Nous avons retrouvé cet été les Nuits du Sud telles qu’on les aime : familiales, conviviales et artistiquement cohérentes.
Le festival a démarré fort avec Malt Liquor, un groupe local que nous avons eu le plaisir d’accueillir et de faire jouer pour L’Oreille qui Gratte. Des guitares envoûtantes, un chanteur à la voix dingue et au charme fou : une belle découverte ! Sandra Nkaké a livré un gros show. Une voix puissante, un univers riche mêlant soul, rock, jazz et folk… Mention spéciale pour ses titres en français, qui nous ont particulièrement touchés. La soirée s’est terminée en fanfare avec les moustachus déjantés de Deluxe. Ça part dans tous les sens, ce n’est pas toujours mélodieux, mais quel sens de la fête, de la mise en scène et de l’esthétique ! Impossible de ne pas esquisser quelques pas de danse.
Il est de notoriété publique que je n’aime pas le reggae… (et encore moins le zouk, pour être honnête). Donc inutile d’attendre de ma part une chronique artistique de la deuxième soirée (Nèg’ Marrons / The Congos / The Gladiators) : ce n’est clairement pas dans mes compétences ! (Par contre, j’adore la blague du rasta qui se demande : « C’est quoi cette musique (…) ? » quand il n’a pas fumé… Mais bon, je vais quand même éviter de la faire ) Ce que je peux vous dire, en revanche, c’est que la place était pleine, l’ambiance chaleureuse, et les spectateurs… ravis !
 
« Ce soir on vous met le feu » : c’est ce que chantent les rappeurs marseillais d’IAM, et c’est exactement ce qu’ils ont fait lors de la troisième soirée du festival. La place était pleine comme un œuf, sold out, et dans le moindre recoin, ça dansait, ça chantait ! J’ai déjà vu IAM à plusieurs reprises. Ils étaient déjà passés par Vence, et plus récemment, il y a trois ans, au Crossover Festival à Nice. Ce soir-là, je m’étais senti très vieux… Pour moi, le concert s’était résumé à un énorme « boum boum » : mix raté, basses omniprésentes, paroles inaudibles.
J’avoue que j’avais quelques craintes en allant au concert… mais ce fut tout l’inverse ! Le son était parfait, aux petits oignons, et les textes — tantôt lourds ou légers, engagés ou futiles — parfaitement audibles. Gros coup de cœur aussi pour le fond de scène lumineux, qui évoluait en fonction des morceaux : franchement, ça avait de la gueule. Avant ce concert, j’avais aussi entendu pas mal de gens ronchonner, craignant des débordements (car évidemment, « les fans de rap, ce sont des racailles », n’est-ce pas ?)… Eh bien non.
L’ambiance était bon enfant, et 30 minutes après le concert, la place était vide et presque propre. Vence pouvait s’endormir en paix. Comme quoi, à l’image de son festival, le public vençois est vraiment exceptionnel.
Parlons aussi des premières parties : Pantin2Paille, programmé en tête d’affiche aux Nuits Carrées d’Antibes, était ici présenté comme un « talent local ». Ça en dit long sur son niveau, mais aussi sur la qualité de la programmation des Nuits du Sud. Ce jeune rappeur a les codes, les gimmicks, l’énergie pour faire bouger le public — et ça fonctionne ! Autre belle découverte : GKBL (Germaine Kobo & Bella Lawson). Un afro-rock futuriste, un peu déroutant au départ, mais une fois qu’on entre dans le groove, ça marche vraiment bien.