Drahla : Useless Coordinates

Alex nous fit découvrir Drahla l’an dernier, et nous le classâmes N°1 dans notre best of 2018

Venus de Leeds et installé à Londres les trois petits jeunes de Drahla enchaînent EPs et concerts depuis trois ans dans un esprit punk

En 2018 le trio a compilé toutes ses parutions (deux singles et un EP) sur un album intitulé « A Compact Cassette » …sur une cassette, bien sûr !

Si Drahla est encore très jeune, il a déjà en lui la maturité, acquise en accéléré par sa soif d’expérimentation, sa volonté de ne jamais rien figer, et une parfaite conscience de ses limites. Chez Drahla, par exemple, on s’échange les instruments pour mieux suivre son instinct et s’offrir cette liberté pas toujours évidente.

Cette année le trio est rejoint par le saxophoniste Chris Duffin – Ils ont poussé le trio basse-guitare-batterie au bout de l’expérimentation et ont invité un sax qui fait son petit effet

et convainc au fil de ces dix titres ; piochant nerveusement dans le post punk et l’indie rock. Quant au saxo de Duffin il virevolte dans des courants jazz-psychédu meilleur effet.

Les thèmes abordés ne sont pas des plus joyeux, restent même classiques à une époque de débats, ou des révolutions sous-jacentes se multiplient. Le groupe pose ainsi un point de vue féministe (React/Revolt), aborde la théorie du genre (Invisible Sex), ou pointe du doigt les dérives des réseaux sociaux (Twelve Divisions of the Day) et notre société de consommation (Stimulus for Living)

Ces 10 titres enregistrés entre des concerts gardent l’énergie brute de la scène qui colle bien à leur post-punk. Rythmes syncopés, mélodies déstructurées, cassures…

Le chant de Luciel Brown – presque enfantin mais assez proche de celui de Kim Gordon – rappellera évidemment Sonic Youth mais évoque aussi les Breeders voire  Gang of Four et Bauhaus…

L’album sort lui aussi en cassette ; originalité décalée dont leur label new-yorkais, Captured Tracks, est friand.

Gil Tau

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