lenoir ici : www.loreillequigratte.com/post/9416597052/bye-bye-mr-bernard-lenoir)
J’ai eu la grande chance grâce a Philippe Gamba (directeur de la médiathèque de Mouans Sartoux) de rencontrer celui qui pour moi est un modèle, que dis-je un maitre.
Retrouvez l’entretien ici : www.youtube.com/watch?v=6j8nbUhGifE
Le recueil démarre par un long papier sur les Beach boys. Comme Michka Assayas j’ai une véritable passion pour ce groupe. Un jour de 2008 au boulot j’avais mis le Pet Sound en fond musical et je fus pris d’une soudaine envie d’écrire. J’abandonnais alors mes deux collègues pour prendre un papier et un crayons et écrire la chronique que je vous repropose ci-dessous.
Simon Pégurier
Michka Assaya & Simon Pégurier – Mouans Sartoux Le 04 Octobre 2009
Photo : Ariane Huchard
PS : Comme vous l’aurez compris Michka Assayas a été pour moi un déclencheur et ironie du sort on me parle toujours de Philippe Manœuvre, argumentant que je serais son sosie verbal. …
Cela dit, lui aussi je l’ai rencontré, il est d’une extrême gentillesse, retrouvez mon entretien ici : www.youtube.com/watch?v=aDZxY0we7-c comme ça vous pourrez faire un comparatif de style.
The Beach Boys : Pet Sounds
On me pose souvent la question « Qu’est-ce qu’il faut écouter en ce moment ? ». Je me plonge alors dans mes pensées et j’arrive toujours à bafouiller deux, trois trucs plus que potables qui tiennent la route, du style en ce moment de MGMT ou les Black Angels. Seulement une saison plus tard j’ai oublié jusqu’à l’existence de ces groupes, alors que mon panthéon personnel d’une dizaine de groupes me revient constamment en tête (en vrac : Velvet Underground, Radiohead, Pixies, Cure, Joy Division/New Order, Gainsbourg, Beatles, Talking Heads, Portishead, Neil Young… ). Allez savoir pourquoi en ce moment je retombe toujours sur le Pet Sounds des Beach Boys. Oui oui les Beach Boys ce groupe de surfeurs d’un autre temps, qui a composé la BO de cocktail avec Tom Cruise dans les années 80, le groupe qui a le look le moins soigné de toute l’histoire du rock, avec des pochettes qui donnent envie de fuir à toutes jambes. Passée cette réticence de départ qui prouve une fois de plus qu’il ne faut pas s’arrêter au paraître, on est pris par une magie sonore où tout est étudié, produit, pensé. La moindre résonance d’un tambourin semble avoir été réfléchie pendant plusieurs heures. Les harmonies vocales des frères et cousins Wilson est un coussin moelleux dans lequel on se love pour passer des heures de bonheur apaisé. Les mélodies entêtantes nous pénètrent peu à peu d’une manière irrémédiable pour ne plus nous quitter de notre vie. Pourtant chaque réécoute nous apporte de nouvelles découvertes, dans chaque morceau il y a 10 000 idées et pourtant tout est linéaire, tout coule de source car ils n’en font jamais trop. L’écoute au casque devrait être obligatoire pour ne rien manquer, ne rien négliger. On comprend aisément que Brian Wilson soit devenu fou, qu’il n’ait jamais su dépasser cet album, qu’il ait passé ensuite sa vie à écrire Smile album qui sortira 40ans après sa date initiale. Et si en 1966 tout avait déjà été dit, écrit, qu’il n’y ait plus rien a rajouter, tout ne serait plus désormais que redite un peu comme en littérature après l’Odyssée d’Homère. Simon Pégurier