Au printemps à grands coups de com la ville de Nice l’annonçait : le Nice Jazz Festival allait être métamorphosé, un nouveau nom, un nouveau concept, un nouveau lieu, des artistes de plus grande envergure que par le passé…
Bon dans les faits il n’en fut rien, il y eut juste quelques rafraîchissements de ci, de là (apparition de jam session, de stand up, d’une nouvelle entrée, un terrain de pétanque…) mais pourquoi fallait il changer un concept qui avait fait ses preuves puisque le Nice Jazz Festival est le plus vieux festival de Jazz de France.
Le concept reste donc le même ; deux scènes (Massena et Théâtre de verdure) qui se répondent, un mélange de différents styles de musique (pas que du jazz donc) et toujours de nombreux stands pour que l’on puisse boire et manger (niçois) en écoutant de la musique.
Ces 4 soirées, disons le d’entrée, furent fort réussies autant en terme de fréquentation (40 000 personnes) qu’en terme artistique.
Sélection forcément subjective de mes coups de cœur. Impossible de parler des 24 concerts, je parlerai donc de 10 : Phoenix La tête d’affiche du festival a tenu son statut, depuis la cérémonie de clôture des JO ils marchent sur l’eau. Un set d’une efficacité rare, des enchaînements avec énergie de hit imparables portés par un visuel parfait. Groupe de scène rodé à la perfection. Phoenix est renommé à l’international La France peut être fière d’eux. Nas deuxième tête d’affiche a lui aussi tenu son statut, rap énergique regardant vers les Beastie Boys. Véritable coup de Cœur pour Wasia Project qui fusionne des rythmes occidentaux et d’Asie de l’Est, avec un chant impérial. J’ai fondu, pour moi c’est LA révélation du festival. J’ai dansé sur les airs des années 80 de Dabeull; quelle belle idée que cette reprise de Maniac. Pour moi le plus grand moment des quatre jours fut l’entrée sur scène de Isaiah Collier & The Chosen Few avec cette reprise intense du My Funny Valentine de John Coltrane. Quel choix ! Ce morceau est l’un de mes favoris de tous les temps. Comme disent les jeunes j’ai encore les poils. Yamé : contre toute attente j’ai vraiment aimé, mélodieux, frais, sympathique. Jon Cleary nous fait voyager avec son piano dans les films de Woody Allen. Julien Granel : énergie folle qui a transformé le festival en Nice Club Festival. J’ai vraiment adhéré. La trompette dans le jazz c’est quand même quelque chose ; félicitations à Théo Croker pour ses multiples facettes. Je finirai ma sélection avec Meute : fanfare de cuivre ultra efficace qui envoie et qui envoie encore.
En 20 heures de concerts en 4 jours je dois dire que je ne me suis pas ennuyé une seconde.
45 euros par soirée pour autant de découvertes et de voyages c’est bien peu quand on compare avec la concurrence.
Le fait de mettre le Nice Jazz festival à une autre date que celle du Jazz à Juan ou des Nuits du sud est là aussi une belle idée sans concurrence les mélomanes peuvent profiter de tout.
Mon seul petit reproche est que les concerts des têtes d’affiche ne durent pas assez longtemps 1h15 quand on aime c’est trop peu !
Il y eut donc très peu de changements cette année mais ce fut une grande réussite. Je participe à ce festival chaque année depuis 35 ans et ce fut l’un des plus beaux crus que j’ai connu. J’ai donc hâte de connaître la suite et d’être en 2025.
Article : Simon Pégurier
Photos : Noel Noel