Les Nuits Du Sud 2021 Par Baptiste Pégurier

Après environ un an sans concert, à rester chez soi, on se lasse vite de nos CD, Vinyle et playlist aussi bonne soit t’elle. C’est donc avec hâte que j’attendais cette 24eme édition des nuits du sud, cela implique un nouveau départ, une nouvelle place et pour l’occasion de nouvelles mesures sanitaires.
Après un première test antigénique la soirée commence avec Sam Mangwana, artiste congolais jouant une sorte de rumba/ musique africaine. Puis on enchaîne avec la deuxième partie. Et là, grosse claque, une scène complète et tellement énergique, le tout sublimé par Martin Solveig (que je ne connaissais pas avant ce jour honte à moi) qui livre un DJ Set électro de deux heures. Je ne suis pas trop client de musique électro, mais là ça fait du bien de revoir un public à fond comme la musique et l’impression de se retrouver un an en arrière.

A peine remis de ma claque d’hier que je renchaine avec la deuxième soirée.
Deuxième soirée et premier participant du concours Talents des nuits du sud avec Mariaa Siga, magnifique chanteuse Sénégalaise, une vraie touche de douceur de seulement 30min.
On enchaîne avec Gaumar, artiste dans la lignée de la nouvelle chanson française, sachant piocher parfaitement entre la pop et le rap pour donner une musique énergique, colorée et optimiste, le tout sublimé par une superbe énergie sur scène. Etincelant.
Boulevard des airs vous connaissez ? Allez un petit effort je suis sur  que vous avez forcément entendu leurs morceaux sur des fréquences radio. Groupe de chansons françaises assez pop, Boulevard des Airs nous entraîne dans son univers pour le bonheur des petits et grands, et à y repenser surtout des petits.

Le troisième soir, fatigué de peu dormir depuis deux jours j’arrive au festival un peu blasé de voir un deuxième talent des Nuits du sud. Mais la énorme claque, pire encore que la première soirée avec un certain DJ. Devant moi un artiste chantant de sa voix rauque dans un haut parleur sur une musique très rock style trip pop. Une sorte de fusion entre Massive Attack et Nick Cave, cela donne Andreas et sûrement les 30min les plus courtes du festival.

Uriel Herman Quartet, je vous mentirais si je disais apprécier à sa juste valeur le jazz. Des solos de contrebasse ont trop souvent un effet soporifique sur moi… n’empêche que j’ai eu le temps de me réveiller pour leur orchestrale reprise de The Man Who Sold the World de David Bowie, même si elle doit rendre autant hommage à Nirvana.

Troisième partie de la soirée, Pierpoljak, pardon ? Vous aussi vous trouvez la transition Jazz/Reggae surprenante ? Je ne sais pas si dans un but de faire des découvertes musicales, mais de mon côté je suis convaincu que les personnes venues écouter du jazz n’écoutent pas ensuite du reggae. Drôle de programmation. Donc Pierpoljak, chanteur de reggae français au texte déganté, voire un peu creux par moment : « J’sais pas chanter autre chose que du reggae » dommage.

Aïe aïe aïe, nous arrivons à la soirée du 11 juillet. En première partie, Thomas Fersen incontestablement mon artiste préféré du festival, chanson française bourrée d’humour, style d’écriture touchant la poésie, déguisement de lapin géant, éclairage magnifique et accordéon rajoutant une touche de folk magnifique, je pourrais vous en parler dès heures tellement j’ai aimé ce concert. Mais alors ou est le problème me direz vous ?
Zouk Machine en deuxième partie. Groupe de Zouk…
J’ai beau chercher je ne trouve vraiment zéro point commun entre la première et la deuxième partie, vrai problème de programmation ou choix artistique je ne saurais le dire. En tout cas je ne pense pas trop m’avancer en disant qu’en un soir j’ai vu le meilleur et le pire artiste du festival. M.A.C.H.I.N.E, Zouk Machine !

Première semaine passée j’attends avec une certaine impatience les nouveaux tests et surtout la suite du festival.
On commence donc jeudi avec le 3eme talent PRSS, groupe que j’ai trouvé au premier abord assez creux musicalement. Deux râpeuses avec des thèmes un peu farfelus pour ne pas dire sexuels. Mais en y repensant il y a un côté atypique voire unique à entendre deux filles parler de sujets aussi universels sans gêne, les princesses continuez ainsi !
Vient ensuite Elida Almeida chanteuse du Cap-Vert qui a su conquérir le public avec son énergie et son style musical unique et coloré.
Arrive enfin en troisième partie Clinton Fearon, ex musicien du groupe de reggae The Gladiators, (à qui on doit par exemple le morceau Soul Rebel).
Clinton vient nous jouer du reggae comme il en a le secret depuis maintenant longtemps, Vence oscille gentiment entre la France et la Jamaïque.

Vendredi nous voilà au dernier talent du concourt avec Vercors, (paraît t’il une référence à un certain sauteur à l’élastique qu’est le grand Bashung) sorte de groupe punk rock, plus rock que punk d’ailleurs, Vercors nous livre des textes joliment écrits et une reprise de « Salut à toi » des Bérurier Noir remis au goût du jour et surtout à l’actualité covidienne.

Christine Salem chanteuse de la Réunion enchaîne ensuite avec des magnifiques chansons mélangeant douceur avec sa voix au timbre presque masculin donnant un concert assez unique.
Si vous en êtes arrivés là vous aurez sûrement compris que je ne suis pas un énorme fan de reggae, c’est donc avec une légère appréhension que j’attendais Danakil. Finalement les textes engagés et les nombreux instruments à vents (mention spéciale pour le trombone) ont réussi à me séduire donnant une dimension en plus au reggae.

Samedi nous arrivons déjà à l’avant dernière soirée du festival, programmé en première partie Blick Bassy a finalement attrapé le coronavirus, la talentueuse chanteuse de bossanova Sandrine Destefanis le remplace donc à la dernière minute. Et décidément qu’est ce que j’aime la douceur. Sa voix magnifique sublimée par un piano à fait rêver tout le public ce soir-là, nous offrant en plus une magnifique reprise de « la Javanaise« .
J’avoue j’en ai bavé, pas vous…
Après la bossanova c’est au tour de Claudio Capéo de nous faire voyager à l’aide de sa voix et son accordéon dans son pays de cœur l’Italie, reprenant toutes les musiques folklorique de la botte de l’Europe, et nous offrant aussi ses compositions pop, en français cette fois. Un vrai concert franco/italien. Chapeau l’artiste !

Nous voilà au dernier soir de ces deux magnifiques semaines.
Le concert commence et je me prends la dernière claque de la semaine, Yilian Cañizare et son violon. Quelle douceur, quelle poésie, quelle rêverie. Et en même temps elle sait nous livrer même de l’énergie dans son jeux, tout ça avec une telle justesse qu’on est juste hypnotisés par sa musique. Bravo

Dernière artiste et peut être un des plus influents de la programmation de cette année Black M (On peut d’ailleurs noter la transition Jazz/Rap mais passons), j’ai toujours eu une vraie attirance en parallèle du rock pour la musique urbaine, en partie pour le talent d’écriture de beaucoup d’artistes que je ne citerai pas ici, mais pour le peu que j’ai écouté Black M j’ai vite compris qu’on ne l’aimait pas pour sa justesse d’écriture mais pour d’autres vecteurs que je n’ai pas trop cherché à comprendre.
Mes soupçons s’avéraient exact, il faut avouer que je me suis mis à regretter la première partie et son violon.
Mais c’est en allant faire un tour dans le public que je lui ai bien trouvé là une qualité, se donnant à fond le rappeur à fait danser cette 24eme édition des nuits du sud et de cette soirée de fermeture restera toujours le bonheur de voir des centaines d’enfants de 10ans chanter en chœur. C’est beau la musique.

En conclusion au bout de 6 tests pour le pass sanitaire, et beaucoup de nuits écourtées je suis arrivé à la fin de ces deux semaines. Avec certes quelques petites incohérences dans la programmation à mon sens mais surtout avec de magnifiques noms et des centaines de souvenirs ancrés. C’est incroyable à quel point ça peu manquer  de ne plus écouter la musique et  la partager.
C’est donc avec une grande hâte que j’attends l’année prochaine pour revoir ce magnifique festival
Article et Photos : Baptiste Pegurier

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