Radio Elvis

Originaire du Poitou, Radio Elvis (alias Pierre Guénard) fut longtemps connu comme slameur mais délaissant rapidement la tchache il décide de monter son groupe de rock sur Paris avec 2 compères… Et ce trio rock français s’est imposé dès sa formation il y a 4 ans. L’an dernier ils ont même récolté un beau succès lors des Victoires de la Musique avec le prix de l’album révélation de l’année pour « Les conquêtes » leur 1er album.

Mais voilà… quand arrive le 2eme disque après un tel plébiscite, il y a pour l’artiste la peur de faire moins bien ou la tentation de ne faire qu’un copier-coller pour se rassurer… (cf Jeanne Added et pire, Chris !) mais Radio Elvis n’a pas failli et se permet, ici, de faire mieux encore. Un sans-faute absolu.

Radio Elvis n’a rien laissé de côté, ils placent la barre très haut. Ce disque est brillant et fait beaucoup de bien à la chanson française. Dans une approche très classe de la musique pop, Radio Elvis tisse sa toile rock. Les parisiens utilisent, avec de très belles compositions, une langue française tout à fait littéraire. Et ça fait du bien !

Avec Ces garçons-là, la question de la virilité est au cœur du propos, et permet au groupe d’évoquer des souvenirs douloureux au fil des morceaux : « C’était un été ordinaire / Ces garçons-là étaient gentils / Trouvaient toujours les mots pour plaire / Moi je me cachais pour écrire (…) J’étais ce garçon ordinaire, Avec son histoire à écrire».

Il leur suffit d’une phrase pour résumer le titre de l’album : « Ces trois garçons-là, c’est Radio Elvis et ils s’assument tels qu’ils sont, peu importe qu’ils soient virils ou efféminés, car c’est beaucoup plus complexe que ça« . Auteur, chanteur, Pierre Guénard ne joue pas à être un autre, toujours avec les mêmes amis, Manu Ralambo et Colin Russeil.

Les trois de Radio Elvis ont sûrement créé leur deuxième album avec une idée claire de ce qu’ils voulaient, entre pop-rock et chanson française, sans aucune barrière d’étiquette : « On voulait quelque chose de très direct, dans les mots et la musique. On n’avait pas envie de se cacher, de paraître plus intelligents ou très forts ».

Toujours juste, simple, droit. Epurer des morceaux qui ne se ressemblent pas, tel semble avoir été le but de Radio Elvis

Voix nue, sonorités mates, lyrisme maitrisé, le parallèle avec Dominique A saute aux oreilles dès les premières paroles. On retrouve des mélodies tarabiscotées et vite prenantes, des arrangements très rock et brutaux prenant au fil du temps de l’ampleur.

Ce magnifique deuxième album prouve que Radio Elvis n’a pas encore appris à décevoir et c’est tant mieux !             

Gil Tau

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