Gaël Faye : Vendredi Méchant

Il y a un an je m’étais amusé à faire le top 10 de mes albums préférés de l’année 2020. Après Népal et Bolivard (dont j’ai déjà eu l’occasion de parler) j’avais classé en 3ème position l’incroyable album Lundi Méchant de Gaël Faye. 
Après la claque incroyable que je m’étais prise avec son album Pili Pili sur un croissant au beurre j’attendais de pied ferme son deuxième album.
Et j’ai bien fait d’attendre Lundi méchant est un chef d’œuvre dont je ne saurais vous conseiller d’écouter par sa justesse d’écriture.
Qu’on soit d’accord Gaël Faye fait du hip-hop. Mais du très bon hip-pop, troquant les habituels rythmes et production propre au rap avec un vrai univers sonore rappelant tout droit son pays  natal le Burundi. Le tout sublimé par des paroles si bien écrites allant jusqu’à citer du Brassens et d’autres références des grands compositeurs français,  rôlant la poésie Gaël Faye a un style presque Baudelérien par moment.
Et bref vous avez compris je pourrais parler de lui pendant des heures. Imaginez donc ma joie quand j’ai vu qu’il était en tournée et qu’il jouait dans la région.
Après des négociations avec mon père qui se sont avérées en réalité très courtes, nous voici arrivés au Thoronet pour le
festival des nuits blanches. Et la première impression je dois l’avouer est que le lieu est magnifique, petite place de village avec devant la scène et juste derrière la mairie et église.
Peu de temps passe et arrive sur scène Blick Bessy, artiste initialement prévu pour jouer aux Nuit du sud mais qui a malheureusement attrapé le covid… c’est donc au Thoronet que j’ai eu la chance de voir cet artiste de musique africaine très expérimentale, une magnifique découverte.
Spectacle terminé le groupe de fanfare local vient jouer dans le public afin de mettre l’ambiance et faire patienter, pendant que les techniciens installent la scène pour Gaël Faye.
Fanfare disparue Gaël Faye apparaît sur scène en chantant la chanson titre « Lundi Méchant » et directement je sens la
foule qui transpire la joie et la communion avec le rappeur. La soirée s’annonce bien.
Les morceaux s’enchainent et le public est de plus en plus à fond, c’est assez dingue le talent qu’il a pour propager de la bonne humeur même avec des chansons pour la plupart tristes. Et la tristesse il sait en jouer malgré tout, je dois bien avouer avoir eu les larmes aux yeux lorsque il a joué « C’est Cool » ou encore « NYC » et ce mythique sample de C.R.E.A.M du Wu-Tang, joli hommage musical pour le hip-hop
New-Yorkais du début 90. Mais ce moment de spleen est vite passé avec l’enchaînement de « Histoire d’amour » et un micro qui passe dans le public pour faire chanter tout le monde. Au final c’est bien universel les histoires d’amour. Mais de toute l’énergie dégagée dans les morceaux. Je retiendrais plus que tout le morceau « Boomer » où pour l’occasion la scène du festival du Thoronet s’est transformée en dancefloor avec une vingtaine de personnes de la foule qui sont montés danser avec les musiciens, « Fais boumer les boomers ».
Gaël Faye à su nous faire voyager et rêver avec sa bonne humeur et son énergie, dommage que nous n’étions pas un Lundi, mais je
peux quand même affirmer que cette soirée était un vendredi méchant.
 

Baptiste Pégurier (Chronique; Photo & Video) 

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