Florent Marchet : Je suis une ville
Depuis l’arrivé simultanée de Dominique A, Katerine ou Miossec aucun chanteur français ne nous avait autant touché que Florent Marchet. Ce Berichon de 35ans a une plume en or. Il décrit avec une exactitude rare, les tourments d’anti-héros (qui nous ressemblent tant) vivent dans des sous préfectures provinciales glauques, qui se meurent lentement du a l’inévitable désertification. Sa musique plus légère nous permet de faire passer le tout, et l’on se surprend parfois à chantonner ou taper du pied sur des paroles qui pourtant n’invitent pas a la fête. A l’occasion de sa venue à Cannes pour le courchevel tour nous avons eu le plaisir de discuter à bâtons rompus et sans tabou près d’une heure, ayant donc le temps de faire un large tour d’horizon de ses 3 albums
Simon Pégurier (SP) : Florent j’aime beaucoup ce que tu fais et je trouve que depuis la vague des années 90 avec Dominique A, M. Boogaert, Katerine, Miossec, peu d’artistes m’ont autant fait flasher que toi. Tes mots font partie de mon univers, je me les suis appropriés. Merci de passer ce temps avec nous et refaire un tour sur ta carrière en fonction des 4 albums et arriver sur « Courchevel » aujourd’hui. Donc Cargilesse, le 1er album, d’entrée chez Barclay, grosse maison de disque…
Florent Marchet (FM) Oui, en fait j’ai commencé tôt la musique avec mes 1ers concerts vers 16-17 ans. J’ai été tout à tour musicien et arrangeur et j’écrivais des chansons pas tellement pour les chanter d’ailleurs. Un jour je les ai montrées à un éditeur et ça lui a plu. C’est donc plus tard que j’ai découvert l’importance de l’interprétation, pour moi c’était écrire et composer qui était important. Et puis il y eut la rencontre avec des gens de chez Barclay qui ont écouté les maquettes dont j’avais déjà les titres. Ils ont envoyé mes chansons à différents labels et mes démos aux Inrocks et à Bernard Lenoir mais à mon avis juste pour avoir un retour, une température… Ils ont vraiment aimé et m’ont demandé de participer à la compil CQFD.
C’est la 1ere fois que j’apparaissais dans une publication, et que je faisais écouter à un plus large public mes morceaux et après, ça a débouché sur une signature avec Barclay et je me suis retrouvé embarqué dans l’enregistrement d’un 1er album, même si j’avais l’impression d’en avoir fait plein avant, tellement j’avais fait de maquettes. En se marrant avec les copains on disait avec les musiciens que je préparais le championnat du monde de la maquette mais j’ai passé mon temps à faire et défaire les morceaux et ce qui fait que quand est arrivé ce 1er album c’était loin d’une 1ere expérience et d’ailleurs si j’ai réalisé cet album c’est parce que j’avais un home-studio chez moi et je savais exactement ce que je voulais
SP : Donc c’est un peu par hasard, puisque tu ne composais pas forcément pour toi mais pour d’autres artistes, pour des copains ou pour toi d’une manière psychanalytique…
FM : Oui, j’aimais… j’avais besoin d’écrire, de composer mais je ne me sentais pas interprète. Je n’arrivais pas à voir l’enjeu de l’interprétation. Plus tard je l’ai compris et c’est devenu très important de mettre du corps dans mes mots, d’ajouter quelque chose de physique mais pendant très longtemps chanter sur scène était de la souffrance et je n’en voyais pas l’intérêt. C’est plus tard quand j’ai commencé à interpréter les textes des autres, notamment quand j’ai participé à des festivals littéraires où j’ai interprété des textes qui n’étaient pas les miens, où là j’ai eu une véritable révélation en tant qu’interprète, car j’avais là un vrai rôle à jouer. Je montais sur scène pour défendre quelqu’un d’autre, un texte que je n’avais écrit, il fallait que j’apporte quelque chose en plus. Aujourd’hui je ne pourrais pas faire autrement, j’ai besoin de la scène tout le temps, c’est essentiel dans ma vie et elle vient nourrir mes compositions, mon écriture… c’était loin d’être le cas pour le 1er album écrit à hauteur du plafond de ma chambre. C’est drôle car c’est un album assez rock et ça a été composé dans un endroit où j’avais des voisins pénibles, où je ne pouvais pas faire de bruit. Je n’avais même pas d’ampli, au départ la maquette qui est sur CQFD j’ai joué de tous les instruments…
SP : Et pour ce 1er album tu as une participation de Miossec ; d’entrée.
FM : Oui, on s’est rencontré plusieurs fois car il était à Bruxelles quand j’ai commencé l’enregistrement du 1er album, que j’ai terminé à la campagne, Christophe (Miossec) avec qui je passais du temps parfois, est venu me voir en studio, écouter des morceaux et un soir devant un café il m’a dit qu’il ferait bien quelque chose sur mon album, moi je n’aurais jamais osé lui demander, par timidité ou par pudeur, mais j’étais ravi et comme c’était inattendu il a fallu que je trouve un morceau qui pourrait « coller ».
SP : Et dès ce premier album on retrouve ce qui est ton univers aujourd’hui c’est-à-dire la ville et ce côté provincial avec ses histoires de vies un peu sombres…
FM : Je ne pensais pas qu’après je creuserai ce sillon parce que les chansons de ce 1er album c’était un processus d’écriture nouveau pour moi. Avant j’ai été sur des chansons très oniriques et sur scène en les défendant, cela m’a permis de les ancrer plus dans la réalité et de dépeindre mieux la société, c’était la condition sine qua none, pour moi, monter sur scène, raconter quelque chose et je n’aurais pas pu faire naître l’interprète en chantant des choses oniriques…
SP : Et cela a-t-il un coté autobiographique ou tu romances ce que tu vois autour de toi ?
FM : Forcément, ça part de moi, j’ai un filtre, je me sers de personnages, de lieus, qui vont m’inspirer. C’est le point de départ, je parle de se sentir un étranger chez soi, d’avoir besoin de partir à la recherche d’une terre d’accueil. Mes chansons parlent de ça et des moments de rupture aussi ; une vie peut déraper…Très tôt j’ai eu peur du bonheur, pourtant j’ai été heureux en général. On dit souvent « le bonheur c’est quand les emmerdes se reposent ». Je pense beaucoup à ça et c’est toujours présent dans mes chansons.
SP : Tu t’exprimes spontanément avec des phrases extrêmement touchantes et je comprends qu’avec ce recul sur le papier, ce soit encore plus beau…
FM : Pour moi l’acte d’écrire n’est pas prémédité, ce qui m’intéresse c’est la fulgurance, la technique vient chemin faisant. La technique c’est quand on n’a pas d’inspiration et qu’on écrit quand même, que l’on est un peu laborieux mais ce que je vais rechercher ce sont donc ces fulgurances, ces moments qui vous échappent, ces fashs. Pour la plupart de mes chansons, les 3-4 premières phrases viennent naturellement, au moment où je pense à autre chose et si elles résonnent à ce point et si elles sont sorties comme ça c’est que quelque chose d’important qui se joue là. J’ai écrit car j’ai du mal à communiquer et à m’exprimer, j’ai du mal à comprendre le monde tel qu’il est et c’est très lent….l’écriture est une façon de mieux comprendre le monde et mieux me comprendre et il y a forcement une part d’autobiographie. C’est aussi ma façon de voir le monde, les gens qui m’entourent, d’observer…et puis qu’est-ce qu’on va rechercher dans les histoires qui sont très loin de notre environnement ? C’est : qui y a-t-il en nous, quel écho dans nos vies ? Ce sera ainsi dans un film, un roman. C’est pas se dire : on vit pareil mais plus dans la manière d’appréhender l’autre, notre rapport à l’autre….j’ai l’impression que c’est ça que l’on recherche à travers la création. C’est ainsi quand je vais voir une expo photo, c’est ça, des rencontres…
SP : Ce que tu écris me touche et je m’y retrouve, il y a peut être une convergence d’âge, de provincial, de regard lucide et désabusé. Mes textes pourraient être de toi, j’ai intégré les tiens. Ensuite vient le concept-album Rio Baril c’est l’histoire d’une vie, d’un destin qui a mal tourné….
FM : Oui…pendant la tournée de Gargilesse, on fait une centaine de dates, je fais la connaissance de l’écrivain Arnaud Cathrine, on devient assez proches et on commence à ….
Gilbert Taurel (GT) :Là tu rencontres donc Arnaud Cathrine, on est en quelle année ?
FM : On est en 2005 et un truc que j’adorais faire, pas en public mais avec des amis, c’était de prendre des extraits de romans et faire partager les choses, et Arnaud me dit : « on te propose une carte blanche à un festival littéraire tu prends des extraits de romans que tu mets en musique ». A la fois ça m’a effrayé et j’en avais très envie et j’ai donc participé à ça et j’ai fait plein de festivals littéraires par la suite et eu l’habitude de raconter la même histoire pendant une heure. Puis Arnaud commençait à écrire son nouveau roman « La disparition de R. Taylor » et il n’était pas rare que l’on parte une semaine dans sa maison en Normandie, lui écrivant son roman et moi des chansons. Le soir nous échangions sur nos écritures respectives et sans m’en rendre compte j’ai commencé à écrire Rio Baril, une 2ème une 3ème chanson et sans le décider je me suis retrouvé dans une histoire qui est venue à moi car j’étais dans un environnement plus littéraire plus romanesque…
GT : Pourquoi « Rio Baril » consonance Latino ?
FM : Et bien il y a un lieu-dit à côté de mon village, qui s’appelle ainsi mais s’écrit : RIAULT BARRIL et ce nom sonnait comme une référence à l’imaginaire du Western, le Far West, John Ford …avec mon frère on disait autrefois qu’on pourrait tourner là un western qui se passerait dans le Berry et cet album est conçu comme un petit western avec des visages de faits divers qui permettent d’imaginer une histoire tout autour, car ils sont révélateurs de ce qu’est notre société. J’ai donc dépeint un jeune homme qui n’est pas très bien dans son milieu, qui a du mal, qui veut fuir, et qui dérapera…C’est le parcours d’un homme et de sa vie un peu ratée…
GT : Et ta collaboration avec Arnaud Catherine commence donc là ?
FM : Sur l’album on a co-écrit 3 titres car on commence à écrire ensemble à ce moment. J’avais envie de l’inviter sur l’album, même si la majorité des textes existaient déjà et j’avais aussi envie de ce « parlé-chanté » que je pratiquais dans les festivals littéraires. Je ne voulais pas de « blanc » entre les chansons. Ces chansons je les avais avant de les écrire. Tout s’articule de manière logique même si c’est re-travaillé longtemps en studio. Tout s’enchaîne très facilement et chaque fois, c’est fou, telle tonalité de tel morceau va avec le morceau suivant…
SP : Et tu peins cela dans l’univers d’un bourg de cinq mille habitants de province, d’exode rural et qui est en train de mourir
FM : Et bien oui, là on ne peut plus vivre comme avant. C’est un peu comme une tribu amazonienne qui découvre une canette de Coca. Ça ne pourra plus jamais être pareil pour eux. Comme disent des « politiques » pour le Berry : « le problème est que leur principale force est leur force d’inertie » et il y a eu un énorme décalage entre la vie réelle de ma génération et leur vie. Mon grand père il n’y a pas si longtemps se déplaçait en carriole tirée par des chevaux.
Moi je suis monté à Paris (à Montreuil en fait pour des raisons de prix) très tôt vers 16 ans et après mon 1er album à la fin de la tournée je suis revenu dans le Berry près de mon village et j’ai dit à Barclay que j’allais tout enregistrer dans cette maison louée. On ne va pas dans un studio – j’ai racheté du matériel d’enregistrement et je me suis retrouvé loin de tout, j’ai pas le permis de conduire alors on venait me ravitailler chaque semaine et là j’ai commencé à écrire cette histoire de Rio Baril. En même temps j’ai rencontré celle qui allait devenir ma femme… Elle partait en mission en Afrique pour plusieurs mois, alors j’ai fait des allers-retours entre l’Afrique et le Berry durant tout cette période et j’ai écrit 60 % de l’album au Ghana…
SP : On retrouve Philippe Katerine sur cet album
FM : Oui, avec Philippe on passait beaucoup de temps ensemble et déjà avant j’avais fait ses premières parties. Ainsi sur la 1ere tournée je rencontrais souvent Dominique A dont j’étais fan. Un jour Philippe m’invite à la projection de son film qui s’appellera Peau de cochon mais qui n’a pas de encore de producteur. Dominique A est là et me dit « bravo pour ton disque » Une telle reconnaissance m’a fait beaucoup de bien. De tout ça est né une collaboration sur plusieurs morceaux avec Philippe Katerine et Dominique A qui sont venus enregistrer des voix…C’était assez logique, c’était des personnages que je souhaitais voir apparaître dans Rio Baril comme des « clins-d’œil »
SP Quand j’ai découvert Rio Baril j’ai tout de suite pensé au morceau de Dominique A : Remué : Je suis une ville … C’était un peu le même thème
FM : C’est une grande chanson, et si je ne me nourris pas que de chanson française il y a quelques « plumes » qui m’ont donné envie d’écrire comme Dominique, Philippe, Miossec etc…
Arnaud Cathrine vient en voisin et participe ainsi à l’album, on commence à bosser tous les 2 et à la fin de l’enregistrement on se demande qui va le mixer et il y avait le réalisateur Ryan Boesch. On lui envoie un message, il nous répond qu’il voudrait écouter l’album et là il nous dit « super, je le fais » On est parti à L. A. pour le mixage on a dormi n’importe où mais on l’a fait.
GT : Et à cette époque d’allers-retours au Ghana, l’Afrique t’a-t-elle inspirée pour l’écriture ?
FM : J’ai toujours deux ans de retard par rapport à ce que je vis et j’observe…L’Afrique m’inspire en ce moment. C’est toujours comme ça mon écriture est révélatrice de ma vie d’y il a 2 ou 3 ans….Le prochain album, j’ai très envie de la faire en deux endroits : le Mali et le Japon. J’ai une petite idée déjà…Mais aussi, je n’aurais peut-être pas pu faire Rio Baril si j’étais resté dans le Berry uniquement.
SP : On continue donc avec ce livre-disque Frère Animal avec Arnaud Cathrine …
FM : Oui, cette collection de livre-disques chez Verticale existait déjà mais c’était des enregistrements plutôt live lors de soirées. Nous avons eu l’envie d’écrire un texte à 4 mains…des chansons sur une histoire…des conditions studio pour une lecture musicale. J’avais créé mon propre studio et j’ai proposé Frère Animal à Barclay, mais peu intéressés, ils m’ont laissé libre. Nous avons créé cette histoire autour du monde du travail parce que nous avons, nous, échappé à ça, à un boulot où on ne peut pas s’épanouir, beaucoup de gens n’ont pas le choix et n’ont pas la chance d’avoir un travail qui est une passion. En même temps on a découvert que le nôtre est très violent et avec bien des contraintes aussi. Dans la façon de traiter les gens il n’y pas trop de différences entre Michelin et Universal. Dans ma maison de disque on voit que des artistes excellents, mais n’ont pas très bien vendu, sont virés du jour au lendemain à la demande des actionnaires et ça a été une découverte pour moi…Notre métier est pourtant aussi important que n’importe quel autre, le boulanger donne à manger et nous donnons du plaisir à des milliers de personnes. Notre profession peut être décriée parfois et pourtant tout le monde a besoin des acteurs des chanteurs…Donc nous avons eu envie de parler de ce monde du travail qu’avait vécu mon grand-père : le travail en usine. Le travail était toujours associé au terme de pénibilité, si ce n’était pas pénible il n’y avait pas travail. Il fallait souffrir. Moi je peux travailler 15 heures par jour, comme c’est une passion je ne vois pas ça comme pénible
SP : Mais ce monde du travail est dans Rio Baril…dans Courchevel…ça te tient à cœur ?
FM : Eh bien on passe la majeure partie de sa vie au travail, autant qu’avec sa famille, et les relations au boulot, c’est comme avec la famille…
SP : Puis arrive Courchevel, sorti en Octobre, plus commercial, et pas un concept-album…
FM : Un album se fait en relation aux précédents, et là j’ai eu besoin d’un format court qui correspondait à une période où je m’intéressait à la photo, albums, expos, net. J’avais besoin de regarder…La fulgurance de la photographie se retrouve dans l’écriture où l’on est dans cette immédiateté. C’est comme un 100m par rapport à un Marathon.
Ces photographes comme Martin Parr, Gregory Colson,plein de gens m’inspiraient et surtout Anthony Goicoléa qui me fascine depuis Rio Baril, je voulais faire appel à lui pour la pochette de l’album, mais des gens m’ont dit que ce n’était guerre possible alors je ne l’ai pas contacté. Là pour cet album, c’était encore plus LUI qu’il fallait, son univers avait inspiré mes chansons, je l’ai contacté et après écoute de mes titres, il a dit OK . Nous nous sommes rencontrés en Belgique et on a fait la pochette. C’était quelque chose de magique, d’incroyable, pour moi.
SP : Tes rencontres, tu les as fantasmées et ces gens se retrouvent à collaborer avec toi….
FM : Je crois a une cohérence si je ne me suis pas menti, si je suis en accord intime quand je créé. Si je demandais à un artiste que j’aime, une collaboration et s’il refusait, je dirais qu’un truc cloche chez moi. C’est comme quand on tombe amoureux si on rencontre l’indifférence c’est que l’on s’est déjà trompé. Ça m’aurait vraiment bien ennuyé si quelqu’un comme Goicoléa m’avait dit « je ne vois pas pourquoi vous m’avez demandé, je ne vois pas le rapport avec votre univers » ça aurait été très violent de m’être trompé.
SP : Et Jane Birkin, intervient sur cet album
FM : Elle était très prise sur des tournages mais j’avais apprécié son dernier album et sa voix sans âge et sur le titre Roissy inspiré du 11 Septembre je voulais que ce soit elle. Elle était très prise mais elle a écouté la chanson puis elle est venue chez moi on a travaillé ensemble et il m’a fallu oublier qui elle était…
SP : Tu as un vrai côté chanson, un côté variété et je pense à Souchon…Est-ce que ça te parle ?
FM : Souchon est intéressant car c’est un immense artiste, un talent de song-writer, malheureusement l’industrie du disque lui a fait du mal et imposé des formats qui sont arrangés comme de la variété. D’ailleurs on a confondu des chansons mélodieuses avec ce qui serait un compromis, une manipulation, un formatage, c’est pour cela que des chanteurs indépendants ont écrit des chansons avec peu de mélodies en structurant les choses pour au moins ne pas être dans la « variété ». En pop anglo-saxonne il y a de merveilleuses mélodies qui ne gênent personne car étant sans compromis dans les arrangements. En France le problème est que l’on soit calé sur des formats hyper commerciaux et c’est dommage car si on prend des chansons de Souchon c’est pourtant sublime.
GT : Trop de morceaux se ressemblent dans ce format « variété »
FM : C’est parce que cette génération de chanteurs faisait appel à un arrangeur, un réalisateur, etc. ..Nous sommes une autre génération qui n’a pas voulu de ce formatage et pour ne pas être manipulés, le plus simple était de « faire soi-même ». C’est un peu plus laborieux au début mais à la fin c’est plus personnel. Le problème pour quelqu’un comme Souchon c’est que le travail s’arrête souvent à l’écriture, la compo et après ça passe aux professionnels, en studio, et c’est dommage car il n’a jamais joué d’aucun instrument sur ses albums.
SP : Je vois l’heure, cela fait 1 heure qu’on est ensemble, nous te remercions de ta dispo….
Propos recueillis par Simon Pégurier & Gilbert Taurel
Retranscrit par Gilbert Taurel
ITW de Florent Marchet à la MJC Picaud de Cannes le 03-12-2010