Tout le monde raconte sur Face Book ou ailleurs ses souvenirs de David Bowie.
Bien sur je pourrais vous parler de la découverte frénétique de chacun de ses albums grâce à mon ami de toujours Laurent Fumas qui les possédait tous en K7. J’ai usé la bande de chacune de ces K7 jusqu’à leur dernier millimètre.
Pourtant ce n’est pas à ces K7 empruntées chemin du Suveran à Vence auxquelles je pense spontanément quand j’entends Bowie. Mais a cette scène culte du film « Mauvais Sang » de Leos Carax où soudainement Denis Lavant entend « Modern Love » à la radio et se met frénétiquement à courir dans la rue.
https://www.youtube.com/watch?v=rXvQBqMJ2BU
Bien sur Leos Carax est un des mes réalisateurs favoris, bien sur ce film est hymne à l’amour où comme dirait Ferré à Ostende on se demande « si ça vaut le coup de vivre sa vie » en dehors de ce moment d’amour fou et débutant. Bien sur Denis Lavant est un acteur génial, bien sur n’importe qui serait amoureux de Juliette Binoche alors au top de sa beauté…
Bien sur il y a tout ça. Tout ce qui fait que je bloque encore et toujours sur cette scène. Elle est pour moi synonyme de liberté, d’insouciance, de jeunesse, de folie. Cette scène est une déclaration d‘amour à la vie, à ces moments où l’on vole, où l’on se croit immortel. Mais la force de cette scène vient, bien sur essentiellement, de ce morceau Modern Love. Oui bien sur les puristes me diront que ce morceau est extrait de « Let’s Dance » (il l’ouvre) l’un des albums les plus faibles de Bowie. Mais ce morceau fonctionne tel un rouleau compresseur où une fois pris dedans il devient impossible d’arrêter la machine. Reconnaissons lui un seul défaut il y a, il est vrai, un peu de trop de saxo…
Cette scène a fait des adeptes jusqu’aux Etats-Unis puisqu’elle a été reprise presque telle quelle (même musique, même course dans les rues) dans le très réussi film France Ha de Noah Baumbach. Film qui transpose Woody Allen au féminin
https://www.youtube.com/watch?v=73z_w-wbz_Q
Qui sait, c’est peut être pour l’effet que la radio peut provoquer en nous, que j’ai décidé à mon tour un jour de passer derrière le micro.
D’une manière générale je trouve que les titres de Bowie sont très cinématographiques. Pas plus tard que Dimanche (veille de la mort du génie) je regardais Seul Sur Mars, à un moment Ridley Scott a choisi « Starman » pour mettre Mars en musique. J’ai soudainement sauté de mon fauteuil, dit « putain Bowie » et monté le son (réveillant les enfants…) et oui les musiques de Bowie au cinéma ont un effet surprenant sur moi.
Oui certains vont tiquer j’aurais pu (du) vous parler de sa période berlinoise, de sa relation avec Iggy ou Lou Reed, d’Aladdin Sane, d’Outside (chef d’œuvre des années 90), de ces nombreux concerts azuréens, de Space Odity… oui tout ça fait partie de moi. Mais pourtant quand je pense à David Bowie je vois une course Denis Lavant