Betty Davis

Betty Mabry débarque à Harlem en pleine ébullition de la blaxploitation, et dynamite bientôt l’image de la femme artiste noire. Coupe afro, bottes dorées et minishort moulant à paillettes, chanteuse et auteur-compositeur – elle écrit aussi pour The Chamber Brothers et The Commodores et invente un funk sauvage et provocateur, incarnant le credo de l’époque “Black is beautiful”

Miles Davis en est tombé amoureux et l’a épousé en septembre 1968 (le mariage ne durera qu’un an mais Betty conservera son nom d’épouse).

Miles a d’ailleurs intitulé « Mademoiselle Mabry »  un titre paru en janvier 1969, sur un disque Filles de Kilimandjaro clairement sous l’influence de cette belle jeune femme de 23 ans originaire de Durham en Caroline du Nord. C’est le visage de Betty en « mode Picasso » que l’on voit sur la pochette. Dans son autobiographie, Miles lui rend hommage en ces termes : « Elle m’a fait découvrir la musique de Jimi Hendrix- et Hendrix lui-même – ainsi que d’autres musiciens de rock noirs. Elle connaissait Sly Stone et tous ces types… »

Betty Davis qui signe et produit tous ses morceaux réinvente le funk ; les basses sont « slapées », la voix est rocailleuse, toute velléité mélodique est écartée. sa façon de chanter est unique, elle scande plus qu’elle ne chante : elle RAPPE.. C’est du hard funk comme aucun homme ne l’avait jamais chanté.

A la fin des années 60 à New York, Betty faisait partie d’un collectif de filles que la presse locale appelait Electric Ladies, qui étaient présentées comme « muses, groupies, briseuses de cœurs et faiseuses de mode », elles apportaient à la scène musicale leur indispensable ingrédient sexy.

Preuve de son irrésistible charisme, elle s’impose dans la très renommée agence Wihlemena en tant que première modèle noire, et ce, bien avant Grace Jones ou Naomi Campbell.

Elle sera en fait jugée vulgaire par une certaine critique et pourtant son funk constitue alors le premier manifeste féministe.

Dans bien des domaines Betty aura été trop en avance sur son temps.

Revoyez ce film (sur Arte) Betty Davis, la Reine du Funk de Phil Cox 

Gil Tau

Laisser un commentaire

Fermer le menu