Merci encore, et à présent tu peux t’en aller

Hommage à Richard Anthony

On l’appelait «le père tranquille du rock» on aurait dû dire « du yé-yé ». Richard Anthony, est mort hier à Pégomas
De son vrai nom Ricardo Btesh, il est né au Caire, de parents syriens exilés. Il grandira en Angleterre.
Arrivé en France, le soir, il joue du saxophone dans des cabarets. Il parle six langues et sa voix est agréable, ce qui lui ouvrira bien des portes. Il est dingue de rythmes anglo-saxons et a alors l’idée d’adapter des titres en français. Ses premières chansons échouent lamentablement ( Peggy Sue de  B Holly par exemple).
Nous sommes en 1961, et c’est la naissance du rock français mais très souvent ce ne sera qu’un ersatz du rock US. A cette époque Richard découvre un succès des Coasters intitulé Three Cool Cats. Il en fait une adaptation qu’il baptise : Nouvelle Vague. C’est son premier vrai succès
Ce succès ne se dément pas avec l’adaptation en 1962 d’un classique américain, 500 Miles, qu’il adapte en : Et j’entends siffler le train. La machine est lancée…
Il aura sans doute été un des plus prolifiques adaptateurs de chansons de tous les temps. Malheureusement pour ceux qui aiment le rock il s’oriente alors vers la variété.
Richard Anthony profite de la vie : il part vivre aux Etats-Unis et quand il  revient en France son insouciance lui vaut des ennuis avec le fisc dans les années 80, il fait même un peu de prison et doit régler des amendes énormes.

Il ressuscite dans les années 90 avec la « nostalgie business ». Ses compils se vendent par millions, et il est un pilier des tournées «Age tendre et tête de bois»

J’ai choisi ce soir A présent tu peux t’en aller ce n’est pas une plaisanterie douteuse, mais de ses adaptations nombreuses c’est une de celles qui souffre le moins de la comparaison avec l’originale et qui est représentative d’un genre prisé dans les 60’ : les girls band (The Shirelles, the Crystals, The Supremes etc…) ici le titre U S est I only want to be with you et fut créé par Dusty Springfield et repris de très nombreuses fois.
Pour tout ce qu’il a apporté au Rock naissant en France, je lui dis : « Merci encore, et à présent tu peux t’en aller »

Gilbert Taurel 

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