Thurston Moore – By the fire

l’ex-chanteur de Sonic Youth trimballe toujours sa dégaine d’ado. Mais à mon goût, artistiquement, ces dernières années Thurston Moore s’était un peu perdu….

Avec By The Fire, cet automne Thurston Moore a relancé tout mon intérêt. Tout d’abord en renouant avec le fil indie-rock qui me plait, et qui me rappelle Made In Usa (S Youth 1986). Ici au top de son art, le guitariste-chanteur empile les idées, tel un architecte du son, à coup de cassures, de rythmiques lancinantes mais sachant aussi rester contemplatif.

Dès « Hashish » en ouverture, on se retrouve en terrain connu. C’est tellement familier (flagrant dès le début du chant) car ça nous renvoie à « Sunday » de A Thousand Leaves, sur le très bon album de Sonic Youth.

Mais si Sonic Youth n’existe pourtant plus depuis 2011, on n’aura jamais autant parlé de ses membres depuis un an. Une bénédiction ! Et oui ! Kim Gordon a publié un album solo excellent (No Home Record), Lee Ranaldo s’est associé à l’espagnol Raul Refree pour un album étonnant, Names Of North End Women.

Et voici donc que Thurston Moore déboule avec son petit dernier, By The Fire, toujours accompagné à la batterie du fidèle Steve Shelley, de Debie Googe (ex-My Bloody Valentine, à la basse), de James Sedwards et Jon Leidecker

4 titres (sur 9) dépassent allègrement la dizaine de minutes. Pas forcément un critère de qualité pour un artiste lambda, mais un bon indice : c’est Mr Moore et quand le guitariste en chef chatouille la Fender, ça envoie ! !

By The Fire est donc un très long album (1 heure et 22 minutes au total). Vous trouvez ça long ? Et bien avec Thurston Moore, on ne voit pas le temps passer. Vous jugerez vous-même aux écoutes de « Breath » où il partage le micro avec Debbie Googe. Il y a également « Siren » où une fois passés les moments de tension on savoure un final mélancolique et libérateur. Ces titres émergent véritablement… Pour le reste, « Locomotives » frôle les 17 minutes entre ascenseur émotionnel et bruit blanc et enfin je terminerai avec Venus ; conclusion instrumentale inquiétante et noisy .

S’il en était besoin, ça prouve que Thurston Moore sait sortir du lot lorsqu’il arpente des chemins peu empreintés aujourd’hui –

 https://www.youtube.com/watch?v=D_1CYSPYkYM

Article : Gil Tau

Photo :Simon Pégurier

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