Les 25ans des Inrockuptibles

Tiens ! ca m’a fais drôle, aujourd’hui j’ai acheté les Inrocks.

Je crois que ça faisait 10 à 15ans que cela ne m’était plus arrivé.

Je perdais mon temps avec mon Héloïse dans une quelconque « maison de la presse » quand soudain un magazine avec Houellebecq en couverture m’a attiré il s’agissait du numéro anniversaire des 25ans des Inrocks. Allez je me suis laissé tenter.

Et comme toujours le phénomène Madeleine de Proust s’est remis en Marche. Qu’est ce que j’ai pu aimer ce magazine…

Il a donc 25ans, j’ai donc parcouru mes premiers numéros a l’adolescence, justement au moment ou l’on se créé une identité musicale.

Les Inrockuptibles c’était un ton à part, une autre manière de voir la musique souvent plus littéraire, souvent plus intello aussi. Et puis cette maquette. A l’époque c’était un trimestriel, tout en noir et blanc (et oui comme disait Tati « trop de couleurs distrait le spectateur »), la formule me convenait c’était des longs entretiens qui avaient le temps de vivre.

Ce journal devait être fait je pense par des même pas trentenaires, qui s’intéressaient aux nouveautés. Les voisins les journalistes de Rock’n’folk ou Best eux devaient bien avoir 15ans de plus (des vieillards en somme pour moi à ce moment la) et très sincèrement quand je voyais leur best of de fin d’année qui plaçais le énième Bob Dylan en tète je rigolais bien bas.  Je me disais ils sont totalement déconnectés de la réalité (il parait qu’ils le sont toujours).Pourtant le vieillard que je suis aujourd’hui fait pareil dans mes listes de fin d’année ce ne sont plus que des vieux artistes (Bjork, Radiohead, PJ Harvey…) bref tout ce que l’on retrouvait a l’époque dans les Inrockuptibles.

Bien sur je me suis très vite abonné. La formule mensuelle, m’a encore convenu, mais l’arrivé de l’hebdomadaire m’a très vite déstabilisé. Pour moi les Inrocks avaient perdu leur âme, c’était devenu un mix de Télérama et de l’express. Avoir des infos des militants d’extrême gauche je m’en moque, ce qui m’intéresse dans les Inrocks ce sont leurs chroniques musicales, pas leur avis sur la crise Israélo-palestinienne. J’ai donc très vite lâche, ce que je regrette d’ailleurs toujours un peu car leurs chroniques musicales restent pour moi les plus pointues. Et puis JD Beauvalet quelle putain de bon journaliste.

Donc oui très vite j’ai abandonné les Inrocks formule hebdomadaire, depuis ce jour je suis fidele a Magic. J’aime leurs maquettes épurées,  leur partie pris,  leur coté fan. Bien sur c’est moins pointu et moins bien écrit que les Inrocks mais bon au moins je ne suis pas distrait par des infos alter mondialistes qui ne m’intéressent bien peu.

 Que le numéro qui m’a fait craquer ait Houellebecq en couv n’est certainement pas un hasard, j’ai eu l’immense honneur d’être publié à deux reprises dans les Inrocks et cela était au sujet d’un entretien que j’avais réalisé avec l’écrivain. Etre publier dans le magazine qui a forgé ma culture ce n’est pas rien. J’avais d’ailleurs encadré l’article à l’époque. C’est un peu comme si a 30ans on arrive enfin à séduire la fille qui nous faisait fantasmer au Lycée, la plus belle de toutes, celle qui n’était accessible a personne sauf au grand footballeur musclé. Apres cela comme une petite revanche, je vous assure qu’une partie de vos complexes d’ado mal dans sa peau tombe. Ca aussi je le doit aux Inrocks.

 Pour la première fois depuis longtemps je vais le feuilleter, je mettrai surement The Smiths en fond sonore et un Leos Carax en fond lumineux, Bret Easton Ellis étant sur ma table de chevet (3 artistes parmi tant d’autres qu’il m’ont appris à aimer)

 J’apprends donc que c’est leur anniversaire. Je leur souhaite de tous cœur d’atteindre le demi-siècle. Joyeux anniversaire les Inrocks.

 Simon Pégurier

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