Best OF 2021 Sandra Cillo

1-Idles : CRAWLER

Cela va devenir une habitude pour moi de les faire figurer dans mes best of puisqu’ils étaient déjà présents en 2020. CRAWLER est novateur en diable avec un Joe Talbot qui s’époumone et exulte comme jamais au fil de morceaux aux allures moins punk, moins fédératrices, une évolution qui se faisait justement déjà sentir ainsi comme je le précisais pour Ultra Mono. Dark, abouti, ambitieux. C’est une consécration totale.

2-Arab Strap : As Days Get Dark

 

Toujours situés entre l’insolence et la sophistication, Aidan Moffat et Malcolm Middleton signent ici un retour magistral avec des titres lascifs, mélancoliques qui émoustillent autant qu’ils prennent aux tripes avec de surcroît une variété instrumentale méconnue jusqu’alors. Ce qui ne trahit pas leur identité sonore pour autant. Sexuel, bouleversant et profond. Une jubilation après ces seize années d’absence.

3-Goat Girl : On All Fours

 

Ce quatuor féminin de Londres est désespérément absent de tous les classements que j’ai pu lire cette année, alors que ce deuxième album sonne instantanément comme un classique dès la première écoute. Un sens inné de la mélodie, une recherche aventureuse de sons nettement plus pop, électro et psyché que ceux proposés dans leur Goat Girl de 2018. C’est à la fois triste, illuminé, sauvage et dansant. 

4-Nick Cave & Warren Ellis : Carnage

 

Nick Cave ne s’entoure pas cette fois-ce de ses Bad Seeds. Il se livre simplement aux côtés de son compagnon le plus fidèle au profit d’un album grandiose et déchirant. L’espoir semble cependant renaître ici après la mort de son fils auquel il fut hélas confronté en 2015. Un retour à des jours meilleurs via une sélection de titres tantôt intenses, tantôt lumineux, dans tous les cas toujours magnifiques.  

5-Dave Gahan & Soulsavers : Imposter

 

Il aurait été difficile pour moi de passer à côté de l’artiste dont la voix me berce depuis toujours, Depeche Mode étant une institution (que dis-je ? Une véritable religion) au sein de ma famille. Voix pourtant quasi méconnaissable mais toujours aussi captivante au fil de cet album de reprises. Reprises d’artistes qui furent pour lui de véritables influences au cours de ces quarante dernières années (Mark Lanegan, Neil Young, Bob Dylan, Elvis…).

Dave Gahan et Rich Machin se réapproprient brillamment ces classiques, sans jamais aller vers la simple imitation.

6-Tindersticks : Distractions

Deux ans après No Treasure But Hope, Tindersticks reviennent en prouvant que l’époque ne porte en aucun cas préjudice à leur créativité malgré l’annulation de leur tournée. En guise d’introduction, un sublime « Man Alone (Can’t Stand The Fadin’) » aux accents chamaniques qui ne dure pas moins de onze minutes. Les six morceaux semblent tout droit sortis des années 70, avec des allures soul, jazz parfois lyriques. Emouvant et cinématographique, à l’image de leur discographie.

7-Feu! Chatterton : Palais d’Argile

 

Je dois avouer que ce groupe me laissait jusqu’à présent totalement indifférente. Cet album est donc l’une de mes plus grandes surprises artistiques de l’année. Une analyse du monde de demain avec des compositions efficaces et surtout une véritable plume, à la fois poétique et incisive, qui ne tombe pas dans les clichés insupportables qui caractérisent tristement grand nombre d’artistes français atteignant le summum de la caricature au fil de leurs dénonciations sociales.

8-Squid : Bright Green Field

 

Véritable ovni, à l’image de tout ce qui peut sortir sur Warp Records, Squid secouent, perturbent, décontenancent, pour notre plus grand plaisir. Attendus au tournant après l’excellent EP Town Centre en 2019, ils grimpent lentement au fil de l’écoute de ce Bright Green Field au delà de nos espérances. Nerveux, barré, expérimental et surtout indéfinissable.

9-Mogwai : As The Love Continues

 

L’Ecosse encore à l’honneur dans ce classement avec l’un de mes groupes favoris. Pionniers du post rock que l’on ne présente décidemment plus, les membres de Mogwai parviennent encore à se réinventer après 26 ans de carrière. Les compositions sont toujours aussi hypnotiques. Avec des influences électroniques magistralement mises en valeur, flirtant intelligemment avec ces fameuses guitares rugissantes dont ils ont le secret.

Aussi magique qu’obscur, As The Love Continues reste fidèle à tout ce que j’adore chez ses prédécesseurs.

10-Dry Cleaning : New long Leg

Fabuleuse découverte au sein de la scène art rock et post punk britannique, Dry Cleaning font une entrée fracassante chez 4AD avec cet album enregistré aux côtés du multi-instrumentiste  John Parish qui a collaboré avec PJ Harvey (entre autres) tout au long de sa carrière. Des textes surréalistes en spoken word accompagnés d’une basse ronde et de compositions dignes de Wire, The Fall ou encore Sonic Youth. Prouesse qui mérite d’être évoquée pour conclure sur ces 12 titres qui défilent à toute vitesse : Leur capacité à sortir du lot malgré un minimalisme et une singularité assumés. 

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