Bertrand Belin Persona

Bertrand Belin, c’est l’hyper actif de la culture musicale contemporaine…Il a composé la B O d’une dizaine de films, il a sorti 7 disques et participé à de nombreux projets musicaux et participations diverses, je citerai Dick Annegarn , Nosfell,  J P Nataf, The Liminanas et bien d’autres, il est aussi producteur de Fiodor Dream Dog et même comédien au théâtre et au cinéma…ouf !

« Ce que je chante c’est ce que je vois, ce que j’écris c’est ce que je pense… » Bertrand Belin, vient de sortir simultanément un superbe album, « Persona » le 6eme ; et un roman, « Grands carnivores« , son 3eme, paru chez P.O.L.

« Persona », l’assoit un peu plus dans le PAF comme « un » héritier de Bashung, disparu il y a dix ans, autant en raison de l’intonation singulière de sa voix que pour le goût partagé d’une poésie succincte et décalée.

Succédant à « Cap Waller » (2015), « Persona » voit donc son auteur revenir à certains thèmes qui l’obsèdent depuis 15 ans, tels : la solitude, la rudesse du monde, la fuite du temps…

« Mes obsessions restent les mêmes, mais le champ se déplace. Mes premiers disques faisaient déjà beaucoup état de ces questions-là, mais elles étaient situées dans un environnement qui était le plein air, Il n’y avait pas l’urbanité, si présente dans cet album avec toute la férocité que ça suppose ». B Belin dit aussi « Quand on essaye de comprendre comment fonctionne le monde, peut-on voir les choses ? On nous parle de la finance, d’économie internationale, du CAC40, des bulles spéculatives… Mais il faut être un spécialiste pour comprendre quelque chose à ça ! Pour saisir comment marche le monde, il suffit de baisser les yeux dans la rue et on a tout de suite le résultat ».

Dans « Persona », Bertrand Belin épure plus que jamais son style. Un souci de précision, du minimum d’effet, qu’il applique aux textes comme à la musique, avec une grande place accordée aux silences… C’est en fait extrêmement parlant, forcément…

Avec Persona, il est passés du figuratif à l’abstrait ; une abstraction qui aurait besoin de tout un vocable … Mais, pour moi, Belin est dans la bonne direction, je dirai que c’est là qu’il sait fouiner, fouiller dans ses mots.

Oui, il faut mériter B Belin, la voix même, qui semble en difficulté à sortir de sa bouche. Les mots sont réduits à leur plus simple expression. Il y parle d’un mouvement oscillant, quasi perpétuel, avec du glissé, du redressé, nous donnant l’image d’un homme qui cherche à être en phase avec son monde.

Le Breton nous a largement donné un aperçu de son opus de 13 morceaux au gré de singles qui nous ont laissés Sur le cul, pour reprendre le titre de l’un d’entre eux

Gil Tau

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