Après une trentaine de concerts de Orelsan autour de la France pour son Civilisation Tour, j’ai eu la chance de le voir au palais Nikaïa pour la dernière date de la tournée de printemps.
Arrivés dans un Nikaïa déjà complètement bondé, la première partie ne tarde pas trop à commencer. « 3pour100 » trio de rap se charge de chauffer la scène. Rap dans un style assez autotuné comme pouvait le faire PNL à ses débuts. Ils sont accompagnés de phazz au clavier et même du guitariste Eddie Purple le temps d’un morceau.
Pas forcément du haut niveau artistique mais on se plaît à pogoter dessus.
Après 25min de concert avec 3pour100 les lumières se rallument.
On attend (30min) et un Orel arrive les lumières toujours allumées en chantant a capela « Jour Meilleur ». Évidemment c’est sans compter sur l’aide de toute la salle qui chante en chœur.
Il enchaîne avec « La Quête » et « Défaite de famille ».
Après ces trois morceaux lumières allumées, esthétique salle des fêtes municipale, les lumières s’éteignent.
Apparaît un décor futuriste inspiré à mon sens par 1984 de G.Orwel.
Au milieu de la scène sont placées 4 gros claviers proches de l’esthétique de Kraftwerk, le concert s’annonce orchestral.
D’incroyables jeux de scènes et de lumières arrivent et le Caennais saute sur « Civilisation », Ombre et Lumière.
Le concert continue avec « du propre », et la toute la foule saute et pogote sur un des plus grands hits du dernier album.
“Y a-t-il des filles qui boivent à Nice ?”
Le morceau « Bébéboa » est un des moments les plus forts du concert, sublimé par un magnifique solo de guitare fait par Eddie Purple, guitariste funky sur les tournées de Orelsan et Oxmo Puccimo. Écoutez un solo de guitare dans un concert de rap, Orelsan brise tous les codes et les cordes.
Il enchaîne avec l’incroyable morceau « la pluie » qui grâce au saxo prend encore plus d’ampleur sur scène, puis pour une fois c’est vrai, sur la côte d’Azur chez moi il fait beau.
Des cris de foules, de la fumée blanche, des bruits de police. Nous voici 8 000 à manifester contre les fils de putes de l’état un doigt en l’air. « Manifeste » se dresse comme un mai 68 sur l’album. Et sa réalisation sur scène est incroyable grâce aux effets spéciaux et à l’écran géant manifestant lui aussi.
Après la révolte vient la révolution, et cette révolution a comme une odeur d’essence.
Un énorme spectacle de lumières, d’éclairages et de fumée. Une ambiance complètement post apocalyptique.
Après une petite révolution quoi de mieux pour se remettre de nos émotions qu’une partie de street fighters ? Voire même une de civilisation fighters ? En gros c’est exactement comme un street fighter mais avec les musiciens de la tournée, petit combat opposant le côté droit et le côté gauche de la salle.
Petit moment de nostalgie, en effet on apprend grâce à son documentaire sur Amazon Prime, qu’il avait déjà l’habitude de faire des combats de street fighters sur sa première tournée
Continuant sur la nostalgie Orelsan joue un medley de 13 anciens morceaux : Sous influence / Changement / Jimmy Punchline / Courez courez / Soirée ratée / Si seul / Si facile / À l’heure où je me couche / Bloqué / Dans ma ville, on traîne / Christophe / Bonne meuf / Rêves bizarres.
Comme parfois les images parlent d’elles mêmes voici une vidéo que j’ai prise de cette partie du concert (avec en plus des aléas du direct)
(Filmé au téléphone dans la foule pardonnez la qualité)
Le concert continue avec le titres « Baise le monde » et sa conscience politique, « le chant des sirènes » et son égocentrisme naissant, « seul avec du monde autour » qui prend encore plus de sens quand on le voit sur scène devant autant de fans.
La première partie du concert s’achève avec « ensemble » et « Athéna » deux chansons d’amour sublimées par skread et phazz aux manettes.
Après un rappel à base de « Aurelien une chanson ». Le show man apparaît suspendu tel Jacques Higelin en haut de la scène chantant « rêve mieux ». Le temps qu’il descende et cette fois il remonte mais dans un décor de chambre d’ado pour le désillusioniste positif « notes pour trop tard ».
Le concert se finit à base de centaines de sauts et de ronds dans la foule sur : « La terre est ronde », « basique » et enfin « shônen ». Ambiance banger et rock’n’roll.
Je sors de la salle encore sous l’euphorie du concert. Avec un Orelsan survolté et une esthétique post apocalyptique théâtralisée par les jeux de scène et les magnifiques visuels réalisés par Quentin Deronzier, qui vont si bien avec les morceaux.
Je sors de la salle des étoiles dans les yeux, prêt à créer une civilisation.
Chronique : Baptiste Pégurier
Photos : Video : Baptiste Pégurier & Anaïs Maudemain