En concert à Marseille en cette fin décembre 2017
avec son dernier album Play me again.
Kid Francescoli, c’est Mathieu Hocine qui est le seul membre permanent « du groupe », ici à l’OQG on le connaît depuis déjà une douzaine d’années.
Mais petit flash back : alors qu’il officie sur Marseille depuis plusieurs années ; en 2009 Mathieu part pour New York. Sur place il rencontre Julia Minkin, une musicienne débutante dont il tombe amoureux. Cette rencontre se mue en une véritable relation musicale puisque même après leur rupture, les deux musiciens continuent à produire et enregistrer ensemble.
Cette relation se prolongera par la sortie du disque With Julia, d’une telle richesse que l’on est alors totalement comblés. Une richesse à la fois toute simple et tellement sophistiquée. La musique de Kid Francescoli s’est toujours racontée comme des histoires d’amour et l’on est transporté par ce voyage aux accents mélangés d’Italie, de France et d’Amérique
Il récidive avec Play me Again et c’est à nouveau une réussite que je vous conseille.
Un Sirocco méditerranéen vient apporter sa nonchalance à une Electro très French Touch.
Allez au concert, achetez ses disques… c’est plaisir et satisfaction garantis.
Prenez 4 jeunes anglais dont un
véritable leader (Jacob Scott), faites les mariner à Southampton quelques
années et vous obtenez Pale Seas. Ce groupe avait déjà
fait parler de lui dès 2012 avec une poignée de singles. Puis, silence radio
total, qui fut l’occasion pour le groupe de se concentrer sur sa musique et de
définir son propre son. Leurs premiers titres laissaient transparaître
d’évidentes influences Folk Rock, avec une atmosphère derrière laquelle on
pouvait reconnaître les influences de Jacob Scott : Neil Young, PJ Harvey,
Elliott Smith…
Stargazing for Beginners; (contempler les étoiles pour un débutant). Ce titre
du premier vrai album de Pale Seas, évoque la rêverie et c’est exactement ce
que proposent le groupe tout au long de ces 10 titres.
Une
constante s’établit dès les premières mesures : la voix de Jacob Scott,
d’emblée hypnotique, et parfaite. Autour se déploient les rythmes des guitares
alternant entre réverbération et distorsion: Into the Night et My Own
Mind sont les vitrines de cet opus, assurant une entrée en matière délicate
et réussie.
Nul doute : les riffs de guitare nous traversent délicatement les tympans,
évoquant les plus belles heures de Beach
House.
A l’écoute du très bon Into The Night qui
ouvre l’opus, on s’attend à écouter un groupe qui s’inscrirait dans le
renouveau psychédélique avec ses vocaux trainants à la Temples mais la suite va montrer que leur palette musicale est bien
plus large que cela. On ne peut s’empêcher de penser aux Cocteau Twins… une pure britpop en fait.
Le groupe offre des titres évidents comme My Own Mind (déjà évoqué) superbe
morceau de pop teinté de psychédélisme ou Someday, rock véritable qui a
tout d’un hymne avec ses guitares envoûtantes et sa mélodie imparable. On passe
aussi à une sorte de psychédélisme sur l’envoûtant Stargazing For Beginners.
Tout l’album est prenant ; compos
impeccables et maitrise incontestable, il possède en outre un atout de taille :
la voix super de Jacob Scott. Les Anglais ravivent la flamme de l’indie-pop. (c’est
courageux en 2017) ils insufflent ici une nouvelle vision pop rock. Lumineuse, la musique
du quatuor nous emporte avec délicatesse.
Les années de retraite de Pale Seas auront eu le
bénéfice de leur permettre de peaufiner un son particulièrement travaillé qui
sied à merveille au chant haut perché de Jacob Scott.
Pour résumer : J’ai savouré cet album d’une esthétique
extraordinaire. Et vous ?
On le sait, les années 2000 auront connu un intérêt
grandissant pour le rock indé des années 70 et aussi l’electro allemande, la folk
psychédélique, l’indus, les drones et autres pratiques encore plus occultes.
À Marseille, un noyau de passionnés a pris les
choses en mains. De Oh! Tiger Mountain
à Kid Francescolli en passant par Nasser et Husbands, l’immersion est
totale.
C’est parfait pour accueillir Ashtray Service ce duo lo-fi
formé par Antoni (basse) et Christian(voix-
guitare). Depuis le siècle dernier (1999) leur pop-garage s’est enrichit, pour la 1ère fois en live en 2017, des huit
tentacules du batteur LPLPO, (ex Mina May) On peut parler de power trio Krautrock
à situer entre l’Allemagne et notre Sud-Est…
Ashtray
Service avait commencé à fixer son travail sur les bandes
d’un magnéto 4 pistes. La spontanéité et le goût de l’expérimentation ont donné
vie à plus d’une centaine de chansons à l’esthétique pop lo-fi dont seuls quelques privilégiés ont pu jusqu’ici écouter
l’intégralité.
Cette semaine nous fêterons la sortie d’une K7 en édition limitée sur le label Super Issue « Rock’n’Fuck’&Fuck’n’Roll
» est donc une compilation de 14 titres enregistrés entre Hamburg et la
Provence et paru en septembre dernier.
Les pistes ont été enregistrées en live à “la RUCHE” en août à La
Régie Culturelle Régionale, Bouc-Bel-Air. Cette K7est accompagnée
d’un poster format A2 d’une représentation du duo par l’artiste P-G Baret.
C’est le projet actuel de Jon Black, un
auteur-compositeur-interprète bercé de rock garage, vivant à Birmingham (Alabama)
Huit ans après une
carrière musicale solo sous son propre nom sa musique ayant dépassé son projet de chanteur-compositeur isolé, et
après la dissolution de sa propre maison de disques, Black a commencé à
enregistrer des chansons sur son home studio avec un
contrat de distribution numérique avec Dualtone
Records à Nashville où Il a enregistré plus de 30 chansons. Le style de Black oscille pour l’écriture entre Jackson
Browne et Neil Young mais mélangé avec des atmosphères riches et des paysages
musicaux très denses.
Jon
Black sentant la nécessité d’une évolution,
a formé un groupe et sorti des disques avec FORT ATLANTIC en 2010-11
Là, ils ont
publié trois EP, après quoi Black a travaillé sur un album complet.
En 2012, Fort Atlantic toujours chez Dualtone Records a sorti un 1er
album éponyme. En plus des formats de CD et numérique, l’album a été également
édité en cartouche de Nintendo. Original, non ? Mais En
2015, le groupe a été brusquement viré par
leur label…
Fort Atlantic c’est la chaleur de l’analogique
et la folie du numérique avec une présence particulière que je qualifierai
d’atmosphérique. La
musique de Black continue de grandir et d’évoluer tandis que d’autres artistes
peuvent être condamnés à un genre pour toute leur carrière.
L’album Shadow Shaker vient
de paraitre (en octobre 2017) sur le nouveau
label du groupe Hot Garbage
A noter que la vidéo
de Bathed In Sunlight est une sélection officielle du Festival du film
indépendant de Philadelphie de 2018, et a été soumise pour une nomination aux
Grammy 2017.
Olaby est le projet d’Ophélie Bayol.
Inspirée
par l’inde et le chant classique Hindustani, Ophélie chante dans le groupe
Chaar Masala, entre musiques traditionnelles indiennes et compositions
originales.
Mais elle est chanteuse dans des groupes aux sonorités trip hop comme Yuna
Project ou encore choriste avec Milenka sur leur tournée avec The Dø.
Poussée par le besoin d’exprimer ce qui vient d’elle même, elle se forme en à
la MAO et devient auteure compositrice de son projet solo Olaby.
Riche de ses influences artistiques et des collaborations passées sur scène elle
allie les arts numériques, et s’accompagne d’instruments électroniques
détournés ou inventés qui agissent en fonction des mouvements de sa chorégraphie.
Entourée de
ses machines aux effets très spéciaux, elle crée un univers dream pop electro.
Une aventure nouvelle qui tient autant par les mélodies de ses chansons, que
par une mise en scène originale : Olaby manipule notamment une
télécommande de jeu vidéo détournée en instrument qui enveloppe son chant
d’échos saturés. Sa voix étire des sonorités lointaines et contrastées où
ambiances nordiques et envolées indiennes se joignent nous donnant à vivre une
expérience sensorielle.
Accompagnée pour une année par La Tangente, Olaby
entre dans une phase de travail qui aboutira au printemps 2017 par la sortie de
son EP « Mouvant ».
Auparavant en solo, et jouant sur un univers plus intimiste et onirique, c’est
entourée de deux musiciens qu’Olaby souhaite désormais jouer et diffuser le
spectacle «Mouvant». Plus produit et dense que son précédent EP,
«Mouvant» a ajouté les instruments (basse, synthé basse, guitare, SPD) qui apportent une sonorité plus organique.
Cette première résidence technique aura mise en place le set live dans sa
dimension sonore, technique et artistique.
Ep 5 titres avec Lionnel
Buzac (Elephanz) sorti au Printemps 2017.
En les écoutant, vous imaginez
les bords du Mississipi, les origines du blues et du rock… Vous repensez à
cette culture, magnifiquement décrite dans les livres de James Lee Burke avec son héros récurent : le taciturne sheriff Dave
Robicheaux , porté à l’écran par Bertrand Tavernier « Dans la brume électrique » par
exemple…
Vous imaginez également la
Louisiane et l’ambiance dépeinte dans l’excellente série Américaine True
détective…(à voir ou revoir)
Et bien The Wanton Bishops
c’est un peu tout ça et ils imposent leur “blues garage” ces « évêques
débauchés » avec leur musique rocailleuse. Ils semblent tout droit sortis
du sud des USA après avoir longtemps croupi dans les bayous.
Et pourtant…et pourtant… pas
du tout : Nader et Eddy se doraient la pilule sous le soleil Libanais quand
ils se sont rencontrés dans un bar de Beyrouth ! Leur amour du blues et du
rock a fait le reste.
Nader, le type même du
bluesman hurlant. Ses influences vont de Muddy Waters aux Stones et il créé sa
musique emplie de ses riffs d’harmonicas gémissants, de chants bruts et de rock
n’ roll rythmé en tapant du pied.
Avec l’influence d’Eddy, au
son Rock plus classique, leurs compositions
nous sont offertes, telles des esprits surgissant des marais et on s’en délecte.
The Wanton Bishops
maltraitent le blues comme Jon Spencer en son temps et surtout comme s’ils
étaient nés dans le delta du Mississippi et pas dans la plaine de la
Bekka.
Ils ont assuré
les premières parties de Guns n’ Roses, Lana del Rey ou encore The
Who, et enchaînent les tournées dans le monde entier.
Après l’album de 2015 les voici
de retour avec un EP décapant, Nowhere everywhere. Leur tournée 2017
les a menés en Autriche, en France et au Magrheb. Nader et Eddy sont d’attaque pour l’aventure
américaine…
Au fait…Vous en reprendrez bien
un peu ? C’est la Libanaise !
Et nous y
revoici. The Fall acte 32. Autant dire que ce
nouvel album ne fait pas dans la dentelle. C’est ce qui impressionne ici. On
prend les mêmes (depuis 10 ans) ou presque et on recommence. Sauf la
claviériste et épouse Elena Poulou qui est partie depuis un an
Smith a fêté ses 60 ans en mars, autant dire qu’au
régime où il est depuis l’adolescence, il n’a pas trop à s’inquiéter…Il
tient ! Les trois types qui
l’accompagnent restent donc Dave Spurr (basse), Pete
Greenway (guitare) et Keiron Melling (batterie). La
ligne musicale qui était apparue plutôt malléable et souple sur le précédent
album semble redevenue plus stricte, plus lourde. Smith fait un incroyable
boulot sur le son, déconstruisant les morceaux, les jouant à l’envers, au
ralenti, passant sa voix sous une série de filtres qui la positionne bien en
avant.
New Facts
Emerge est un album surprenant et en même temps répétitif et méthodique et
c’est un album beaucoup plus chouette que Sub Lingual Tablet de 2015.
C’est un album pour les amateurs de son, de vieilles musiques et de vieux chanteurs.
Ce n’est pas un disque hospitalier mais sa seconde moitié est le meilleur cours
d’histoire qu’on ait pris depuis un bail. Il nous fait réviser les classiques.
Le garage rock à la source originelle. L’endroit d’où tout le reste procède.
Mark
E. Smith vient donc de sortir son
trente-deuxième album, et se fiche bien de ceux qui ne l’aiment pas puisque qu’il
est probablement en train de préparer le prochain. On dit que c’est la music
punk qui l’a rencontrée et pas le contraire !
Mark
E. Smith n’en a que faire de ce que tu peux bien
penser de sa façon de chanter.
Mark
E. Smith pourrait être assez vieux maintenant
pour s’oublier sur scène.
Mark
E. Smith n’entrevoit toujours pas sa carrière
malgré ses quarante ans d’existence musicale.
Mark
E. Smith demande toujours à son bassiste de
jouer trop fort
Mark
E. Smith aime bien mélanger rock garage,
Post-Punk avec quelques moments un peu psychédéliques, il peut tout se
permettre.
Mark
E. Smith n’aime pas la bourgeoisie et cela à un
point où il en vient même à citer Jacques Brel sur le titre New
Facts Emerge.
Voilà c’est The Fall, 32eme édition… du lourd
donc !
Il aura ramé
Charles Bradley ! ! Il lui aura fallu quarante ans ans pour
enregistrer son premier album à plus de 60 ans et sortir enfin de l’ombre de
James Brown. Mais ses six années de gloire sur le tard, se sont achevées, à
68 ans – Charles Bradley est mort le 23 septembre dernier.
Je ne peux
m’empêcher d’avoir une pensée Sharon Jones dont j’avais parlé ici même et morte,
elle, il y a à peine 1 an, Au même titre que Charles, tous les deux, chanteurs
new-yorkais, elle participa au revival de la soul originelle – la vraie, celle
qui prie, pleure, galère, se révolte et transpire –
Bradley ;
Enfance miséreuse, analphabétisme, fugue à 14 ans, petits boulots puis pas
de boulot du tout, errances de ville en ville. Et puis là, en 1962, concert de
James Brown, à l’Apollo Theater (la prestation sera captée sur l’historique album
Live At The Apollo) Charles Bradley
envouté, voulait être « comme » James Brown, tout en restant lui-même
mais il eut bien du mal et se contenta longtemps de n’être qu’un sosie du
maitre…et resta dans l’anonymat.
Impulsé depuis une quinzaine d’années, le
label Daptone, animé à Brooklyn par des jeunes producteurs, fanatiques de son
analogique et de costards vintage, ont tiré Charles Bradley du néant.
Trois albums sur Daptone, dont le dernier
bouleversant, Changes, en 2016 où il s’y
appropriait avec passion la ballade de Black Sabbath qui donne son titre au
disque ! Le succès fut international et
le public se pressait pour acclamer, sur scène, cet artiste aussi poignant
qu’exalté.
On a pu
l’applaudir à Nice à 2 reprises avec sa consœur Sharon Jones …on les voyait, en
France souvent sur les mêmes scènes. Lui avec son groupe The Menahan Street Band
et elle avec les Dap-kings qui ont
enregistré avec la grande Amy Winehouse. Dernière minute un magnifique album
(posthume) de Sharon Jones vient de sortir…comme un hommage.
De 1993 à
2009 il y eu Oasis et ces purs moments de rock’n roll complètement barges !
Mais avec des hauts et des bas car Les frères Gallagher se crêpent éternellement le chignon. Et
ces deux frères ennemis se prirent le
plus beau gadin de l’histoire du rock…jusqu’à leur séparation finale à
Rock en Seine-en 2009… C’est ça l’idéal rock : génial, triste,débile, démesuré.
En 2010.
Liam lança son groupe Beady Eye où il retrouva ses potes de la première heure mais,
deux albums plus tard, il y met fin par un simple tweet. Ce groupe ne fut donc qu’un
intermède lors de cette période post-Oasis
Tout ça pour
dire que le les apprécie tant qu’il m’est impossible d’être rationnel lorsque
sort un nouvel album estampillé Gallagher
(l’un ou l’autre !)
Il y 2 ans a
à peine je présentais l’album de Noel avec l’excellent Chasing Yesterday dont je n’avais dit que du bien…en 2107 il y a
1mois l’album As You Were de Liam est donc le retour du
phoenix du rock. A la fois apaisé et
fidèle à lui-même dans son obsession sixties « lennonesque » Sur ce
disque Liam joue aussi sur le terrain de Black Rebel Motorcycle Club pour le
côté brut avec une batterie très présente et des chœurs efficaces.
Un titre comme Paper Crown (une ballade acoustique très classique), est certainement la
meilleure depuis Oasis. Liam y a un timbre de voix parfait et une subtilité
qu’on lui connaissait peu. Les paroles rappelleraient un «Like A Rolling Stone »,
version adoucie.
Il se
promène sur ses influences Beatles et L’album
se termine par Universal Gleam sur le rythme de Give Peace A Chance…
Ce que je n’avais pas prévu, c’est que le disque de Liam soit
encore meilleur que celui de Noel. Depuis quelques années, l’aîné de la fratrie
se complait dans son pré-carré et fait mumuse avec Bono. Tandis que depuis la
fin du groupe Beady
Eye, on pensait Liam Gallagher en retraite. Mais non,
et Liam peut d’ores et déjà remercier le centre de remise en forme qu’est la Warner,
sa nouvelle maison de disque. Liam Gallagher, qui a dû composer maxi 10 minutes de musique lors de
l’épopée Oasis (dont un classique de 2 minutes, Songbird) a
été envoyé au boulot en studio et le résultat est là : très très bon.
En 2017, on veut désormais voir Liam Gallagher en concert, vous
savez, ce mec qui avait le monde à ses pieds en 1995 et qui était le meilleur
chanteur du monde. Et ça tombe bien, puisqu’en 2017, il commence ses concerts à
l’heure et là, ça change vraiment
Dans le genre surdoué folk-rock, On avait eu Jake
Bugg ce jeune British qui faisait une folk moderne et très Dylanesque.
Aujourd’hui je vous présente Trevor Sensor, jeune américain de
23 ans qui a grandi dans l’Illinois. Cette terre du Midwest frappée par les
crises financières et industrielles.
La légende de Trevor
Sensor a commencé dans le petit bar d’une ville presque oubliée, à Pella, dans
l’Iowa… Par
hasard, le guitariste des Killers, (Dave Keuning), a enregistré Trevor Sensor
sur scène, et a décidé de le promouvoir. Un an plus
tard, après avoir sorti une paire d’EP et obtenu une tournée nationale,
l’artiste trouve un public impatient de la sortie de son premier album.
Les talents d’écriture ainsi que la voix au timbre guttural et vibrant de
Trevor Sensor, nous avait mis l’eau à la bouche, et là en 2017 il nous offre « Andy
Warhol’s Dream », sa chronique très personnelle de la haine ordinaire…
Dans ce décor, Trevor Sensor dessine sa
musique écorchée vive et bercée par le blues. Trevor c’est un peu une âme
adulte coincée dans un corps juvénile. Il observe, décrypte et analyse les
comportements humains. Sa voix saisissante s’empare de nous dès la première
seconde sans plus jamais nous lâcher. Il porte le poids de la détresse des
comptoirs de ces petits rades imprégnés de whiskies. Son chant nous va droit au
cœur, évoquant parfaitement les brumes qui s’étendent sur les terres
américaines qui l’ont vue naitre.
Chez Trevor Sensor, il y a ce quelque chose de
dangereux, de fantomatique et de beau. Il chante comme on se confie. Il chante
comme on s’étripe. Il chante comme si ses mots l’écorchaient. D’ailleurs,
Trevor Sensor le dit lui-même : « La sincérité façonne chacune de mes
paroles ». Etonnant compositeur qui, sur une embarcation d’une autre
époque (la folk), navigue sur les mots et les maux de la jeunesse contemporaine.
Gamin accaparé par ses personnages, visage
d’ange et voix cassée, il utilise dans ses textes toutes ses impressions et notes,
consignées dans un carnet déjà rongé par le temps. « Andy Warhol’s
Dream » est une merveille de folk-rock traditionnel et corrosif – Être
dans le vrai : son pari est risqué, mais gagnant sur toute la ligne !
Au tout
début, Sextile c’était Brady Keehn(guit), Melissa Scaduto(dr), Eddie
Wuebben(synth), désormais il y a un 4eme : Kenny Elkin (bass)
Sextile
décrit le son de leur groupe comme «post-punk primitif de l’espace extra-atmosphérique.»
rien que ça ! ! en tout cas « ça dépote bien ».
Désormais une
institution dans la scène alternative de Los Angeles, Sextile a gagné un fan en
ma personne. Depuis sa création en 2015,
leur son révolutionnaire s’affranchissant des convention a su créer une signature
originale, combinant l’énergie brute du punk 70’ avec les éléments sophistiqués de synth-wave .
La première
sortie de Sextile, A thousand hands,
avait un son très « dark R’n’roll » mâtiné de punk industriel. On
pourrait appeler ça du post-punk avec un
fond d’énergie violente, parsemé de saturations garage psychédélique.
Quand
Sextile est sur scène, les membres transmettent toute leur énergie, électrisant
la foule, parfois à la limite de l’émeute.
En 2017, Après
s’être enfermés dans un sous sol pour
enregistrer pendant deux semaines, Sextile est de retour avec leur deuxième LP, Albeit living.
Du début à
la fin, Albeit Living est un choc :
le synthé est au premier plan sur cet album, et domine plus puissamment que sur
le précédant opus . Malgré un son plus sophistiqué, Albeit Living passe très
bien sur scène où le groupe intensifie encore son énergie durant les spectacles.
LP à dix titres
s’affirme comme une évolution forte et tandis qu’il redéfinit le son de Sextiles,
et la nouveauté réelle de l’album est la façon dont il transgresse les règles
des genres plus conventionnels de la musique et s’efforce de créer quelque
chose de vraiment unique.
L’album
démarre très fort, vous accrochant presque instantanément dans son orbite à coup de uptempo de la batterie, des synthé et de la reverb omniprésente
. Vous n’aurez aucun répit à l’écoute de ce disque.
Et oui 20ans ! Les Nuits Du Sud ont déjà
20ans, que le temps passe vite.
J’ai pourtant l’impression que c’était hier.
Je revois encore Christian Iacono (alors Maire de Vence) réunissant son équipe municipale (dont je faisais partie) pour nous annoncer que la place du Grand Jardin étant dorénavant libérée de ce vilain parking en plein air, il proposait d’y organiser un festival à ciel
ouvert en été, au cœur même de notre ville. René Mongrandi
alors directeur de la station touristique portait ce projet. Très vite Téo Saavedra, ce chilien aux chemises fleuries que tout Vence connait et aime, se rajouta à l’équipe. C’est lui qui
porte depuis 20ans sur ses épaules ce beau festival qui survit aux années qui passent et aux maires qui se succèdent
Je me souviens des premières dates qui avaient lieu seulement sur la partie sablée de la place au prix de 50 francs mais aussi des
quelques soirées au Col de Vence pour faire revivre l’ancien festival d’Ivry Gitlis Et puis il y eu les premiers grands noms (Rubens
Gonzales) et le festival n’a fait que progresser jusqu’à devenir l’un des 3plus importants du département et surtout le plus attachant.
Anniversaire oblige en 2017 Vence a vibré toute l’année au rythme des Nuit Du Sud avec tout d’abord en guise de cadeau d’anniversaire ou de cerise sur le gâteau la création d’un nouveau festival « Le Printemps des Nuits Du Sud » (Le printemps n’a jamais était aussi beau dans le ciel vençois : https://tmblr.co/ZFA7bx2KUNEMA )
Le festival d’été lui se déroula du 6 au 29 Juillet soit 11 dates réparties sur 4 semaines
La fiesta commença avec Ky-Mani Marley l’un des nombreux fils de Bob Marley. A la différence de certains de ses frères il a son univers personnel, nous lui donnerons donc la moyenne même si ça reste du reggae assez basique. Olivia Ruiz (la plus belle femme du
monde) a appris la scène aux cotés de Mathias Malzieu (Dionysos) ça se sent, elle saute dans tous les sens, même légèrement grippée. L’occasion pour moi de mieux découvrir ses textes à deux, voire trois niveaux de lecture.
Grand écart pour la deuxième soirée entre zouk et pop indé, grand écart déstabilisant car les fans de zouk n’aiment pas la pop indé et vice et versa. Cela explique sans doute cette si faible affluence car habituellement Pete Doherty (l’ex leader de The
Libertines) remplit les salles. Doherty était dans une forme moyenne il s’est contenté (avec grâce et désinvolture) du service minimum avec ses ballades anglo-saxonnes très tournées vers Blur ce soir là. Comme je suis fan de pop indé, difficile pour moi de parler de Jupiter & Okwess, si je ne regardais pas la scène j’avais l’impression d’entendre des chants africains de supporters
de football. Goran Bregovic est un habitué de la scène vençoise ses coups de kalashnikov balkanique marchent à chaque fois. Une réussite. La quatrième soirée du festival fut la plus réussie artistiquement, tout d’abord superbe découverte avec Black String un groupe asiatique expérimental. Noa n’est plus sous les sun-light mais ses chansons tristes donnent toujours envie
de se blottir sous la pluie contre son amoureux. The Original Blues Brothers Band a ensuite fait rire et danser notre place. Julian Perretta (homme à la coupe de cheveux parfaite) a la beau
gosse attitude, ça saute, ça swing, ça plait à toutes les générations. Je
dirais ensuite du Reaggae roots d’Inna De Yard que « c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes ».
Quel plaisir de voir la vençoise Emilie Satt jouer avec son compagnon sur la place de la ville qui la vue grandir. Madame Monsieur savent nous faire passer de rires aux larmes, du sérieux au futile, toutes les émotions sont présentes chez eux, le tout dans des textes ficelés à la perfection. Belle découverte avec Morgane Ji, très sincèrement je redoute la musique venant des iles mais là c’était rock à souhait, preuve que même au pays du zouk on peut
délaisser les claviers vintages pour des guitares dissonantes.
Alpha Blondy nous a surpris, on attendait du reggae classique mais ce fut une musique regardant plus vers l’Afrique que vers la Jamaïque qui nous fut proposée avec des textes enfantins sur la paix dans le monde, qui font mouche. La 20e édition des Nuits Du Sud nous a aussi permis d’apprendre que The Christians, ce groupe au seul et unique hit : words existait toujours. Oui mais quel hit il est inusable ! Le ton s’est ensuite accéléré avec Marta Ren and The Groovelvets, pour finir en funk endiablé avec Keziah Jones.
La soirée Tryo fut la plus grande réussite en terme d’affluence, peut être pas en terme de qualité, mais peu importe, la place très jeune ce soir là s’est régalée.
Broken Back/Møme fut la soirée la plus cohérente du festival. Une soirée 100 % pour la jeunesse. Comme tous les jeunes Broken Back porte une parfaite barbe de hpyster. Il sait s’adresser à ses congénères. Il est sympathique ce garçon. Nous connaissons bien Møme, puisque c’est un habitué de l’oreille qui
gratte et qu’avec son ancien groupe The Kitchies il s’était déjà produit aux Nuits Du Sud, pour des raisons techniques le concert avait été difficile pour eux. Il a pris sa revanche transformant notre place en dance floor géant
Eliades Ochoa est un habitué de notre festival, il a ses
aficionados, plus besoin de faire ses preuves. Slimane avec sa poésie urbaine et ses danseuses a séduit largement
le public.
Asere fut une belle surprise, de la Salsa 100 % cubaine. Ca marche on en redemande. Gerald De Palmas n’a pas vaincu tous
ses démons, c’est toujours sombre mais efficace.
A noter que Mas Kit ont remporté le concours Talents Des Nuits du Sud ils le méritent amplement leur rap mélodieux joué avec des « vrais » instruments a un fort potentiel
Voila ce fut tout pour cette édition anniversaire. Elle nous donne suffisamment la pêche pour que nous traversions tous l’été avec fraîcheur et sourire.
Voila ce que j’ai réalisé au moment d’achever la 22e saison de l’oreille
qui gratte !
Vous aurez compris que cette émission et tout ce qu’elle représente : La liberté, le rock, la musique vivante, l’underground, les salles de concerts, l’amitié, les découvertes, les rencontres, la fidélité et bien entendu le rock indépendant sont pour moi plus qu’un loisir mais sont l’essence même de ma vie.
Cette saison fut encore exceptionnelle, durant celle-ci nous avons atteint la 700e émission. Dylan fut prix Nobel de littérature, l’immense Cohen nous a dit au
revoir, Nous avons élu The Kills album de 2016, Kahom artiste PACA 2016, Dexter Mojo, Haarp, Soundtraveler, Alvska nous ont montré qu’a 20ans on peut tout connaitre de l’histoire du rock et de la technique musicale, Olaby et Syka James devraient en toute logique être très vite sous les sunlight, Astrolab,
Mills, Marie Antoinette, Suture Obsession continuent à placer Nice en haut de la carte du Rock indé à guitare, nous avons retrouvé Babet, Sébastien, Vlad, Patrick les amis de nos 20ans, ils n’ont pas pris une ride aujourd’hui ils sont à la tête de Kill The Moose, Kuta , Skalipsouls ou Sheeps, j’ai pu constater avec Laids Crétins des Alpes que je n’étais pas le seul a aimer par-dessus tout blagues et jeux de mots pourris. Comme chaque année nous nous sommes quittés avec les mots aiguisés de Lo Pailhes. Pendant ce temps là le monde ce sera donné à Trump (le soir où avec Lone Redneck nous faisions une émission country), l’Angleterre aura fait son brexit (que nous avons refusé avec les anglo francais Rum Runners ou Mark Ashton) la
France elle, a choisi un quadra et tout cela pendant que nous mangions des Haribo et buvions quelques coups
Nous voila donc en vacances, mais comme j’ai un peu de mal avec le silence, ce ne le sera pas tout à fait : notre Web Radio http://radio.loreillequigratte.com/ avec sa musique pas comme les autres, son rock indépendant, continue 24/24 7/7j avec toujours les émissions habituelles (goldorakhmaninov, Catacombe, des
rediffusions des meilleurs moments de l’OQG…) et toujours les albums de la semaine, les incontournables, les
autoproduits….
Si à la rentrée vous souhaitez être invités pour une session acoustique, vous pouvez déjà poser votre
candidature auprès de Gil : giltau@free.fr
Vous trouverez ci dessous mes derniers mots de la saison qui furent remerciements.
Passez un bel été soyez curieux, sortez, découvrez, vivez