Chuck Prophet : Bobby Fuller died for our sins

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Qu’est-ce que l’histoire
retiendra de Chuck Prophet ? loué par la critique mais tout autant ignoré
du public … Après une douzaine d’albums solo il semble avoir tout capté du
rock : certains y verront du Dylan, du Beck, du Tom Petty mais bien sûr sa
propre personnalité. vivacité de la guitare, de l’orgue (bien sixties) parfois des
intonations à la Robert
Plant  sur des ballades
roots-rock

Il produit le disque parfait
empreint de sensibilité et d’intelligence, dans ce que le rock américain peut
faire de mieux.

On l’avait découvert à Nice
au Volume il y a 2 ans et ceux qui découvriront le disque du bonhomme, fort de
ses décennies de carrière, le classeront aux côtés des meilleurs. Le titre de
l’album est un hommage à Bobby Fuller, connu pour être celui qui a créé en
1966  « I fought the law » (repris
par the Clash) et a été retrouvé mort dans un parking à l’âge de 23 ans. https://www.youtube.com/watch?v=OgtQj8O92eI

C’est une ode au rock’n roll,
on y parle également du bonheur que procure le bras d’une platine T D sur un
vinyle. « Bobby Fuller died for our sins » prend l’allure d’un roman
noir. « Angel Nieto » revient sur la tragédie de ce jeune homme noir
abattu par la police de San Francisco, « Killing machine » évoque le
parcours d’un tueur en série. Malgré ces thèmes plombés, l’ensemble de cet
album est swinguant comme le bon rock’n roll. Toutes guitares dehors mais en
finesse, Chuck Prophet signe là un des sommets de sa carrière.

Bobby Fuller died for our sins  est un album parfait dans ce qu’il invoque
subtilement des modèles (Bob Dylan, Lou Reed, David Bowie et Elvis Costello)
mais il s’agit ici de toujours se détacher des icônes. On saura aussi apprécier,
des textes pleins d’esprit et de sarcasme mordant, sa façon de montrer que ses
influences sont revendiquées et assumées artistiquement.

Au fond, quelque part, Chuck
Prophet réalise des synthèses idéales sur lesquelles tout bon fan de rock peut
fantasmer. Avec un vrai professionnalisme donc très discret, Chuck Prophet
montre sur ses 13 plages qu’il n’y a rien  à jeter. On se rappellera aussi bien sa
sensibilité pop sur « Lonely Desolation » que sa faconde en termes de
glam rock avec « Loce Is The Only Thing » : non pas parce qu’il
les interprète à la perfection mais parce que sa maestria fait presque de lui
le prophète qu’il pourrait encore être.

Avec ce 13 ème album de Chuck
Prophet, on tient assurément un des disques qui feront cette année 2017

http://www.musiciens.biz/Chuck-Prophet-Bobby-Fuller-Died-For-Your-Sins_a3686.html


Gil Tau

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