Nice Jazz festival 2024

Au printemps à grands coups de com la ville de Nice l’annonçait : le Nice Jazz Festival allait être métamorphosé, un nouveau nom, un nouveau concept, un nouveau lieu, des artistes de plus grande envergure que par le passé…

Bon dans les faits il n’en fut rien, il y eut juste quelques rafraîchissements de ci, de là (apparition de jam session, de stand up, d’une nouvelle entrée, un terrain de pétanque…) mais pourquoi fallait il changer un concept qui avait fait ses preuves puisque le Nice Jazz Festival est le plus vieux festival de Jazz de France.

Le concept reste donc le même ; deux scènes (Massena et Théâtre de verdure) qui se répondent, un mélange de différents styles de musique (pas que du jazz donc) et toujours de nombreux stands pour que l’on puisse boire et manger (niçois) en écoutant de la musique.

Ces 4 soirées, disons le d’entrée, furent fort réussies autant en terme de fréquentation (40 000 personnes) qu’en terme artistique.

Sélection forcément subjective de mes coups de cœur. Impossible de parler des 24 concerts, je parlerai donc de 10 : Phoenix La tête d’affiche du festival a tenu son statut, depuis la cérémonie de clôture des JO ils marchent sur l’eau. Un set d’une efficacité rare, des enchaînements avec énergie de hit imparables portés par un visuel parfait. Groupe de scène rodé à la perfection. Phoenix est renommé à l’international La France peut être fière d’eux. Nas deuxième tête d’affiche a lui aussi tenu son statut, rap énergique regardant vers les Beastie Boys. Véritable coup de Cœur pour Wasia Project qui fusionne des rythmes occidentaux et  d’Asie de l’Est, avec un chant impérial. J’ai fondu, pour moi c’est LA révélation du festival. J’ai dansé sur les airs des années 80 de Dabeull; quelle belle idée que cette reprise de Maniac. Pour moi le plus grand moment des quatre jours fut l’entrée sur scène de Isaiah Collier & The Chosen Few avec cette reprise intense du My Funny Valentine de John Coltrane. Quel choix ! Ce morceau est l’un de mes favoris de tous les temps. Comme disent les jeunes j’ai encore les poils. Yamé : contre toute attente j’ai vraiment aimé, mélodieux, frais, sympathique. Jon Cleary nous fait voyager avec son piano dans les films de Woody Allen. Julien Granel  : énergie folle qui a transformé le festival en Nice Club Festival. J’ai vraiment adhéré. La trompette dans le jazz c’est quand même quelque chose ; félicitations à Théo Croker pour ses multiples facettes. Je finirai ma sélection avec Meute : fanfare de cuivre ultra efficace qui envoie et qui envoie encore.

En 20 heures de concerts en 4 jours je dois dire que je ne me suis pas ennuyé une seconde.
45 euros  par soirée pour autant de découvertes et de voyages c’est bien peu quand on compare avec la concurrence.

Le fait de mettre le Nice Jazz festival à une autre date que celle du Jazz à Juan ou des Nuits du sud est là aussi une belle idée sans concurrence les mélomanes peuvent profiter de tout.

Mon seul petit reproche est que les concerts des têtes d’affiche ne durent pas assez longtemps 1h15 quand on aime c’est trop peu !

Il y eut donc très peu de changements cette année mais ce fut une grande réussite. Je participe à ce festival chaque année depuis 35 ans et ce fut l’un des plus beaux crus que j’ai connu. J’ai donc hâte de connaître la suite et d’être en 2025.

Article : Simon Pégurier

Photos : Noel Noel

Continuer la lecture

Peter Doherty cultive la douceur sous le regard de Matisse et Bonnard

Peter Doherty, 15 août 2024 à la Fondation Maeght (Saint Paul de Vence)

Associer les arts visuels à la musique nous paraissait de bonne augure.

La magie du lieu a en effet de suite opéré pour nous plonger dans un univers où la beauté semblait comme un flux d’énergie, qui nous a parcouru en tout sens, pour notre plus grand bonheur.

La visite de l’exposition « Amitiés, Bonnard-Matisse » et la découverte des nouvelles salles dédiées aux collections permanentes, puis le coucher de soleil dans le jardin enchanté de la Fondation Maeght furent les préambules au concert de Pete Doherty, particulièrement inspiré.

Celui-ci fit son entrée parmi le public, ce qui plaça d’emblée la soirée sous le signe d’une certaine intimité, délectable . Avec un sens de la mélodie acéré allié à une assise rythmique toujours de mise, l’artiste nous a interprété en solo, des morceaux appartenant aux répertoires de ses groupes The Libertines et  Babyshambles. Aucune chanson issue cependant du projet avec Fred Lo. Certains l’ont un peu regretté. Une reprise également : « Psycho Killer » des Talking Heads pour répondre avec humour à une demande dans le public d’une chanson en français. Le rapport avec le public se révéla d’ailleurs particulièrement chaleureux, fluide. Nous étions sans-doute réceptifs à la sincérité touchante de l’artiste autant qu’à sa musique. La fin du concert (le dernier tiers environ) s’avéra éblouissante avec la participation d’Andrew Newlove, guitariste qui accompagne l’actuelle tournée des Libertines.Une connivence assez tangible se tissa très vite entre les deux musiciens, qui nous offrirent plusieurs bis de haut vol. Ils s’en allèrent ensuite parmi le public, clôturant ainsi avec simplicité la magie de cette soirée.

Nous souhaitons longue vie à ces soirées musicales au cœur de la Fondation Maeght qui se démarquent de tout le reste de la programmation musicale de la côte par cette célébration des arts dans un élan interdisciplinaire des plus fructueux.

Chronique : Géraldine Martin

Photo : Loriane Mendez

Video : Simon Pégurier

Continuer la lecture

Peter Doherty en concert à la fondation Maeght

Vous l’ignorez peut-être mais jeudi 15 Aout  Peter Doherty, artiste autodestructeur et poète maudit, l’un des plus influençant de ces 20 dernières années va se produire dans le pays vencois : A la fondation Maeght de St Paul De Vence.

Souvenez vous début 2000 le rock à guitare faisait son retour avec des groupes en “The” venant des Etats Unis : The Strokes; The White Stripes. La réponse anglaise fut The Libertines, groupe amené par le duo Peter Doherty, Carl Barât : Energie folle, morceau à la fois mélodieux, imparable et a l’énergie punk rock. Il y eut 2 albums d’une efficacité redoutable puis plus rien ou si des travers rock n roll : Conflit entre les deux leaders qui mena Doherty en prison, Doherty au bras de Kate Moss, Doherty à fond dans la dope. Doherty lança alors Babyshambles, un groupe avec le son des Clash et sur scène autant de folie et d’énergie que les Stooges. Les caprices de Doherty faisant aussi la une : annulation de derrière minute des concerts, destruction du matos sur scène… Et puis petit a petit retour au calme. Doherty lâcha la dope et attaqua une carrière solo exemplaire, on note notamment un album avec le français Frederic Lo qui est un petit bijou. En début d’année les libertines se reformèrent, jouant même sur la plage à Nice en Juillet. Cela n’empêche pas Doherty d’avoir toujours des moments solos comme ce sera le cas jeudi soir.

Avec Doherty sur scène on peut s’attendre à tout : qu’il chantonne, qu’il roucoule, qu’il s’égosille, qu’il marmonne, qu’il crie

Ce concert sera aussi l’occasion de se balader dans le lieu magique qu’est la fondation Maght et de découvrir la sublime expo « de Bonnard à Matisse » mais aussi les nouvelles salles construites en sous sol.

Cette soirée est sans contexte l’événement rock de l’été sur la cote d’azur. A ne rater sous aucun prétexte.

Article et photo Simon Pégurier

(Nuit du Sud – Vence le 07 Juillet 2017)

Continuer la lecture
Fermer le menu