Baptiste Pégurier : J’ai lu sur l’affiche que vous alliez jouer des morceaux de votre dernier E.P avec votre compagne. Est-ce que c’est une idée de faire un pont des tous débuts de votre carrière au dernier morceau ?
Christophe Miossec : Oui, sans le vouloir. En fait c’est le confinement qui a apporté ça, parce que du coup, on s’est mis à jouer avec Mirabelle. Ça me permet de faire une tournée qui ne soit pas qu’un truc du passé. Ça aurait été un peu triste sinon. Donc oui, ça permet d’être relié a aujourd’hui.
Simon Pégurier : Jouer des chansons d’amour tristes ou de rupture avec sa compagne. Ce n’est pas compliqué ?
Christophe Miossec : C’est toujours le problème du chanteur, l’autobiographie. Ce n’est pas ma vie à livre ouvert. C’est un peu plus compliqué que ça. Heureusement, car sinon plus personne ne ferait rien collectivement.
Simon Pégurier : Oui, de toute façon. On sait bien que l’artiste, quand il est sur scène il joue un rôle de fait. On sait bien que mêmes les rappeurs ne sont pas punirs pour certaines paroles. Donc, il y a la différence entre effectivement, le jeu de scène et la réalité.
Christophe Miossec : Personnellement je ne joue pas de rôle sur scène, je n’ai jamais pu être autre chose que ce que je suis.
Baptiste Pégurier : J’en viens à la question où est ce que vous trouvez vos inspirations maintenant ? Ça fait 25 ans peut-être même plus que vous faites de la musique. Comment avez-vous encore des idées pour des chansons ?
Christophe Miossec : Ben, je ne sais pas, en aimant bien ce boulot. Oh mais je pense que ça pourrait durer. On vivrait 400 ans on aurait toujours des choses à raconter. Déjà qu’on ne raconte plus les mêmes choses de la même façon. Il y a eu beaucoup de « je » dans Boire et là, il y en a pratiquement plus depuis quelques années.
Baptiste Pégurier : Pour votre dernier vrai album, les Rescapés, j’ai aussi remarqué cette même volonté de revenir au début avec peut être des accords plus simples, un côté plus épuré, plus authentique. Vous confirmez ?
Christophe Miossec : Ouais, ouais. Il y avait d’un côté vouloir faire le boulot le plus simple possible avec des instruments qu’on avait sous la main. J’avais un groupe quand j’étais adolescent. Il y a des trucs qui me rattachaient un peu à ça.
Baptiste Pégurier : Vous avez peut-être mis 30ans à écrire ce premier album, et donc beaucoup moins pour les suivants, qu’est-ce qui est le plus dur à faire ? Est-ce que c’est plus simple ou plus dur d’écrire sous la contrainte ?
Christophe Miossec : Une fois que le premier disque est fait, on devient professionnel entre guillemets. Ça veut dire qu’on a tout notre temps pour faire ça. Avant Boire, il fallait que je bosse pour gagner ma croûte. Donc ça limite aussi les mouvements, les moments de boulot.